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Publications de Josette Gobert (307)

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Invictus

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.           

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Le désespoir Lamartine ( extrait)

De quel nom te nommer, ô fatale puissance ?

Qu'on t'appelle destin, nature, providence,
Inconcevable loi !
Qu'on tremble sous ta main, ou bien qu'on la blasphème,
Soumis ou révolté, qu'on te craigne ou qu'on t'aime,
Toujours, c'est toujours toi !

Hélas ! ainsi que vous j'invoquai l'espérance ;
Mon esprit abusé but avec complaisance
Son philtre empoisonneur ;
C'est elle qui, poussant nos pas dans les abîmes,
De festons et de fleurs couronne les victimes
Qu'elle livre au Malheur.

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Le sapin de Noël

L’apparition du sapin de Noël ne fait pas l’unanimité, j'ai lu beaucoup d'explications et la symbolique qui revient toujours est : au cœur de l'hiver, le sapin est gage de vie et le montre par ses épines toujours vertes.

L'histoire pose ses fondements sur une part de vérité, le temps et les imaginations ont amplifié le caractère merveilleux de l'arbre de Noël. Dans les coutumes ancestrales germaniques (celtiques), les anciens fêtaient le solstice d'hiver en ramenant un arbre vert de la forêt et la lumière était également associée à cet évènement en éclairant la nuit la plus longue de l'année. Il est certain que la coutume du sapin est d'origine germanique. Des édits promulgués autorisaient la coupe de sapin en période de Noël.

Avec le christianisme, la pratique de l'arbre vert et de la lumière est entrée dans les usages et elle fut associée aux festivités de Noël.

On raconte que Luther, impressionné par la lumière des étoiles aux travers des arbres le soir de Noël, reproduisit chez lui l'effet ressenti.

Cette explication est plus une légende qu'une réalité historique.

Au XIème siècle, la tradition de décorer le sapin de Noël avec des boules vient de l'époque des troubadours qui présentaient des scènes sur les parvis des églises appelées "Mystères", celle du Paradis trouvait sa place à l'époque de l'Avent.

On installait des branches de pommier symbolisant le " Paradis" avec Adam et Eve.

Au cours du XVème siècle, les fidèles commencèrent à installer ces branches dans leurs maisons le 24 décembre et plus tard, le sapin remplaça les branches de pommier et les boules multicolores prirent la place des pommes.

En France, c'est aux Tuileries en 1837 que le premier sapin fut décoré par l'épouse du Duc d'Orléans d'origine allemande.

L'introduction du rituel du sapin de Noël en Grande-Bretagne et dans le reste du continent européen serait due au Prince Albert de Saxe-Cobourg et Gotha qui, par son mariage avec la Reine Victoria d'Angleterre, répandit la tradition outre Manche.

Son apparition aux Etats-Unis serait l'œuvre des missionnaires et des colons venus

d’Europe.

La coutume est très répandue à l'heure actuelle, et est liée à la tradition chrétienne. Elle réunit croyants, non croyants, grands et petits pour le partage dans la nuit de Noël.

En Belgique, le rite du sapin remonte au XVIIIème siècle, et vient d'abord des Ardennes attenantes à l'Allemagne.

Chaque village, chaque place décore un sapin avec des guirlandes combinant ainsi sapin vert et lumières afin de perpétuer la coutume ancestrale.

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si vous n'avez rien à me dire Victor Hugo‏

Chanson (L'Ame en fleur)

Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?

Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Sur le rêve angélique et tendre,
Auquel vous songez en chemin,
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?

Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
Lorsque je vous vois, je tressaille :
C'est ma joie et c'est mon souci.
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?

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Tout a changé avec l’industrialisation

Quand je prenais le bus pour rentrer chez moi, je demandais « le charbonnage ».

Mon quartier avait pour joli nom : le charbonnage. Germinal était passé par là bien avant moi

Ma grand-mère racontait la mine, le temps des « fosses » avec la famille de mon grand-père (mort à 49 ans)

La famille de ma mère aussi était de la fosse, je n’ai connu personne, tous morts à ma naissance, tous des mineurs de fond.

Une photo de ma grand-mère maternelle Hélène, près d’un autel, au fond dans la fosse montre les femmes aux visages émincés, creusés et tristes, la souffrance sur leurs visages.

 

Quand j’étais petite (5 ou 6 ans) et un peu casse-cou, j’allais dans la cour du charbonnage. Celui-ci était entouré d’un mur très haut avec des caissons de bouteille par-dessus.  La grande entrée avait de hautes grilles fermées. A différent endroit, l’enceinte était ouverte soit en bas, juste pour qu’un homme puisse entrer ou en haut, les tas de briques étaient enlevés et faisait tomber la hauteur du mur.

 J’y allais avec un cousin de mon âge. J’entrais par ce trou dans le mur et je visitais. J’étais directement dans la cour du charbonnage, pleins de wagonnets sur de petits rails, des tas de bois, de la ferraille partout. Tout était à l’abandon.

 La « fosse » était devant moi, immense, comme une tour Eiffel en bois, cadenassée, toute noire. Bien qu’arrêtée depuis longtemps, le noir du charbon était encore présent sur tout.

Une allée de gros pavés, de chaque côté des bâtiments hauts et vides, conduisait dans la cour d’une jolie chapelle, bâtiment plus bas, en brique, avec la maison du sacristain. La chapelle avait une entrée sur la grand-route pour les jours d’affluence.

C’est là que j’ai fait la connaissance d’un jeune vicaire qui pratiquait là. La chapelle St Georges me paraissait grande, les vitraux filtraient la lumière. A cette époque, beaucoup des statuts et de peintures au mur, l’’atmosphère était feutrée et chaude, il faisait sombre. Seuls les cierges et les bougies illuminaient l’entrée. Le prêtre devait officier tous les jours à cette époque.

Petite, je voyageais sans faire de bruit dans cet endroit sacré.

En face du charbonnage, une cité ouvrière habitée par des travailleurs italiens. On l’appelait «  le petit Paris » elle a toujours ce nom aujourd’hui. Il était interdit d’aller jouer dans cette cité, et même de jouer avec ces « étrangers ». On racontait des histoires épouvantables sur eux.

A cette époque, chaque quartier avait son école communale ou catholique. C’est là que je retrouvais ces « étranges enfants venus d’ Italie »  qui ne parlaient pas français. Tous ces italiens sont vite devenus des copains et copines. J’en rencontre  encore qq uns aujourd’hui.

Mon père était faïencier, il avait une entreprise juste à coté de la maison de ma grand’mère. Ma mère et mes tantes étaient aussi dans la faïence. 

Je me souviens des rangées de poteries et d’assiettes sur les étagères où encore une fois, je n’avais pas le droit d’aller. Au fond du bâtiment, un four professionnel au mazout où l’on cuisait la faïence. Un travail de pro.

Avec la crise du canal de Suez, mon père a arrêté son activité pour partir dans la police.

 C’est à cette époque que les grosses usines sont venues s’installer dans le « zoning» dans la banlieue et dans les champs de coquelicots.

Beaucoup de petites entreprises ont fermé pour laisser place à des usines modernes et propres pour la santé. C’était inespéré pour beaucoup de personnes.

La famille de ma grand-mère paternelle venait de la campagne, ils étaient fermiers. Mes oncles avaient tous une petite ferme avec vaches, poules et des qq terres. C’est là que j’allais jouer aussi.

Ma grand-mère était fleuriste, elle faisait des bouquets magnifiques, des couronnes pour les mariages, les enterrements. Elle était toujours dans son jardin avec ses fleurs. Quand je suis née, elle avait 68 ans, elle était née en 1885.

Ma tante, une personne qui a beaucoup compté pour moi. J’ai vécu ma plus tendre enfance avec elle, c’était qq un d’aimant, de généreux, de tendre, de prévenant et  à l’écoute. C’était vers elle que je courrais me faire consoler quand je faisais des bêtises. J’étais toujours en sa compagnie. Elle aimait la musique, la poésie.  Les histoires qu’elle racontait avec tant de plaisir que l’on y entrait tout de go. Elle chantait souvent. Elle était gaie comme un pinson et un peu gaffeuse …un peu distraite, rêveuse peut-être.

Elle avait un cœur si grand que l’on pouvait y entrer et si perdre. Que de souvenirs restés vivants.

La vie leurs a donnés beaucoup de tristesse et de chagrin aussi. Des vies comme les autres, trop vite passées, trop courtes pour certains.

Au final, qq photos montrant simplement leurs visages sans savoir ce qu’ils ont réellement vécu et les qq souvenirs qu’il me reste.

On est peu de choses sur cette terre…On ne se souvient parfois que de l’amour que l’on a reçu ou donné, le reste n’est que du vent…

 

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La maison de mon enfance

J’arrive enfin, haletante, devant la maison de mon enfance où l’été, herbes folles et buissons en friches s’entremêlent. Le vent qui l’été d’un souffle chaud, balance les mêlées de fleurs, a tout cassé et couché. Il a laissé place à un brouillard froid, recouvrant tout. Ce capharnaüm si vivant sous le soleil est maintenant triste et sans vie, fané et bruni par le gel.

Dans cette cour fermée que j’aime tant, le froid s’engouffre. Le rosier orange a perdu ses jolies roses et c’est décharné qu’il m’apparaît, lui, si fier d’habitude. La haie n’abrite plus rien, elle est nue et laisse peu de place aux oiseaux transis. Le potager, à l’abandon, est dans un pauvre état et il n’est plus que l’ombre de son passé.

La maison avec ses volets clos est triste noyée dans ce brouillard givrant. Le lierre courant sur les murs est devenu pourpre et donne une touche couleur sang à cette cour pavée.

La clef est là, patiente et froide. La porte s’entrouvre dans cet espace aimé et laissé à l’abandon. J’ouvre les volets et la lumière se répand. Les objets sont à la même place, la table rustique, l’armoire, le vieux fauteuil, les étagères vides. Le thym et le laurier sec sont toujours pendus. Les fleurs séchées sont tombées.

Grand-père est là dans son cadre. Enfin je respire un peu le bonheur perdu de l’enfance.

Près de l’entrée, le panier d’osier avec son couvercle de fer forgé est toujours aussi imposant. Chaque visiteur avait la possibilité d’y déposer ses paquets, d’y mettre ses sacs et ses chagrins.

J’ai attendu longtemps que tu viennes y mettre les tiens et t’assoir près de moi, tu n’es jamais venu.

Les trois marches qui mènent à l’étage craquent sous mes pieds, le parquet si accueillant dans le passé crie sa douleur de toutes ses forces. Les deux immenses pièces sont là, intactes. La bibliothèque est poussiéreuse mais bien vivante, un peu de chaleur et tous ces livres d’une vie n’attendent qu’à être relus.

La porte de l’autre pièce s’entrebâille, c’est la chambre aux couleurs d’un temps révolu. Déserte et triste, elle a gardé son lit de palissandre retenant ainsi ses vieux trésors et ses secrets d’alcôve.

Ces pièces donnent par de grandes fenêtres sur le paysage automnal et assise sur le rebord de la fenêtre, j’attends et j’ai froid.

Le petit banc de bois est cassé, le temps a fait son œuvre. Le puits aussi a cédé et reste seul avec ses vieux seaux calcinés de rouille.

En réalité, je n’attends plus rien des chimères que je transporte depuis des lustres.

Dans cette chambre vide, la vie s’est arrêtée il y a bien longtemps. Il ne reste que le souvenir d’un temps accompli. Des heures chaudes s’envolaient les délicieux parfums, des heures froides s’échappent les plaintes des regrets et des remords.

Doucement la nuit tombe, le jardin disparaît peu à peu ne laissant que de grandes ombres. Au loin, déjà les lumières s’allument. La journée se termine froide comme elle a commencé. Je dois rentrer.

Tu ne viendras pas.

.

 

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Une dame discrète.

Chaque jour passe dans ma rue une dame très discrète.  Elle part l’été avec qq fleurs et l’hiver avec son parapluie. Personne ne la connaît. Cette dame a l’air délicat et malgré les grands froids, elle sort comme pour se purifier.

Dans le village, certains disent qu’elle est venue habiter ici pour panser ses plaies. Il y a bien longtemps, cette dame très jolie avait rencontré un charmant jeune homme qui avait pris le temps de la séduire, il l’avait parée de toutes les qualités et il la trouvait charmante.

Tombée sous le charme, elle s’installa avec lui dans un petit nid en ville. Une nouvelle vie commençait.  Au fil du temps, elle remarqua qu’il lui faisait des réflexions diluées certes et toujours adroitement tournées  et dans son intérêt.  Elle le trouvait attentionné et amoureux.

Ensuite, les dévalorisations se multiplièrent entraînant un doute lancinant et elle sentit qu’elle perdait confiance en elle.  Les paroles de son mari lui faisaient mal et même s’il continuait à être bien présent. Son mari choisît souvent de l’ignorée ou de ne pas répondre à ses questions dans le but de la contrôler. Elle étouffait.

Au fur et à mesure des années, elle s’aperçut que tout était passé au peigne fin, la critique faisait de plus en plus mal. Tenir sa maison, s’habiller, s’occuper des enfants, elle croulait sous le poids de toutes les responsabilités n’ayant plus aucun recul sur la situation. Sa vie était devenue un enfer.

Son mari se montrait charmant à l’extérieur et un despote toujours insatisfait à la maison, colérique, mentant, allant de contre-vérités en contre-vérités et l’isolant de son entourage.

Elle vivait néanmoins des périodes d’accalmie où elle retrouvait la magie de la séduction.

Cette pauvre dame se réduisait au néant dans sa prison dorée.

Un jour plus sombre que d’autres, les insultes sont arrivées, souillon, folle, malade… . Elle décida de partir.  Lors de la séparation, la violence éclatât.

Elle  découvrît  que devant le juge, le manipulateur se présentait comme une victime reprenant ses griefs contre elle. Il arriva à abuser le juge comme elle l’avait été. Ce fut lui la victime. Meilleur avocat et plus convaincant qu’elle, il avait maîtrisé l’art de la comédie et du mensonge.

Pour garder ses enfants, elle dut faire profil bas. Les droits de visite et hébergement  continuaient à détruire ses enfants et elle-même. Elle prît sur elle encore une fois.

Le temps passa et après toutes ces violences, elle s’isola pour mieux se reconstruire. Depuis lors, elle vit seule dans son monde loin du bruit des hommes.

 

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La page vide

Quand la page d'écriture reste désespérément vide, que l’envie est malgré tout là, une question se pose  : - Pourquoi l’inspiration est-elle cadenaser de cette façon ?

Je me gratte la tête. Je suis vide, terriblement vide. Seule à cet instant, plus rien ne transpire et dans mon esprit, tout est en partance pour le néant.

Plus de mots au bout de mes doigts si agiles d’habitude. Je me tourne dans tous les sens. Plus de sujets qui me donnent l'envie de noicir du papier. Le fil est cassé, au fond de moi là où je trouvais mon inspiration, l'absence..

Je m’accroche de toutes mes forces pour rester la tête sous le vide. Je respire pour ne pas succomber à cette angoisse que je connais si bien, qui m’envahit et me détruit. J’hurle de douleur à ce moment et je pleure d’être si seule devant cette feuille blanche qui a toujours été mon amie.

Peut-être me suis-je trompée ?  Là n’était pas mon plaisir, mon réconfort, ma passion.  J’étais dupe de ces mots qui m’ont menti, parfois rendu heureuse.

Tout n’était que mensonge et chimère. Le poids était faussement lourd sur mes frêles épaules, ce poids qui me rendait vivante.  Me voici si légère et si vide que le vent d’automne, d’un seul tourbillon, m’enlèverait comme une feuille morte pour me faire disparaître à jamais.

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Pagliacci Canio

Jouer la comédie ! Alors que, pris par le délire,

Je ne sais plus ce que je dis ni ce que je fais !

Pourtant…il le faut…Force-toi !

Es-tu peut-être un homme ?

Revêts ta tunique et poudre-toi la face,

Les gens ont payé et ils veulent rire.

Et si Arlequin te vole Colombine,

Ris donc, Paillasse, et tout le monde applaudira.

Change en plaisanteries les spasmes et les pleurs,

En clowneries les sanglots de douleur…

Ris donc, Paillasse, sur ton amour brisé,

Ris du mal qui t’empoisonne le cœur !

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Andréa Chénier Giordano

Comme un beau jour de mai

Qui sous le baiser du vent

Et la caresse du soleil

S’éteint au firmament,

Avec le baiser d’une rime,

La caresse de la poésie,

je monte à l’extrême cime

De mon existence.

L’aiguille qui chemine en cercle

Pour chaque destin humain,

La voici qui déjà me rapproche

De l’heure de ma mort,

Et peut-être avant même

Que soit achevée ma dernière strophe,

Le bourreau viendra-t-il m’annoncer

La fin de la vie.

Soit !  Poésie, ultime déesse !

Accorde encore à ton poète

L’inspiration fulgurante,

La flamme dont tu le comblais ;

Et pendant que toi, tu me jaillis,

Vivace, du cœur,

Moi, je te donnerai pour rime

Le souffle glacé d’un homme qui meurt.

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le livre d'Albâtre

Collégiale Sainte-Waudru.

Troupe de théâtre d’amateurs implantée en région montoise, le G Théâtre s’est toujours engagé dans une programmation éclectique. L’idée de créer « Le Livre d’albâtre » s’est imposée peu à peu quand on évoqua le 1400e anniversaire de Sainte-Waudru à Mons. A ce moment-là, la troupe venait de faire la connaissance de l’auteur Philippe Bailly qui s’est vite montré très intéressé par le thème. Il fut alors décidé d’écrire une pièce de théâtre sur base de faits historiques propres à la ville de Mons. Or, s’il est une année riche dans l’histoire des montois, c’est 1572.

« Le Livre d’albâtre »  nous ramène donc à cette période de la Renaissance. L’histoire se déroule précisément entre le 24 juillet et le 24 décembre 1572. La ville de Mons faisait partie, à l’époque, des Pays-Bas espagnols. Elle édifie son beffroi tandis que le sculpteur Jacques Du Broeucq décore la collégiale Sainte-Waudru: c’est l’artiste qui maîtrise le mieux la pierre d’albâtre.

C’est ce dernier personnage qui va servir de « fil rouge » à la pièce et nous faire revivre les affres d’une année où les Montois vont être confrontés à une guerre de religion, après l’occupation surprise de la ville par le comte Louis de Nassau. Les combats sont rudes, les pertes importantes. Les chanoinesses apportent soin et réconfort à tous les habitants, sans distinction de religion. Amours, amitiés, inquisition, trahisons, résistance, famine… Autant de thèmes, autant de « beaux tableaux », inhérents au genre du spectacle historique, mais mis en scène avec beaucoup de réalisme par  Barbara Dulière qui souhaite faire passer avant tout de l’émotion.

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le 15 juillet à 5 heures S Lama

Ta voix murmure
Tranquille et sûre
Comme un vieux disque qu'on écoute
Un verre de whisky à la main
Sous la véranda on s'installe
Dans un bruit feutré de sandales
Devant un parterre de fleurs
Le 15 juillet à cinq heures.

Le vent s'épuise
Sur la remise
Où mon piano s'endort enfin
Après une nuit de chagrin
Sous le parasol du feuillage
Le vent feuillette page à page
Le livre de notre bonheur
Le 15 juillet à cinq heures

Dans la maison de Frédérique
Tu as classé quelques bouquins
Tu as disposé quelques fleurs
Cueillies fraîches de ce matin
A ta main une cigarette grésille
On mange du melon
Hormis la chanson des frelons
Nous n'avons plus rien dans la tête.

Dans la maison de Frédérique
Eblouis comme deux enfants
Tu me parles d'anciens amants
Moi de mes maîtresses d'avant
Tu croques du raisin bien tendre
Des grappes lourdes, couleur d'encre
Je ferai du café tout à l'heure
Le 15 juillet à cinq heures

Presqu'irréelle
Tu es si belle
Entre mes cils tu apparais
Comme une dame d'y a longtemps
Que j'ai aimée ailleurs, peut-être
Il faut que j'écrive une lettre
À un vieil ami qui se meurt
Le 15 juillet à cinq heures

Demain c'est triste
La vie d'artiste
On reprendra la vie d'avant
L'appartement où l'on s'ennuie
On invitera Frédérique
Mes frères, tes surs, toute la clique
Il ne restera qu'une odeur
Du 15 juillet à cinq heures

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Le crapaud Victor Hugo

Philosophe ! O penseur, tu médites !

Veux-tu trouver le vrai sous nos brumes maudites !

Crois, pleure, abîme-toi dans l'insondable amour !

Quiconque est bon voit clair dans l'obscur carrefour.

Quiconque est bon habite un coin du ciel ..O sage.

 

La bonté, qui du monde éclaire le visage

La bonté, ce regard du matin ingénu.

la bonté, pur rayon qui chauffe l'inconnu.

 

Instinct qui dans la nuit et dans la souffrance aime,

est le trait d'union ineffable et suprême

qui joint, dans l'ombre, hélàs, si lugubre souvent

le grand ignorant au grand savant.

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Inventer des mots

Inventer des mots venus de nulle part, pousser les murs de sa mémoire pour agrandir le monde et  y cacher ses trésors.
Chercher longtemps, trouver quelquefois le bonheur et la joie, se réveiller un matin, après avoir rêvé des nuits entières à des mots de lumière, et se dire que ce qui m'a rendu la plus heureuse …. ce sont les choses qu'on ne dit pas,


Les secrets qu'on garde au fond de soi, c'est souvent dans ce qui reste à dire que sont cachés les plus beaux souvenirs.

Jaire le tour de ses jours au grand complet,  fermer la porte à clé sur son secret, c'est un drôle de jardin rempli de tout ce qui n'est rien pour les autres et qui… pour nous est la vie.
C'est le silence le plus intense que je connaisse où se referment les blessures de nos tendresses, qui me rassure, qui me sourit, et qui me réchauffe le cœur comme un soleil.


C'est parfois dans un regard, dans un sourire que sont cachés les mots qu'on n'a jamais su dire, que l'on garde pour toujours au fond de soi, et qu'on emporte là où….. les mots n'existent pas.

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Forteresse

L'amour est une forteresse
Dont les murs sont faits de promesses
C'est là que dorment les amants
Cachés de tout, cachés du temps

Et quand leurs lèvres se rejoignent
C'est tout l'univers qui s'éloigne
Autour le silence est parfait
Comme un instant d'éternité

Tourne le... tourne le... tourne le temps
Tout autour des amants...

L'amour est une forteresse
Dont les murs sont faits de tendresse
Aussi fins qu'un papier de soie
Mais qui ne se déchirent pas

La peau et la peau qui se touchent
Les mots qui naissent sur la bouche
Disent tout bas comme un secret
Qu'on peut tout prendre et tout donner

Tourne le... tourne le... tourne le temps
Tout autour des amants...

L'amour est une forteresse
Qu'il faut réinventer sans cesse
Pour qui oublie de la rêver
Elle disparaît à tout jamais

Si devant vous des amants passent
Quoi qu'ils se disent ou quoi qu'ils fassent
Ne vous posez pas de question
L'amour a toujours ses raisons

Tourne le... tourne le... tourne le temps
Tout autour des amants...

Tourne le, tourne le, tourne le temps
Tout autour des amants...

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Est-ce donc la vie d'un homme ? Oui, et la vie des autres hommes aussi . Nul de nous

n'a l'honneur d'avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous

vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y. On se

plaint quelquefois des écrivains qui disent moi . Parlez-nous de nous, leur crie-t-on .Hélas !

quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah !

insensé, qui crois que je ne suis pas toi !

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Victor Hugo, lettre à Léonie Biard

Samedi - trois heures du matin.



Je rentre. J'ai ta lettre. Cette douce lettre, je l'avais lue
aujourd'hui dans tes yeux. Que tu étais belle tantôt aux Tuileries sous
ce ciel de printemps, sous ces arbres verts, avec ces lilas en fleurs
au-dessus de ta tête. Toute cette nature semblait faire une fête autour
de toi. Vois-tu, mon ange, les arbres et les fleurs te connaissent et te
saluent. Tu es reine dans ce monde charmant des choses qui embaument et
qui s'épanouissent comme tu es reine dans mon coeur.



Oui, j'avais lu dans tes yeux ravissants cette lettre exquise, délicate
et tendre que je relis ce soir avec tant de bonheur, ce que ta plume
écrit si bien, ton regard adorable le dit avec un charme qui m'enivre.
Comme j'étais fier en te voyant si belle ! Comme j'étais heureux en te
voyant si tendre !



Voici une fleur que j'ai cueillie pour toi. Elle t'arrivera fanée, mais
parfumée encore ; doux emblème de l'amour dans la vieillesse. Garde-la ;
tu me la montreras dans trente ans.



Dans trente ans tu seras belle encore, dans trente ans je serai encore
amoureux. Nous nous aimerons, n'est-ce pas, mon ange, comme aujourd'hui,
et nous remercierons Dieu à genoux.



Hélas! Toute la journée de demain dimanche sans te voir ! Tu ne me seras
rendue que lundi. Que vais-je faire d'ici là ? Penser à toi, t'aimer,
t'envoyer mon coeur et mon âme. Oh ! de ton côté sois à moi ! à lundi ! -
à toujours !

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Lettre de Chaplin

J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables,
J'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables
Et oublié des personnes inoubliables.

J'ai agi par impulsion,
J'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables,
Mais j'ai déçu des gens aussi.

J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger
J'ai ri quand il ne fallait pas
Je me suis fait des amis éternels
J'ai aimé et l'ai été en retour,
Mais j'ai aussi été repoussé
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer

J'ai crié et sauté de tant de joies,
J'ai vécu d'amour
Et fait des promesses éternelles,
Mais je me suis brisé le cœur,
Tant de fois !

J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos
J'ai téléphoné juste pour entendre une voix,
Je suis déjà tombé amoureux d'un sourire
J'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et...

...J'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial (que j'ai fini par perdre)...
Mais j'ai survécu !
Et je vis encore !
Et la vie, je ne m’en passe pas ...
Et toi non plus tu ne devrais pas t’en passer. Vis !!!

Ce qui est vraiment bon,
C'est de se battre avec persuasion,
Embrasser la vie et vivre avec passion,
Perdre avec classe et vaincre en osant,
Parce que le monde appartient à celui qui ose
Et
LA VIE C'EST BEAUCOUP TROP
pour être insignifiant !

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aria André Chénier

Ils ont tué ma mère
sur le pas de ma porte
Elle est morte et m'a sauvée !
Ensuite au milieu de la nuit,
j'errais dans les rues avec Bersi,
lorsque soudain
un éclat livide et tremblant
illumina devant moi
la sombre rue !
Je le contemplais
Ma maison brûlait !
J'étais seule !
Entourée par le vide !
Par la faim et la misère !
Les privations et le danger !
Je suis tombée malade,
et Bersi, si bonne et pure,
a vendu son corps
pour me sauvegarder.
J’apporte le malheur à tous ceux qui m’aiment !
Et c’est dans cette douleur
que l’amour est venu à moi.
D’une voix si douce il a murmuré :
Tu dois continuer à vivre ! Je suis la vie !
Le ciel est dans mes yeux !
Tu n'es pas seule.
Ma poitrine sèchera tes larmes
Je marcherai à tes côtés et supporterai tes malheurs avec toi.
Souris et espère ! Je suis l’Amour !
Ce qui m'entoure n'est-il que sang et boue ?
Je suis le divin! Je suis l’oubli !
Je suis le dieu qui vient du paradis sur terre
pour faire de la terre
un paradis. Ah !
Je suis l’Amour ! Je suis l’Amour ! L’Amour !
Et l’ange a volé jusqu'à moi, m’a embrassé
d'un froid baiser mortel.
Ce corps moribond est mon corps !
Prends-le donc.
Car je suis déjà morte !

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lettre d'adieu Gabriel Garcia Marquez

Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais.Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais.
Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles représentent.
Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu’en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres s’arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient.
Si Dieu me faisait cadeau d’un morceau de vie, je m’habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme.
Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu’ils cessent d’être amoureux parce qu’ils vieillissent, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux !
A l’enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.
Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l’oubli.
J’ai appris tant de choses de vous les hommes… J’ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d’y arriver.
J’ai appris que lorsqu’un nouveau né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours.
J’ai appris qu’un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever.
J’ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c’est que malheureusement je serais en train de mourir.
Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses.
Si je savais que c’est peut être aujourd’hui la dernière fois que je te vois dormir, je t’embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme.
Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais "je t’aime" sans stupidement penser que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c’est si c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, que jamais je ne t’oublierais.
Le lendemain n’est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux.
C’est peut être aujourd’hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n’attends pas, ne perds pas de temps, fais le aujourd’hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n’avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir.
Garde ceux que tu aimes prés de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire ‘je regrette’ ‘pardonne-moi’ ‘s’il te plait’ ‘merci’ et tous les mots d’amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer.
Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi.
Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd’hui. Et si tu ne le fais pas cela n’a pas d’importance. Le moment sera passé.
Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse".

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