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Publications de Claude HARDENNE (67)

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E P A V E S

EPAVES

 

 

Jouets d'une tempête imaginaire et sombre

Et couchés à jamais levant haut leurs étraves

Dérisoire érection vers le ciel qui les lave

Rêvant dans leurs flancs creux de naufrages sans nombre

 

 

Au creux des verts polders somnolent les épaves

Jalousant leurs frères les navires qui sombrent

Chargés de gloire et de lumière - A eux l'ombre

De l'oubli peu à peu qui les couvre de bave

 

 

Cette bave putride usant leur cimetière

Pas marin pour un sou - Ah! vivre encore entier

De rapt en abordage au temps des flibustiers

 

 

Et puis infiniment brûler sous les sabords

Et couler d'un seul coup pour faire sa litière

Au creux de l'Océan couvert de gloire et d'or

 

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A P N E E

Je descends en apnée au fond de ton absence
Un corps parfois remonte et me frôle en passant
La lumière du jour qui perd de sa puissance
M'accompagne un instant

C'est vide et triste et nu au fin fond de l'abîme
C'est froid comme la mort puisque tu n'es plus là
C'est plein de ces tourments que parfois nous subîmes
C'est presque l'au-delà

Je descends en apnée au coeur de ton absence
Et m'étonne de voir tout le jour obscurci
Le temps autour de moi remonte à sa naissance
Quelques noyés aussi

Nous ne nous verrons plus plus jamais les rivages
Ne garderont en creux l'empreinte de nos corps
C'est pire qu'un départ qu'un vol d'oiseaux sauvages
L'envers creux du décor

Je descends en apnée au fond de ton absence
Tu ne peux pas savoir comme j'ai mal de toi
Et je garde en ma chair ô suprême élégance
L'empreinte de tes doigts

(extrait de "Poussière d'âme" éd. Chloé des Lys 2009)

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LE DON

C’est une femme nue
Et jeune et qui se fend
De temps en temps pour toi
En deux comme un fruit mûr

C’est une femme fruit
Dans l’immensité bleue
Qui brèche se défait
Au fil nu du plaisir

C’est une femme livre
Et qui s’ouvre à la page
Exacte du savoir
Et de tout l’or du monde

Et je goûte en ses bras
Le bonheur d’être là
Le bonheur d’être là
O femme qui se livre

(inédit)

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SANS DRILLON

Un jour la belle Cendrillon
Les yeux rivés sur son smartphone
croisa au coin d'un pavillon
Prince charmant sourd et aphone

Le prince absorbé tatillon
Hélas était loin d'être un faune
Attentif aux grâces de son
Ecran tactile plein d'icônes

Largués d'un conte merveilleux
Ces deux-là un jour se croisèrent
D'enfants point, furent malheureux

Elle rencontra un vieux bouc
Lui s'est épris d'une sorcière
Tous deux rencontrés sur facebook

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E P A VE S (aquarelle au Crotoy)

Jouets d'une tempête imaginaire et sombre
Et couchés à jamais levant haut leurs étraves
Dérisoire érection vers le ciel qui les lave
Rêvant dans leurs flancs creux de naufrages sans nombre

Au creux des verts polders somnolent les épaves
Jalousant leurs frères les navires qui sombrent
Chargés de gloire et de lumière - A eux l'ombre
De l'oubli peu à peu qui les couvre de bave

Cette bave putride usant leur cimetière
Pas marin pour un sou - Ah! vivre encore entier
De rapt en abordage au temps des flibustiers

Et puis infiniment brûler sous les sabords
Et couler d'un seul coup pour faire sa litière
Au creux de l'Océan couvert de gloire et d'or

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L A M B D A

On m'appelle Lambda citoyen ordinaire
Que les grands d'ici bas adorent voir ramper
Au pied de leurs autels ces puissances bancaires

On m'appelle lambda et je veux m'échapper
De ces réduits puants où souvent me contraignent
Mes geôliers dirigeants véreux mais bien sapés

On m'appelle Lambda, leur but est qu'on les craigne
La taxe la matraque et les juges marrons
Nos revendications sont tout ce qu'ils dédaignent

On m'appelle lambda pressé comme citron
Sachant que la révolte a pour prix que l'on saigne
A blanc nos rêves purs nous traitant de larrons


Oui c'est vrai que toujours on m'appelle lambda
Mais je sais que parmi mes seigneurs politiques
Qui me snobent souvent il est quelques bêtas

(inédit)

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P A S S A N T E

Dans l'obscur de mes nuits longilignes
Très souvent - j'en rêvais - vous passiez
Saupoudrant de vos blancheurs de cygne
Mes fantasmes jamais rassasiés


Moi j'avais le visage émacié
Contemplant votre beauté insigne
Je cherchais la courbure et la ligne
Sous la robe à fleurs que vous portiez


Etait-ce à fleurs ou bien d'or pâli
La robe ourlant votre silhouette
Je n'en retiens qu'un envol de mouettes


Vers le vous vers le toi je ne sais
Je tanguais me sentais oppressé
Coeur battant redoutant l'hallali

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D E B U T S

 

Je voudrais – me crois-tu ? – enfin si c’est possible

Revenir en arrière au temps de ces amours

Les nôtres au début les pures les sensibles

Ma belle d’aujourd’hui d’hier et de toujours

 

 

Nos débuts coin de table et lumière du jour

Sur ton corps alangui et qui devient la cible

De mes yeux éblouis en quête d’indicible

Par le pinceau tracé en un subtil contour

 

 

La rue aux pavés gris le ciel en carillons

Parcourant de beffroi en clochers l’étendue

La ville aux toits d’ardoise et puis nous qui rions

 

 

Bohême simple - élans - nos âmes éperdues

De ce bonheur nouveau saupoudrant d’or nos yeux

Et ce sentiment vif d’être pareils aux dieux

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D O R M E U S E

12273304491?profile=originalDORMEUSE

 

 

 

Laisse les doigts légers des Anges

Poser ces pétales de nuit

Sur ton beau visage endormi

Que nulle fièvre ne dérange

 

 

Ce m'est un bonheur sans mélange

De te voir passer ce pertuis

Par où les miettes d'aujourd'hui

Se perdent dans un songe étrange

 

 

Le vaisseau de la Nuit ne garde

Que quelques sanglantes lézardes

Du jour enfui depuis longtemps

 

 

Toi tu t'en vas par ces ruelles

Sombres des rêves sur lesquelles

Se ferme la porte du Temps

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R H E N A N E

Je déclinais d'amour les paysages nus

Et puis ces longs bateaux si calmes sur le Rhin

Le ciel ce négrier des lourds nuages sombres

            L'un à l'autre enchaînés

 

Un château d'autrefois sur le rocher au loin

Conjurait les éclairs d'un orage fugace

Moi j'étais là fixant d'un pinceau malhabile

            Ces lointains germaniques

 

O boire l'eau des fleuves et se sentir chaland

Et reprendre la route en terrains peu connus

Sous le soleil couchant coupant la nuit en deux

            Entre le ciel et l'onde

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OR DE SOI

 

 

De se revoir cette impatience

A bousculer les sabliers

Aiguilles du temps oublié

Ames en miroir de semblance

 

 

Sait-on jamais de quoi se tisse

Ce peu de bonheur accueilli

Ce feu que jamais ne vieillit

Le temps faucheur qui tout ratisse

 

 

L'amour te file entre les doigts

Comme sable des nuits de rêve

Cette impatience cette fièvre

Comme si tu n'étais plus toi

 

 

Perdu perdu tu te retrouves

Voici que s'apaise la faim

Ensablés mais plus seuls enfin

Flammes de ce grand feu qui couve

 

 

J'ai retrouvé dans tes baisers

Tout ce que les poètes disent

Ce feu qu’un ouragan attise

Le rythme du corps apaisé

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AU BORD

 

 

Et que nous dirons-nous

Une fois bien passées les banalités d’usage

Une fois entrés

Dans la chair même de l’intime

Passée la peau nue

Lorsque n’ose se déshabiller l’âme

Au-delà de nos épidermes

 

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V I S A G E S

12273230857?profile=originalGarder infiniment mémoire des visages

Qui croisés dans les rues et les places des villes

Te vrillèrent le cœur de leurs troublants messages

 

 

Tracer d’un crayon fin les traits durs ou graciles

Et l’innocence claire à travers les ridules

La tendresse l’amour et cet or si fragile

 

 

De la beauté Aussi saisir les ridicules

Et l’envie et la haine et les rides maussades

Transformer tout cela en l’amour majuscule

 

 

Comprendre les destins les rires les passades

De ce peuple d’humains errants quoi qu’il advienne

Détruire à coups de cœur toutes les palissades

 

 

Que l’encre de ta plume intimement devienne

Le sang de leurs visages et la chair de leurs âmes

Alors tu seras de ces maîtres qui détiennent

 

 

Ce pouvoir de mener vers l’éternel splendide

Ces visages humains à jamais ces visages

Rencontrés par hasard dans ces villes livides

 

 

Et puis savoir qu’un jour bien au-delà des âges

Quelqu’un dira de tes dessins : «  mais qu’elle est belle

Cette femme au sourire énigmatique et sage ! »

 

 

 

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F L O R A I S O N

De minces lilas verts éclose floraison

Seul un enfant pourrait traduire ce qu'il voit

Exprimer non traduire redire sans changer

La calme multitude uniforme des sons

Que font les rayons blancs du soleil qui se pose

Sur le geste lointain des charpentiers rieurs

Sur l'oiseau sur le pampre où se froissent les feuilles

Sur la clochette au loin sur les coups de marteau

poussière de soleil fleurs blanches vergers verts

Tout parle le silence est habité de voix

Et l'enfant nu logé dans le blason d'azur

Frappé des quatre éclats du soleil émeraude

Rêve au seul bien présent et à ces bêtes calmes

Qui se coulent sans bruit sous les feuillages mûrs

(extrait de "Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)

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MEMOIRE DE LA MER

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MEMOIRE DE LA MER

 

 

 

C'est la mémoire de la mer de l'océan

Qui court échevelée Il serait malséant

De l'ignorer de l'oublier de la médire

         De la maudire

 

 

Elle est d'un grand manteau noir de corbeau vêtue

Cape qui s'effiloche aux voix qui se sont tues

Et aux corps des noyés des naufragés des morts

         En mer du Nord

 

 

C'est la mémoire de la mer alors que sombrent

Nos souvenirs nos sentiments aux fosses sombres

Elle ne fait qu'en ramener en vague écume

         Ce que nous fûmes

 

 

C'est la mémoire de la mer mémoire vive

Qui nous rappelle à tout jamais que nous poursuivent

Les fantômes d'hier les ombres de demain

         Pauvres humains

 

 

Mémoire de la mer presque noyé j'aspire

De l'air et c'est de l'eau qui entre en mes poumons

La mer déborde en moi agitant ses démons

         Dont les crocs me déchirent

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B A T A I L L E

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                Tarasques et mollusques

                O entrelacs fantasques

                Que brise d'éclairs brusques

                Le clair éclat des casques

 

                Amas cliquetant jusque

                A l'horizon des masques

                Corcyporphyre étrusque

                Ecailles de tarasques

 

                Carapace qui presque

                Rend frustes les francisques

                Et défrusque la fresque

 

                Qu'ils se massacrent puisque

                Ces corps de soldatesque

                En prirent tous le risque

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A B S E N T E

12273142680?profile=originalABSENTE

 

 

 

 

 

Ce soir dans l'air plus sombre ô ma charmante absente

Ne palpiteront les pétales de nos corps

Enlacés nus et clairs comme longues fleurs d'or

Sur le velours du ciel que l'hiver désenchante

 

 

Et je me sens sevré de ces villes sans nombre

S'étageant dans tes yeux mes royaumes secrets

Vers l'épaule de l'aube où s'attarde à regret

Le manteau parfumé des savanes de l'ombre

 

 

Bientôt viendra l'aurore et ses claires partances

Ses barques colorées et ses chants et ses ports

Les lueurs sur les flots les nouvelles cadences

 

 

Bientôt viendra le sable et sur les plages d'or

Les rêves qu'on reprend et puis là tout au bord

Tu viendras ma rêvée ma splendide ma chance

 

 

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M E L O

 

 

Qui donc en ne lisant que les premiers chapitres

De notre roman-fleuve écoulé à vau l’eau

Soupçonnerait les tours de ce triste mélo

         Dont nous fûmes les pitres

 

 

Ton sourire fardé d’arlequine trop lasse

Qui se mélange au flou de ce masque banal

De la haine ordinaire épisodique mal

         Qui nous ronge et nous casse

 

 

C’est vrai que nous voilà bien guéris l’un de l’autre

Nos yeux ne souffrent plus de l’excès de clarté

Que se renvoyaient nos deux cœurs en aparté

         La nuit vient et se vautre

 

 

Dans ce qui fut le lit des voluptés fragiles

Que c’est triste un amour qui s’en va vers sa fin

On se retrouve nus mourant de froid de faim

         Comme deux imbéciles

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R Ê V E

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Mais qu'est ce que c'était ce rêve tour à tour

Des couloirs infinis et sombres des détours

         Et puis ces personnages

L'un puis l'autre inconnus et connus se croisant

Sur tout cela la lune en son premier croissant

         Et puis moi tout en nage

 

 

Cherchant à démêler dans cet imbroglio

Le fil droit d'une histoire où la muse Clio

         Se perdrait elle-même

Où les vivants d'hier les défunts de demain

Dans ces rues sans but perdent tous leur chemin

         Et aussi ceux qu'ils aiment

 

 

Les retrouvant parfois au détour d'un hasard

La nuit lourde pesant sur ce sombre bazar

         Aux marchands interlopes

Puis ce décor fuyant la plaine que révèle

Un clair de lune pâle - et là qui s'échevèlent

          Ces chevaux qui galopent

 

 

Et galopent sans fin sur le tambour du coeur

Ces cris et ces combats sans vaincu ni vainqueur

         Et qui soudain s'effacent

Et là vers le matin ces oiseaux éblouis

C'est juste un peu de rêve à saupoudrer tes nuits

         Lorsque l'aube t'enlace

        

        

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LA CHANSON

Et c’est la rue triste où passe la chanson

Et c’est toujours la même à la même heure tendre

Avec ses mots naïfs ses notes et ses sons

Pourtant beaucoup s’entendent à ne point l’entendre

 

 

Elle dit, la chanson, l’amour tout jeune et son

Cortège de baisers l’herbe sur quoi s’étendre

Et elle n’a besoin d’aucun diapason

La chanson la chanson qui te dit de l’attendre

 

 

A chaque coin de rue où tu traînais enfant

La chanson était là Tu es parti trop vite

Vers tes rêves de pierre à taille d’éléphant

 

 

Chanson fraîcheur de l’eau que ton regard évite

Et qui te verse un peu de ce ciel émouvant

Où tes rêves d’avant et de toujours gravitent

 

 

 

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