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Publications de dauby noelle (3)

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des mots

lancer des mots a la ronde, des bouteilles a la mer, comme des rubans
dans le vent, des petits bouts de soi lâchés avec parcimonie,
choisis au hasard de ce qu'on croit être la meilleure part de soi

et quandon dit les mots est ce que l'autre les entend?
et quand on écrit"bleu" est ce que toi tu vois le ciel?
est ce que tu vois la tached'encre ?
ou vois tu le cobalt?
ce bleu qui irradie le rouged'une peur intérieure?


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Le sujet à peindre






Le sujet à peindre m’importe peu.


Ma démarche artistique étant la recherche du dialogue entre les couleurs et les
formes.


dialogue n’est pas le mot approprié car c’est souvent plus fort qu’une conversation.
J’assiste souvent à un affrontement, un déchirement, un écrasement, une
annulation de l’un par l’autre.


Je me dis souvent quand je commence : « allez…Une couleur…calme plat…


la deuxième arrive…ça commence à bouger alors, soit la troisième s’impose
d’elle-même, soit je multiplie, j’amplifie le jeu et…Je me sauve…. (Enfin, je
veux dire je m’assois et je regarde ce qui se passe là sur ma toile.)


Et c’est a ce moment là que j’écoute.car la couleur nous parle, elle parle à notre
moi profond.


À partir de cet instant, je ne suis plus le maître de mon travail car c’est la
peinture qui me dit ce que je dois
faire : employer telle couleur, tracer une verticale ici, faire une trouée
là-bas derrière…


Ceux qui voient ma peinture sont ceux là qui prennent le temps de la lire, d’y
entrer lentement.


Ça m’étonnait souvent de voir combien d’analyses différentes pouvaient en être faite . Beaucoup y trouvent des
choses, repèrent des paysages, des signes, des ombre, des personnages . Je crois qu’ils voient en eux a travers ma
peinture.
Ils ne le savent pas toujours
mais je sais qu’ils sont les créateurs de mes toiles.





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un texte de louis Richardeau sur ma peinture




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Dauby Noëlle ou le chant des couleurs

Pourquoi une toile peut-elle vous toucher ? Comment expliquer l’émotion qui surgit de la couleur ou d’un geste. Cela reste un mystère.

Noëlle Dauby a gagné l’abstraction pied à pied.


Sa pratique de la peinture et du dessin ininterrompue depuis 1975 a mûri au fil des
années et a permis le surgissement de cet art actuel riche non seulement d’un
savoir-faire mais aussi d’une réflexion sur l’espace, la matière, la structure et le dialogue intense des couleurs


C’est ce qui frappe dès l’abord : la somptuosité de la palette, la générosité de la pâte colorée, la franchise dans la touche posée sans repentir.


Dans ses paysages qui disent parfois leur nom, se faufilent
des souvenirs de voyages, des empreintes tenaces, des impressions persistantes.
Mais que l’on ne se méprenne pas ! La démarche de Noëlle Dauby ne relève nullement du relevé topographique ni de l’image réaliste.


La transmutation s’opère là sur la toile : les choses vues, engrangées, rêvées, archivées dans la mémoire physique ou affective, par le sortilège du pinceau, du geste, de la pensée, par la pression interne du besoin de peindre sortent et se donnent à voir d’une manière féérique, transcendée, quasi onirique.

Et cela nous donne des compositions qui pour être lyriques,
libres, expansives n’en sont pas moins structurées tantôt par une ligne d’horizon, le marquage d’une croix ou d’une ligne oblique, tantôt par l’étagement de plans qui sollicitent notre regard depuis l’avant-scène jusqu’aux recoins mystérieux d’une anfractuosité lointaine.


L’artiste joue subtilement des ombres et de lumières, de cris et de chuchotements.

Curieusement, son monde se formule en un savant langage binaire : clair et obscure, luisance et matité, tons chauds et tons froids, rugosités et tendresses, plages lissées ou brossées en larges traits.


Dans ses poèmes symphoniques, s’orchestrent les quatre éléments fondamentaux :

lair, le feu, l’eau et la terre.


L’air, la respiration du tableau se lit dans les trouées
blanches, les zones de repos doucement bleutées ;

le feu est souterrain, toujours prêt à jaillir d’une faille en des échappées fulgurantes qui sont de
l’ordre de l’éruption volcanique ;

la terre ou la pierre se conjuguent en d’infinies nuances d’ocres ou de gris granitiques.

L’eau est souvent présente
qu’elle soit métaphore de mer, de lac ou d’étang, elle étanche nos soifs visuelles de fraîcheur et d’apaisement.


On assiste dans cette démarche picturale à une véritable
appropriation de l’espace par des masses cubiques débitées sur des falaises géantes.


Si, dans ses dernières œuvres, l’artiste a évacué toute référence figurative directe, la lecture attentive de ses toiles révèle une gamme de formes tirées de l’observation : ici, l’architecture suggérée d’un domaine mystérieux; là, une arche plein cintre évocateur de l’Italie renaissante ;

ici encore un rivage idéal ; là, un abri rocheux des premiers âges du monde.


Au total, la peinture de Noëlle Dauby s’avère un art maîtrisé de la couleur, des couleurs et de leurs vertus signifiantes : sensuelles, intimistes, puissantes, denses ou éthérées.

Cela donne à son univers une dimension intemporelle, cosmique et pourtant familière.


Le spectateur qu’il soit poète, historien, esthète, géologue ou promeneur solitaire y trouve matière à contemplation, à voyages intérieurs.

En un mot, un art singulier, riche de potentialités à venir.



Louis Richardeau



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