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Publications de Alain L'Hostis (14)

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... presque rien

Il suffirait de presque rien

Deux doigts deux cheveux deux paroles

Qui se frôlent

De loin

                                    

Deux lèvres deux caresses

Qui s'attendent qui s'empressent

Un souffle qui s'en va et qui vient

un infime cristal presque rien

Une autre destinée un rien d'incertitude

Un rayon de soleil oblique qui s'invite

Entre nos solitudes.

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Déréliction Incantation

Une ombre inconnue sur ton front

Descendra comme un voile de nuit

Et ternira tes yeux

 

Et même ce que tu n'as pas

On te l'enlèvera

Et l'espérance aussi

 

Et tu ne sauras pas

De quel Ange inconnu

Ni non plus de quel Dieu

 

Te vient cette agonie

Persévérante et lente

La tentation du vide

Volupté froide et béante

 

Par le deuil de l'Esprit et par le deuil de l'âme

La consolation et l'épouse et la femme

L'amour te deviendront

Continents interdits

 

Echo anticipé

Annonciation inverse

Du néant qui t'attend de toute éternité

Ou de l'Eternité la promesse.

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Litanie des lys

 

Lys.  Fleur.  Fleur de lys

Blancheur

 

Echarpe.  Nappe.  Virginale

Candeur

 

Voile ailé.  Corolle.  Nacre en coupe

Coeur

 

Secret.  Beauté.  Silence

Et paix

 

Trois sont une. Trois sont reines. Trois seulement

Formes parfaites, l'âme du monde et ses ornements

Trois pointes pour trois blancheurs

Trois dames pour une fleur

Lys, lys, lys en fleur

Là demeurent trois pétals blancs.

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Epilogue

 

Le temps si long, si long le temps

Et l'attente indéfiniment

De quelqu'un qui ne viendra pas

De quelque chose qui ne viendra plus

Il se fait tard

Lorsqu'on a presque tout vu

Tout vécu

Et tout perdu.

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La main froide sous l'oreiller

 

Etre amoureux quand on est seul

C'est pleurer au jour qui se lève

Sentir le coeur au bord des lèvres

Comme un lys blanc dans un linceul

 

Amoureux de tout et de rien

De cette femme et de personne

Ou de ce vide qui résonne

C'est le froid, la soif et la faim

 

Retourner à son propre sang

Qui se répand, chaud, sur le seuil

Se vêtir de son propre deuil

Sentir l'abandon de l'enfant

 

Les pleurs et le sang se mélangent

Espérant dans le désarroi

La voix devient lasse et étrange

C'est être en exil hors de soi.

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Le silence, voile et quintessence

 

Voile répandu

Ciel nappé de satin noir

Froissements et plis, lourds et profonds, moirures

Parure de nuit giratoire

Alcôve et drap, ciel de lit,

L'homme est sous le zénith,

Ecartelé entre zénith et nadir

Et déployé comme une étoile humaine

...

Ses yeux s'ouvrent comme au réveil

Avec la même lenteur que celle qui préside

Aux ondoiements onctueux de l'étoffe nocturne et céleste,

Et ce qui envahit son regard

Depuis la racine des cheveux jusqu'aux profondeurs de la gorge,

Ce qui recouvre tout son être comme une laque ou un vernis parfait

C'est un voile répandu,

Ciel nappé de satin noir,

Froissements et plis, lourds et profonds, moirures,

Parure de nuit giratoire,

Alcôve et drap, ciel de lit

Comme en la nuit qui précéda le premier matin du monde

...

L'homme s'est réveillé à cause d'une étoile,

Tétin rose et doré

Enfouie, nichée, lovée, plantée, piquée

Absolument seule, unique et solitaire

Dans les moirures soyeuses de l'interminable caresse noire.

C'est que la nuit n'est point ténèbres, souvenez-vous

La nuit est douce, elle est sollicitude discrète et amicale

Elle est chuchottement complice, bienveillant, amoureux ...

Parole de silence, voile et quintessence,

Solitude

...

La solitude, le silence et l'amour

Le recours perpétuel au poême

Comme le seul et le dernier moyen

D'avoisiner au plus près le rayon vertical ou la clarté infuse

Comme la seule manière vraiment appropriée de dire.

Rien de possible,

Rien qui vaille la peine que témoigner

Rien d'autre à faire.

...

Toute parole est inutile, vaine

Voire impossible

Si elle n'est pas l'écho d'une connaissance préexistante

Et l'instrument de la reconnaissance.

Compréhension, nécessité profonde de la solitude et de la nuit

Consentir à la solitude et à la nuit comme à d'inestimables cadeaux

Y consentir au point de les aimer

Non seulement malgré tout

Mais encore comme la seule source vive,

Le seul territoire vraiment pur.

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La petite douleur lancinante

 

L'enthousiasme flamboyant des retrouvailles

S'est épuisé et s'est éteint

Presqu'aussi vite qu'il s'était allumé

 

La rencontre a sonné la débâcle

Et l'espoir d'un peut-être

N'est enfin qu'un mort-né

 

Nous ne sommes de la même eau

Du même bois ni du même métal

Et nos voix, et nos voies tellement dissemblables

Que même une amitié paraît invraisemblable

 

Qu'il est loin, qu'il est loin

Le temps de ces amours ardentes

Qu'on ne consommait pas ! ...

 

Il est de ces souvenirs  qu'on ne devrait jamais toucher

De peur de les voir s'évanouir

Comme cendre ou poussière ou fumée ...

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La Tour

Je voudrais une haute tour

Et m'affronter au gré du parchemin

Redécouvrir la source et le chemin

L'Ordre initial au pic d'un Autre amour

Sans entraves ni liens.

 

Je suis dans l'ombre et le secret des jours

Où la lumière n'atteint pas

Par delà l'ordre et le chaos s'enracine mon choix

Il n'est d'instant si court

Qui puisse autant que lui se défendre.

 

Je t'en prie ne viens pas

Ne viens pas si tu viens pour me prendre

Espère simplement reconnaître

Lac ou miroir ou méandre

Marche au bord, assieds-toi

Ecoutes puis regardes sans rien attendre

 

S'il se peut l'eau te découvrira la tour

D'un palais plus ancien que les nuits et les jours

Le palais sous-marin, le lac, la haute tour

Pas plus tienne que mienne , il n'y a rien autour

Rien qui vaille la peine

 

La coupe et l'échanson

Reste assise et en paix puis bois dans le silence

Sans chercher à connaître et demeures en patience

Peut-être entendras-tu quelqu'un t'appeler par ton nom.

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Point d'orgue

Tout mon être se tait

Peu à peu

Et demeure immobile, muet et béant

Sur le mystère de l'amour

Insondé

Une fois encore ...

Rêve inaccessible, songe de désarroi

J'ai le coeur en hiver et toujours aussi froid.

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Reviendront-ils un jour les Temps de la Merveille

Où, cieux empanachés sur champ d'or et d'azur

Les hommes étaient grands et belles les querelles ?

Lors, la poésie engendrait l'architecture.

 

Reviendront-ils un jour les monstres et les fées

- divine musique et carrousels d'enfants-rois

Fête des fous et masques et porteurs d'épée

Fêtes-Dieu, folie, sagesse et cheval de Troie ?

 

Le temps en ces temps-là n'était pas si compté

En ces temps où le temps était couleur de l'air

Couleur du ciel - y a-t-il si longtemps ? - Amer

Comput qui dérobes à l'homme ce qu'il a été !

 

Je parle ici de notre siècle, de notre âge

de notre temps, de ces années qui naufragent

Méthodiquement les trèsors du vaste coeur

Les eaux, les bois, nos chasses et nos belles peurs

 

C'était le temps du temps qui tourne en rond, ailleurs

En nos places pavées traversées de jongleurs

Cirque divin, quadrant solaire où convergeaient

Une cohue vivante d'arcanes majeurs

Les lames transversales d'un Tarot français

Et le peuple était magicien, prêtre ou danseur.

 

Reparaîtront-ils point quelque jour en ces bois

En nos lacs, en nos landes, en nos pauvres lieux

Ces poètes divins, la langue de nos rois ?

Oh servir encore le savoir gai et précieux !

 

          "Doulce mémoire en plaisir consommée

           Ô siècle heureux qui causait tel sçavoir

           La fermeté de nous deux tant aymée

           Qui  à nos maulx a sceu si bien pourvoir

           Or maintenant a perdu son pouvoir

           Rompant le but de ma soeure espérance

           Servant d'exemple à tous piteux à voir

           Fini le bien le mal soudain commence."

 

Douce mémoire en plaisir consommée

Ô siècle heureux qui causait tel savoir ...

Serviteurs de l'Epée, du Trône de la Gloire

Puis dans le même temps porte-enseignes du chant constellé

De par votre couronne vous teniez ouverts

Le Temps et l'Etendue, princes du Sagittaire

 

Ô l'heureux siècle mû par des rois troubadours

Couronne dévolue sur le ring de l'Histoire

Initiant l'homme assis sous le porche oratoire

Et par où passait la brise bleutée des jours.

 

Douloureuse mémoire, ô douce et vénérée

Hôtesse enluminée des princes architectes

Le Temps et l'Etendue consonnaient sous le plectre :

L'ordre est inconcevable et le pouvoir donné.

 

Vienne la résurgence, vienne le glaive ardent

Et le fil de l'épée en l'iris coronal

Oser !

Entrer dans le secret, grâce de solitude

Se laisser dénuder et traverser le mal

Cesser de croire aux mythes de la multitude

 

Errant et maquisard reconverti poête

Mais poête du large, tantôt pauvre et prophète

Tantôt clochard et roi

Entendre cette voix

Cassée, brisée, perdue

Folle mais rendue peut-être

Comme légère et sombre par la douleur et la vraie joie.

 

Reviendront-ils un jour les Temps de la Merveille

Et de la joie profonde ?  Il est tard, je sens bien

Que nous l'avons perdu le mot du monde ancien

Les portes en sont closes. Le temps des assassins

Est sur nous. Aveuglés nous sommes leurs pareils !

 

Ils sont les accroupis de la lourde catin

Et la face noyée aux aisselles des foules

Ils béquillent aux trousses de l'épaisse houle

Qui aimante le peuple en cinglant ses instincts.

 

Et pourtant qu'est-ce du souvenit et de réminiscence

Le pressant espoir

Qu'est-ce de n'avoit goût à poursuivre qu'en faisant mémoire

Racines de l'enfance

Pourquoi transmettez-vous cette clarté vermeille

Reviendront-ils un jour les Temps de la Merveille ?

 

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Chroniques du Roi-Dormant

J'ai flâné tout un jour en vos places royales

Puis j'ai, en la feuillée de vos rouges Chroniques

Inspiré l'air du songe et cueilli le pétal

La lumière était douce et le silence égal

Et j'ai encor frémi au souvenir ardent du roman héraldique.

 

Je vous suis pas à pas et j'apprends la patience

J'interroge l'azur et j'éprouve en silence

La droiture d'un vouloir que je connais à peine

Navire à marée basse en mal de capitaine

Echo revenant à l'aîné qui ensemence

Mon âme est une conque où résonne l'Antienne.

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Prémices d'un amour naissant

 

     Elle :

 

Que dire, que faire

Pour combler le vide d'un moment

Dans l'attente improbable

Qui coule ses jours nouveaux

Dans le lit du temps ? ...

 

Dans l'espoir chancelant sur ses bases viscérales

Espoir d'une attente justifiée

Attente d'un espoir qui soit réalité

Qu'une vie se révèle à nouveau

Découvrir ces horizons et mon entier

La complémentarité du bancal ...

 

     Lui :

 

Ouvrir, refaire !

Assujettir le vide

Et le moment crucial

Partir mais demeurer

Ivre de soif et fière

Rarissime rosée affleurant au désert

Le drap léger d'un lit, évanescent pétal

Contre la lourde frappe, contre la horde calme

Pour toujours chanceler

Follement !

Espérer, respirer d'un même mouvement

Vivre les yeux ouverts

Et saisir le moment où toutes se résolvent

Où tous absolument

Franges d'un horizon moitié ciel moitié terre

Coïncidente éclipse au rayon vertical

Retrouvent frémissant l'Orient-occidental.

 

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J'aime bien vous dire "vous"

Tutoiement romantique et un peu suranné

Etre proche, être là, presque se tutoyer

Mais sans pourtant franchir ce voile étrange et doux.

 

"Vous", c'est l'intimité couronnée de respect

Se toucher à travers un rideau de brouillard

Une proximité où l'on ne sait jamais

Qui posa le premier ce tapis de brocard.

 

Ainsi dans l'antichambre à chaque rendez-vous

Chacun riche de mots, de musique et d'histoire

Ni chez moi, ni chez vous, nous posons à genoux

Nos émerveillements, heureux de recevoir

 

Tu donnes et je vous offre au pluriel singulier

S'il advient quelque jour que nos mains se rencontrent

Ce sera toujours vous et je n'aurai pas honte

De rester romantique pour vous saluer.

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Lueur

Je suis comme un fil de cristal

Aussi fragile et aussi éphémère

Je ne supporte rien que la brise légère

La rosée matinale

 

Les bruines obstinées me frôlent me caressent

Les rayons du Levant m'éveillent en splendeur

Me traversent avec une infinie délicatesse

Et je sais qu'il est l'heure.

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