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Publications de Josette Gobert (307)

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Destination ailleurs.

On est souvent l’ailleurs de quelqu’un, d’un être cher, d’un ami qui nous a quitté, d’un endroit solennel où l’on a vécu de grands moments de sa vie. Un ailleurs où l'on a grandi et fait des efforts titanesques pour arriver enfin à être adulte.

Adulte comme le revenant d’une guerre intérieure, la peur au ventre, les yeux mouillés, le rouge aux joues mais enfin libre dans sa tête. L’amour nous attend, plein de promesses et de moments inoubliables. Il frappe à la porte à la nuit et à nos sens. Il nous appelle si fort qu’on en oublierait presque notre destination.

On se souvient surtout de cette porte cochère qui abritait nos premiers émois. L'ailleurs est une fin où la pénombre entoile les lieux et où les méandres du bonheur cherchent en vain nos ébats platoniques. Combien de fois n’y sommes-nous pas retournés en pensée, en rêve dans ces endroits.

Consommer sans regret, ni remord ce bonheur trouvé. Le boire, le manger à pleine bouche. En remplir ses poches, ses paumes. Le laisser nous envahir et glisser délicatement le long de notre corps de peur ne n’en avoir jamais assez. Le goûter aux milles goûts, aux milles saveurs, le mordre enfin et l’aimer toujours.

Parfois aussi, adulte comme le revenant d’une bataille perdue, laisser sur place les peines et les chagrins d’une histoire trop vite passée. Se charger de nos chimères. Ne pas abandonner nos pardons afin d’arriver comme nous sommes de chair et de sang dans un ailleurs d’une plénitude conquise de tout notre être. Oublier les jours plein de tristesses, livrés à soi-même le cœur aux bords des larmes.

Ce matin, je pars. Je pars encombré de valises, de sacs, de souvenirs qui ne me retiennent plus ici, qui ne m’intéressent plus. Je pars fatigué vers un ailleurs qui ne m’attend pas encore. Je rêve pourtant qu’il sera meilleur. Ailleurs si souvent convoité, désiré, aspiré et plus abandonné sur une étagère poussiéreuse avec les documentations envahissantes de tout et de rien. Je pars découvrir la vie qui me colle à la peau et que mes frêles épaules ne portent plus que par intermittence à force de renoncements, d’exigences sans lendemain, d’amours déçus. Partir vers un ailleurs meilleur et ne plus se retourner, ne plus regarder derrière soi. Aller toujours de l’avant. Trouver cet ailleurs chéri.

Surgir in extrémiste dans l’ailleurs des autres. Se trouver une petite place en tant que nouvel arrivant, être humble, sage dans une richesse humaine et culturelle autre.  Se sentir étranger. S’ébrouer dans ce lieu où mon étonnant voyage m’a mené pour découvrir ce monde rêvé. Ressentir les éclaboussures de soleil sur ma peau et voir ces mirages chamarrés au loin, entre ciel et terre, entre ciel et sable. Regarder tout azimut pour mieux comprendre la réalité et me confondre à mon passé. Quelle délectation d’être au milieu de mioches courant et jouant gaiement, s’émerveillant de tant de beauté nue.

Oreilles peu habituées à la frilosité ambiante sont vite remplies de cacophonies et de fêtes homériques. Cet ailleurs assis prés d’un olivier séculaire est vite secoué de soubresaut et se transforme en boutade laconique.

Destination ailleurs semble parfois un paradis pour ces hommes et ces femmes qui vivent, de grandes misères, de tolérance en transe, de guerres révolues, les affres d’une vie qui se font sentir plus cruellement encore. Ceux qui, de pays lointains, paient de leur vie leurs rêves de liberté pour un ailleurs meilleur. Ceux qui s’agglutinent aux frontières et qui sont refoulés brutalement ou ramenés chez eux comme des bêtes. Ailleurs d’une misère froide, de litanies funestes affligeantes où l’odeur pestilentielle retourne les tripes, où des chèvres squelettiques se morfondent auprès d’hommes décharnés. Ailleurs d’une apocalypse dévorante de vie et de mort, faramineuse, pharaonique sous les yeux d’hommes où la grisaille démythifie les pensées les plus attristantes.

Ailleurs où les hirondelles dentèlent les fils électriques avec délectation et s’ébrouent eux aussi dans un ciel plus que bleu. Où les hommes ont les yeux d’un noir minéral, limpide comme la logique qui les habite, la fatalité d’être pauvre.

Ailleurs de guerre fratricide où les hommes sont chassés de leur terre et doivent rassembler une vie de plusieurs générations dans des sacs de misère entassés à même le sol avec par dessus femme et enfants. Terre familiale qui a vu couler la sueur des hommes et des femmes et qui a donné au fil du temps des vallons gorgés de vie. Les voici assis sur le rebord d’un quai, laissant leur présent à d’autres et en partance pour un ailleurs courroucé et blême. Ignorant le jour de leur retour et sachant au fond d’eux-mêmes qu’ils ne reviendront jamais. Quitter ce qui a fait leur vie, cette douceur de vivre pour un ailleurs gris et sans espoir.

Espoir aussi d’un petit garçon sur son lit d’hôpital et qui vit sa vie finissante avec beaucoup de courage. Qui s’invente des histoires à sa mesure et où une heure, un jour est la vie. Sa dernière destination est là, et il doit la vivre comblant chaque seconde. Partager encore un peu avec ceux que la vie a réunis et où seules les fenêtres donnent sur le monde. N’avoir pas eu le choix de sa destinée et n’avoir pas eu le temps nécessaire de choisir un ailleurs loin de cet endroit clos.

Ailleurs pour les parents criant leurs chagrins, leurs tristesses, leurs colères, leurs incompréhensions avant d’accepter ce malheur. Ils resteront dans le souvenir d’une vie qui aurait pu être tout autre.

Mais une destination ailleurs où la vérité nous venge de toutes les autres et où il y a une fin à toute chose et où aucun malheur n’est éternel. Ailleurs sans condition, débarrassé d’époustouflantes pérégrinations de la vie où enfin on trouve le repos. Où les larmes se transforment en buée et où les chagrins et les peines ont muté en effluve pour laisser place à l’éternité ou au néant.

Ailleurs de paix, de repos où l’esprit rebelle est enfin libéré de ce corps lourd à porter et vieillissant. On s’assoupit dans une sérénité bienveillante avec l’espoir qu’enfin tout soit fini.

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Les roses blanches

C'était un gamin, un gosse de Paris,
Pour famille il n'avait qu' sa mère
Une pauvre fille aux grands yeux rougis,
Par les chagrins et la misère
Elle aimait les fleurs, les roses surtout,
Et le cher bambin tous les dimanche
Lui apportait de belles roses blanches,
Au lieu d'acheter des joujoux
La câlinant bien tendrement,
Il disait en les lui donnant :

"C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aime tant
Va quand je serai grand, j'achèterai au marchand
Toutes ses roses blanches, pour toi jolie maman"

Au printemps dernier, le destin brutal,
Vint frapper la blonde ouvrière
Elle tomba malade et pour l'hôpital,
Le gamin vit partir sa mère
Un matin d'avril parmi les promeneurs
N'ayant plus un sous dans sa poche
Sur un marché tout tremblant le pauvre mioche,
Furtivement vola des fleurs
La marchande l'ayant surpris,
En baissant la tête, il lui dit :
"C'est aujourd'hui dimanche et j'allais voir maman
J'ai pris ces roses blanches elle les aime tant
Sur son petit lit blanc, là-bas elle m'attend
J'ai pris ces roses blanches, pour ma jolie maman"

La marchande émue, doucement lui dit,
"Emporte-les je te les donne"
Elle l'embrassa et l'enfant partit,
Tout rayonnant qu'on le pardonne
Puis à l'hôpital il vint en courant,
Pour offrir les fleurs à sa mère
Mais en le voyant, une infirmière,
Tout bas lui dit "Tu n'as plus de maman"
Et le gamin s'agenouillant dit,
Devant le petit lit blanc :

"C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant
Et quand tu t'en iras, au grand jardin là-bas
Toutes ces roses blanches, tu les emporteras"

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malédiction (extrait)

Partout où te portera ta muse, tu ne seras qu'un gamin de neuf ans que son père a chassé de la maison et que l'amour de tous les hommes n'en saurait consoler. Tôt ou tard, il faudra bien que tu t'arrêtes pour souffler. Ce jour-là,tu apprendras,à tes dépens que nulle part tu ne seras l'enfant que tu aurais aimé être.S'il y est question de malédiction, dis-toi qu'elle ne te poursuit pas ; elle est en toi.

Khadra.

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Les mots

Les mots à force de les écrire donnent vie, amitié, tendresse. Les mots me donnent toujours de la joie et du plaisir. Lorsque parfois j’hésite, le désir de les envoyer en priorité me tenaille, venus du cœur, ils font mon bonheur.

Il arrive que les mots ne soient pas seuls à ne pas répondre, de celui qui les écrit, j’attends les messages. Peu importe où ils sont et quel que soit le temps, j’espère parfois longtemps.

Les mots seraient-ils devenus sourds ou indifférents, difficile d’admettre l’ennui qui au fil du temps emplit les êtres, l’oubli est une vilaine blessure.

Je persiste à penser qu’on est resté les mêmes, un chant prétend que la vie, que la mer efface les pas sur le sable. Défiant la durée, cette nostalgie engendre le silence tout doucement sans faire de bruit.

Je ne suis pas de celle qui baisse les bras. Toujours sur l’ouvrage, je pose mes mots pour que s’efface le poids de l’absence. Cette source ne se tarie jamais, de ma mémoire sortent les mots reprenant parfois l’irréel, toujours la joie de vivre.

Et c’est bien ces mots-là qu’aujourd’hui encore, je veux t’envoyer pour ne pas perdre tout ce que j’ai appris de toi. Mon âme t’accompagne, apaisée et heureuse.

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Soudain, un bruit le fit sursauter...

 

De son voyage inattendu dans le décor d'une nuit tombante, le ciel rougi par les vents et l'impression d'être seul au monde. Il marchait depuis des heures et ne trouvait plus la raison profonde de cet état de chose. Mais c'est bien droit dans les yeux qu'il avait averti son entourage de son départ, sa compagne qu'il avait abandonné comme dans un roman. Son besoin insensé de liberté passait par cette fuite et il restait néanmoins blessé de ce geste.

Au bout de qq instants, il se rappela les pensées qui l'avaient poussé à partir. La découverte d'autres horizons lui trottait dans la tête depuis toujours.

Faire les valises, laisser le quotidien derrière lui, partir vers ce grand besoin d'espace qu'il aimait tant. Retrouver la solitude, l’indépendance, avoir l'éternité devant lui.

Enfin la résurrection de son être débarrassé de toutes ces contraintes qui depuis si longtemps l'enferment et l'isolent de son besoin de liberté, d'amour.

A force de marcher dans cette forêt aux couleurs d'automne, septembre lui semble plus serein et plus léger.

 Le plus difficile lui paraît accompli. Il a décidé de sa vie et le bonheur est fourni avec. Le bruit de son sang dans les oreilles, sa vie prend une autre dimension, son cœur bat plus fort et il se sent désormais vivant.

Depuis ce jour où tout a basculé, où il a appris sa déconvenue, tout son être s’est tourné vers cette envie de départ,  vers cette vie, qui à force d’être rêvée, inventée est devenue réalité et est maintenant à porter de main.  Enfin, il a osé faire ce pas vers sa nouvelle destinée.

Leur abandonner son passé, se débrouiller avec ses souvenirs et errer à travers son absence. C’est ce qui veut leur laisser pour toutes ces années de doute, de tristesse et de peine.   Oui, qu’il l’oublie pour que lui se sente libéré à son tour, qu’il puisse ôter de sa peau la misère qui s’y colle, muer de cette vie qu’il a tant détesté.

Rien ne pourra le faire changer d’avis. Dés ce soir, il marche, le billet en poche, il part. De sa vie passée, il ne gardera qu’une photo, qu’une lettre.

Après avoir claqué la porte de son ancienne vie et jeté la clé, ses pas l’emportent léger vers cette destination où il a rêve sa vie.

Un bout de terre et d’eau entouré de forêts peut-être, un endroit désert où il va aménager sa destinée au cœur de la nature, où il respirera enfin une paix qu’il lui a tant manqué.

Il avait abandonné celle qui avait partagé ses rêves, ses désirs, ses exigences et qui avait au début comblé ce vide immense qui s‘installait au plus profond de son âme. Il avait cru que tout s’arrangerait avec le temps et qu’elle parviendrait à le rendre heureux. Mais inconsciemment, ses aspirations avaient déjà un autre nom à cette époque et bien que refoulées, elles apparaissaient  de temps en temps, de jour en jour lui faisant miroiter d’autres horizons, un autre avenir. Il savait que sa vie n’était pas ici mais là-bas loin, très loin d’ici.

Ce besoin de liberté si encré au cœur de son âme lui était apparu dés que son esprit avait pris conscience qu’il pouvait vivre autrement. Il se sentait enfermé, prisonnier, reclus dans la vie qu’il menait.  Ces expériences pour vivre comme tout le monde n’avaient jamais eu de réussite et ne l’avaient pas rendu heureux. Il avait bien essayé d’être comme le commun des mortels mais en vain.

Cette fois, il était libre, son sac sur le dos. Il avait brûlé ses tourments et après avoir parcouru des kilomètres à pied, il avait sauté dans un train qui l’emmenait vers sa nouvelle vie. Son voyage serait long, il le savait.

Sa destination, l’Afrique, des territoires à perdre de vues, des plaines désertiques, des chemins rocailleux, des villages perdus sous un soleil qui brûle, grille tout. Une Afrique souvent cruelle, indomptable où le moindre filet d’eau est un miracle, où les maigres récoltes sont un don de Dieu.

Un autre monde s’ouvrait à lui, il l’aimait depuis toujours et en rêvait chaque nuit.. Non ce n’était pas une femme qu’il allait rejoindre, c’est bien plus que ça, c’était un continent livré à lui-même où les hommes ne possèdent que la vie et s’en contentent. Où les miracles sont journaliers et où la mort est présente comme la vie. Oui, c’est là qu’il veut vivre, pauvre comme ces hommes, démuni comme eux mais riche d’une force de vivre dans le regard, d’une fatalité qui leur est propre.

L’Afrique n’est pas un camp de vacances pour riches en quête d’originalité. L’Afrique est dure, pleine de contradictions, d’abominations et seule la vie tient envers et contre tout. La vie est toujours là à grappiller ce qu’elle peut trouver ici et là.

Dans ses rêves les plus profonds, il n’imaginait pas que tout cela puisse être si palpable. Un lever de soleil sur une plaine à perte de vue, un camp rempli de petites huttes où déambulent des chèvres malingres. Un coucher de soleil où les enfants couverts de vieux tricots jouent dans la lumière tombante de la nuit. Des nattes à même le sol servant de lit, les petits posent leur tête sur leur maman pour s’endormir et la nuit tombe d’un coup plongeant tout cet univers dans le noir.

Au petit matin, une légère brume recouvre la plaine, brume de chaleur où s’échappe un peu d’humidité.  Au loin, les cris des animaux qui convergent vers le point d’eau. Il faudra attendre que ceux-ci  soient repus et regagnés leurs territoires pour cheminer et remplir les outres salvatrices réservées aux hommes.

Chacun prend part aux activités et commence une nouvelle journée sous un soleil de plomb. En réalité, ce sont les femmes qui s’occupent de l’intendance, du bois, de l’eau.  Les hommes les aideraient bien mais cela ne se fait pas. Un homme doit garder sa place en Afrique.

L’homme est un combattant, un chasseur et veille à son statut comme à sa dignité. Lui qui vient d’un autre monde n’est que l’étranger que l’on nomme le blanc. Peu importe, il a su se faire adopter et partage désormais sa vie avec ses nouveaux compagnons.

Le sac à dos collé à sa peau, il chemine de village en village, d’ergs et regs cherchant toujours un abri pour la nuit. Une misérable pitance le maintient en vie. La liberté a un prix et il s’en acclimate fort bien. Dormir à la belle étoile lui rappelle combien de fois il a rêvé ces instants et combien la liberté lui procure de bonheur même si c’est difficile par moment.

Plusieurs fois pendant ses randonnées, il a rencontré un jeune homme qui, comme lui, se déplace sac au dos. Cet homme encore jeune cherche aussi autre chose, l’oubli. La compagnie des hommes l’a apparemment déçu et c’est dans la solitude qu’il essaye de se reconstruire. Il reste à l’écart des qq êtres qu’il entrevoit de ci de là.

Son rêve était d’être acteur.  Son physique aurait pu l’avantager mais la chance ne fut pas au rendez-vous. Dans son pays, partir de rien est une entrave et il avait cherché néanmoins à s’en tirer. Il avait été rattrapé par la guerre et avait opté à être « utile ».

Utile dans la bouche de certain devient  vite un combat qui finit par transgresser les lois, la morale, l’honneur, la démocratie. Tout avait été beaucoup trop vite pour lui et il s’était retrouvé à faire des choses abominables. Il s’en était sorti au prix de remords qu’il essayait d’oublier et de combattre encore et encore…Repentance, résipiscence, regret.  C’était sa nourriture actuelle.

Il s’était laissé entraîner dans une cause qu’il croyait juste et qu’au fil du temps se révéla monstrueuse. Son père avait été tué par sa faute et il traînait cette mort comme une chimère bien réelle et beaucoup trop lourde pour lui. Son visage de jeune premier gardait les traces de son malheur et de sa tristesse. Un matin, il disparut et personne n’eut plus jamais de ses nouvelles.

La vie continua sans que personne ne s’inquiète de son absence. C’est cela aussi l’Afrique.

Lui aussi avec un lourd passé et cette photo en poche lui rappelai qu’il n’avait pas toujours été un baroudeur, un voyageur sans but. Si ces rêves l’avaient ainsi rattrapé, cette lettre et cette photo était pour lui tout ce qu’il restait de son passé.

Sur son lit d’hôpital, un petit garçon vit sa vie finissante et s’invente des histoires à sa mesure et où un minute, une heure est la vie, il doit la combler chaque seconde d’une existence qui s’en va. Il partage avec ses compagnons d’infortune un combat perdu d’avance. Il n’a pas eu le choix de sa destinée et n’a pas eu le temps nécessaire pour choisir sa vie. Enfermé dans cette chambre, fenêtres fermées, endroit clos et pourtant donnant sur le monde, il n’a pas d’ailleurs.

C’est son fils, sa joie, son bonheur, sa vie qui s’en va. Son chagrin, sa tristesse, sa colère avant de pouvoir accepter cette mort annoncée. Il se sent sale et veut partir, partir…Abandonner cette vie avant qu’elle ne chavire, qu’elle disparaisse.

La photo qu’il garde sur son cœur et cette petite lettre que lui a donné son fils pour qu’il ne l’oublie pas sont ses deux trésors..  Comment l’oublier alors qu’il est toute sa vie.

C’est pour lui qu’il a tout quitté, qu’il cherche un endroit autre, loin de tout pour oublier, pour l’oublier…un peu. Grappiller un peu de paix et vider son cœur de cette tristesse qui l’accable toujours des années après.  La vie ici ou là-bas est semblable par moment.

Ce matin, au lever du soleil, à qq pas de là, un petit garçon est assis. Il ne le regarde pas. Il ne bouge pas. Au bout d’un instant, il dit : - «  Je n’aurai pas dû t’écrire cette lettre, je ne pensais pas ce que je disais ».

On ne pense pas grand-chose devant ce qui va arriver. – « Tu ne m’en veux pas… »

Comment pourrait-il lui en vouloir, lui qui crie sa douleur partout où il passe, qui ne pense qu’à lui, qui est inconsolable.  Lui qui est parti le laissant là sur place, dans cette nuit.  Lui qui ne pensait qu’à ses rêves, à sa liberté pour vivre, revivre.  Depuis tout ce temps, il ne l’a pas oublié.

L’enfant s’est approché un peu de lui. – «  Viens papa, rentrons à la maison. C’est ce que je veux. Oui, je veux rentrer. Viens papa aussi sûr que toi et moi ne faisons qu’un. Rentrons ».

 

 Josette Gobert

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Soudain

Depuis ce jour où tout a basculé, où il a appris sa déconvenue, tout son être s’est tourné vers cette envie de départ,  vers cette vie, qui à force d’être rêvée, inventée est devenue réalité et qui est maintenant à porter de main.  Enfin, il a osé faire ce pas vers sa nouvelle destinée.
Leur abandonner son passé, se débrouiller avec ses souvenirs et errer à travers son absence. C’est ce qui veut leur laisser pour toutes ces années de doute, de tristesse et de peine.   Oui, qu’il l’oublie pour que lui se sente libéré à son tour, qu’il puisse ôter de sa peau la misère qui s’y colle, muer de cette vie qu’il a tant détesté.
Rien ne pourra le faire changer d’avis. Dés ce soir, le billet en poche, il part. De sa vie passée, il ne gardera qu’une photo, qu’une lettre.
Après avoir claqué la porte et jeté la clé, ses pas l’emportent léger et joyeux vers cet endroit sur la terre où il a rêve sa vie.
Un bout de terre et d’eau entouré de forêts.

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Soudain,

Soudain, un bruit le fit sursauter...

De son voyage inattendu dans le décor d'une nuit tombante, le ciel rougi par les vents et l'impression d'être seul au monde.

Il marchait depuis des heures et ne trouvait plus la raison profonde de cet état de chose. Mais c'est bien droit dans les yeux qu'il avait averti son entourage de son départ, sa compagne qu'il avait abandonné comme dans un roman. Son besoin insensé de liberté passait par cette fuite et il restait néanmoins blessé de ce geste.

Au bout de qq instants, il se rappela les pensées qui l'avaient poussé à partir. La découverte d'autres horizons lui trottait dans la tête depuis toujours.

Faire les valises, laisser le quotidien derrière lui, partir vers ce grand besoin d'espace qu'il aimait tant. Retrouver la solitude, l’indépendance, avoir l'éternité devant lui.

Enfin la résurrection de son être débarrassé de toutes ces contraintes qui depuis si longtemps l'enferment et l'isolent de son besoin de liberté, d'amour.

A force de marcher dans cette forêt aux couleurs d'automne, septembre lui semble plus serein et plus léger.

 Le plus difficile lui paraît accompli. Il a décidé de sa vie et le bonheur est fourni avec. Le bruit de son sang dans les oreilles, sa vie prend une autre dimension, son cœur bat plus fort et il se sent désormais vivant.

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L'imposture des mots Yasmina Khadra

   Je veux comprendre si c’est la souffrance qui me faisait rêver ou le rêve qui me faisait souffrir »

          

L’imposture des mots raconte le parcours littéraire de Yasmina Kradra. Il  nous explique le rôle fondamental de cet officier supérieur «  Le commandant Mohammed Moulessehoul» de l’armée algérienne dans sa vie d’auteur.. Une reconnaissance sincère à cet officier qui sans lui, n’aurait pas donné tant de force à sa vie et à son oeuvre.

Cet auteur que j’ai découvert avec le livre «  Ce que le jour doit à la nuit » et « les hirondelles de Kaboul » me livre des moments de lecture intenses et m’émerveille par la dextérité de ses textes et le choix des mots.

Surprenant dialogue d’une sincérité absolue avec les deux êtres qui l’habitent « Aussi sûr que toi et moi ne faisons qu’un »

Amicalement

Josette Gobert

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Deux heures de train abdellatif Laâbi‏

En deux heures de train
je repasse le film de ma vie
Deux minutes par année en moyenne
Une demi-heure pour l'enfance
une autre pour la prison
L'amour, les livres, l'errance
se partagent le reste
La main de ma compagne
fond peu à peu dans la mienne
et sa tête sur mon épaule
est aussi légère qu'une colombe
A notre arrivée
j'aurai la cinquantaine
et il me restera à vivre
une heure environ

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Qui es-tu? Andrée Sodenkamp

Qui es-tu, si différent de moi que parfois je t'oublie? Qui es-tu avec ton orgueil bardé d'acier, tes yeux froids, tes mains chaudes, tes colères? D'où viens-tu?  De quelle maison en ordre, de quel passé sévère, de quelles amours faciles? Quand vais-je te joindre pour ne plus te perdre? T'avoir en moi comme l'hostie, effacer nos frontières de peau, toucher ta bouche et la reconnaître. T'oublier à jamais dans un sommeil mélangé... J'ai perdu des jours et des jours à te poursuivre alors que tu m'étais donné, à t'appeler pendant que tu me parlais. Je suis lasse de Toi, comme d'un chemin qu'on fait les pieds blessés et cependant j'ai faim de Toi, la stupide faim sans nom. Quand t'aurai-je ouvert jusqu'à l'âme? Quand serai-je devenue si faible, si consentante, si donnée que tu ne sauras plus que faire de moi? je suis patiemment, ton ennemi et ton amour, le guet. Es-tu entré une seule fois à l'intérieur de toi-même pour t'y rencontrer,  t'y parler, m'accorder à Toi entre Toi et Toi? Dépêche-toi :  je m'occupe à mourir.

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Du chaos naissent les étoiles.

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes     circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors,     j’ai pu me relaxer. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Estime de soi.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai pu percevoir     que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Authenticité.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de vouloir une vie     différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. Aujourd’hui,je sais que cela s’appelle… la Maturité. 

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à     percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est     pas le moment… Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… le Respect. 

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à avoir     toujours raison, et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.

     

    Aujourd’hui, j’ai découvert …     l’Humilité. 

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le     passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s’appelle…la     Plénitude.

     

    Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait     me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c’est … le Savoir vivre. Nous ne devons pas avoir peur de nous     confronter.

     

    Du chaos naissent les étoiles.

     

                                                                                 Charlie Chaplin

   

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Deux petits chaussons Charlie Chaplin

Ecoutez cet air C'est l'histoire banale De ce ver de terre
Amoureux d'une étoile. Histoire d'enfant Qui souvent fait pleurer
Les grands


Deux petits chaussons de satin blanc
Sur le cœur d'un clown dansaient gaiement
Ils tournaient, tournaient, tournaient, tournaient
Tournaient toujours
Plus ils tournaient, plus il souffrait du mal d'amour
Deux petits chaussons et par dessus
Les plus jolis yeux que l'on ait vus
Sous de longs cheveux légers, légers
Et qu'il était bien obligé d'aimer

Le nez vermillon Le chapeau sur la tempe
Comme un papillon Sous les feux de la rampe
Le soir, il jouait Mais tandis que les gens
Riaient ...


Deux petits chaussons de satin blanc
Sur le cœur d'un clown dansaient gaiement
Ils ont tourné, tourné, tourné qu'un soir d'été
Le cœur du clown trop essoufflé s'est arrêté
Deux petits chaussons de satin blanc
Sur le cœur d'un clown dansaient gaiement
A vingt ans, l'on ne sais pas toujours
Que même un clown, ça peut mourir d'amour

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Le lutin boudeur

Comme à chaque veillée de Noël où les cœurs cherchent à s’émerveiller, les portes s’entrouvrent et laissent passer les rêves les plus fous. Parfois des songes plus irréels encore apparaissent et nous plongent dans un monde de fées et de lutins.

Un soir où la lune éclairait mon petit jardin couvert de neige apparut un petit lutin boudeur. Il était sous les branches d’un arbuste et frissonnait de froid.

Dés que je l’ai vu, son regard posé sur moi, je me mis à trembler aussi. Je ne sais si c’était de froid ou de frayeur. Je restais un instant sans bouger.

La porte de la maison restée ouverte,  il s’introduit brusquement sans que je puisse m’interposer à son passage. Il passa tellement vite que je sentis à mes pieds un courant d’air.

Tout de go, il se blottit près de la grande cheminée pour se réchauffer. Le lutin s’installa confortablement  et  je restai là à l’observer. C’était la première fois que je voyais de si près un lutin. 

Un peu rassurée, je m’avançai  vers lui et je commençai à lui poser des questions. Il me regarda un moment et se mit à bouder, à ne pas vouloir répondre. Il se renferma sur lui-même et ne prononça aucuns mots.

N’ayant pas de répartie, le doute s’infiltra dans mon esprit et les interrogations vinrent à foison dans ma tête.

De son regard cherchant le mien, je lus l’incertitude, voir la zizanie et je sentis se rependre en moi un sentiment destructeur avec un doute cuisant d’inhumanité que cachait cet être boudeur. 

Ce petit  lutin maléfique allait tout saccager et détruire en qq secondes l’estime, la confiance que j’avais eu si longtemps à trouver et à assumer.

Perfide, il laissait les interrogations sans réponses et boudait de plus belle. N’ayant pas dit mon dernier mot, je lui dis qu’il fallait qu’il arrête de bouder.

Il devait me donner des réponses à mes questions,  à sa présence ou partir de suite.

De colère qui est toujours mauvaise conseillère, je lui dis que s’il ne voulait pas communiquer correctement, notre entretien tirait à sa fin.

J’étais maintenant triste d’en arriver là avec ce vilain qui n’avait pas de raison.

La fenêtre s’entrouvrit brusquement et d’un bond, il disparut à tout jamais.

Restée seule, je me dis que ce lutin n’est peut-être  pas unique. Les hommes

 aussi sont parfois boudeurs.  

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la chambre double Beaudelaire

Une chambre qui ressemble à une rêverie, une chambre véritablement spirituelle, où l'atmosphère stagnante est légèrement teintée de rose et de bleu.

    L'âme y prend un bain de paresse, aromatisé par le regret et le désir. -- C'est quelque chose de crépusculaire, de bleuâtre et de rosâtre; un rêve de volupté pendant une éclipse.

    Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies.  Les meubles ont l'air de rêver; on les dirait doués d'une vie somnambulique, comme le végétal et le minéral.  Les étoffes parlent une langue muette, comme les fleurs, comme les ciels, comme les soleils couchants.

    Sur les murs nulle abomination artistique.  Relativement au rêve pur, à l'impression non analysée, l'art défini, l'art positif est un blasphème.  Ici, tout a la suffisante clarté et la délicieuse obscurité de l'harmonie.

    Une senteur infinitésimale du choix le plus exquis, à laquelle se mêle une très-légère humidité, nage dans cette atmosphère, où l'esprit sommeillant est bercé par des sensations de serre-chaude.

    La mousseline pleut abondamment devant les fenêtres et devant le lit; elle s'épanche en cascades neigeuses.  Sur ce lit est couchée l'Idole, la souveraine des rêves.  Mais comment est-elle ici?  Qui l'a amenée? quel pouvoir magique l'a installée sur ce trône de rêverie et de volupté?  Qu'importe? la voilà! je la reconnais.

    Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice!  Elles attirent, elles subjuguent, elles dévorent le regard de l'imprudent qui les contemple.  Je les ai souvent étudiées, ces étoiles noires qui commandent la curiosité et l'admiration.

    A quel démon bienveillant dois-je d'être ainsi entouré de mystère, de silence, de paix et de parfums?  O Béatitude! ce que nous nommons généralement la vie, même dans son expansion la plus heureuse, n'a rien de commun avec cette vie suprême dont j'ai maintenant connaissance et que je savoure minute par minute, seconde par seconde!

    Non! il n'est plus de minutes, il n'est plus de secondes!  Le temps a disparu; c'est l'Éternité qui règne, une éternité de délices!

    Mais un coup terrible, lourd, a retenti à la porte, et, comme dans les rêves infernaux, il m'a semblé que je recevais un coup de pioche dans l'estomac.

    Et puis un Spectre est entré.  C'est un huissier qui vient me torturer au nom de la loi; une infâme concubine qui vient crier misère et ajouter les trivialités de sa vie aux douleurs de la mienne; ou bien le saute-ruisseau d'un directeur de journal qui réclame la suite d'un manuscrit.

    La chambre paradisiaque, l'idole, la souveraine des rêves, la Sylphide, comme disait le grand René, toute cette magie a disparu au coup brutal frappé par le Spectre.

    Horreur! je me souviens! je me souviens!  Oui! ce taudis, ce séjour de l'éternel ennui, est bien le mien.  Voici les meubles sots, poudreux, écornés; la cheminée sans flamme et sans braise, souillée de crachats; les tristes fenêtres où la pluie a tracé des sillons dans la poussière; les manuscrits, raturés ou incomplets; l'almanach où le crayon a marqué les dates sinistres!

    Et ce parfum d'un autre monde, dont je m'enivrais avec une sensibilité perfectionnée, hélas! il est remplacé par une fétide odeur de tabac mêlée à je ne sais quelle nauséabonde moisissure.  On respire ici maintenant le ranci de la désolation.

    Dans ce monde étroit, mais si plein de dégoût, un seul objet connu me sourit: la fiole de laudanum; une vieille et terrible amie; comme toutes les amies, hélas! féconde en caresses et en traîtrises.

    Oh! oui! le Temps a reparu; le Temps règne en souverain maintenant; et avec le hideux vieillard est revenu tout son démoniaque cortège de Souvenirs, de Regrets, de Spasmes, de Peurs, d'Angoisses, de Cauchemars, de Colères et de Névroses.

    Je vous assure que les secondes maintenant sont fortement et solennellement accentuées, et chacune, en jaillissant de la pendule, dit: «Je suis la Vie, l'insupportable, l'implacable Vie!»

    Il n'y a qu'une Seconde dans la vie humaine qui ait mission d'annoncer une bonne nouvelle, la bonne nouvelle qui cause à chacun une inexplicable peur.

    Oui! le Temps règne; il a repris sa brutale dictature.  Et il me pousse avec son double aiguillon. -- «Et hue donc! bourrique!  Sue donc, esclave!  Vis donc, damné!»


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Mes voeux 2013

Chers membres, chers amis d'Arts et lettres. Je vous présente mes meilleurs voeux pour 2013.

Une année pleine de création et de succès. Et toujours un partage brillant, parfois enchanteur, toujours surprenant. 

Mes meilleurs pensées à Monsieur Paul et à vous tous.

Amicalement .

Josette           

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Soirée télé

La parenthèse inattendue de ce soir rassemble trois personnes des arts. Un peu ou beaucoup connues, elles se livrent. Dans une maison hors du temps, elles s’installent et vont nous parler de leur vie.

Les rencontres les plus inattendues sont parfois les plus belles. Les invités ne savent pas ce qui va leur arriver. Une aventure des temps modernes.

Comme c’est beau, c’est superbe, c’est par ici.

Une barque attend sur un petit ponton.je ne suis pas marin. C’est bien, c’est beau. Un pont au centre de nulle part, à coté d’une maison sous les arbres. Un mot sur la porte : - Je suis parti faire les courses.

C’est par là, encore plus loin. La maison est vide. On sent le pêcheur qui sommeille en toi. Des élus, une bonne étoile au-dessus de la tête. Et c’est la vie.

Notre pire ennemi est toujours nous. Ne jamais douter. Toujours aller de l’avant.

Retour à l’enfance dans un grenier. Il n’y a pas de rêves cons. Tous les 3 d’un milieu modeste, parents séparés, abandonnés, pas évident de trouver sa place. Devenir qq un d’autre. Etre clown, entendre des rires, avoir l’impression d’exister, une vie mise en lumière.

Rigolez mais un jour, vous verrez.

Premiers émois, moments magiques, aller au bout de ses rêves. Admirer la personne avec laquelle on vit. Vivre avec passion mais jamais sans tendresse.

Une séance de thérapie collective, les yeux s’embuent, les larmes perlent et ce n’est pas évident de se livrer ainsi. Certains résistent, tournent en dérision les mots qu’ils disent. D’autres, avec la sagesse de l’âge arrivent à exprimer ce qu’ils ont au ventre.

Un moment délicieux entre nous. C’est déjà l’heure de partir. Je n’aime pas les départs. J’oubliai.

Deux choses difficiles à dire : Je t’aime et je pars.

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Le cercle du poète réapparu

Adrien Franeau, un notaire qui manie les vers sans en avoir l'air


Etabli à Mons depuis 1975, Adrien Franeau n'est pas un notaire comme les autres. Homme de loi, à cent lieues des stéréotypes, il voue une passion sans bornes pour l'écriture. Depuis sa prime enfance, il n'a eu de cesse de trouver les mots justes et les bons mots pour interpeller et divertir son entourage.
Bien dans ses vers, notre homme a franchi le pas pour rejoindre le cercle des poètes qui, pour contredire le film, sont loin d'avoir disparu.
Le Cloporte heureux est le troisième recueil de poésies réalisé par Adrien Franeau, mais aussi le premier sorti par une maison d'édition. Une belle reconnaissance pour ce Montois fasciné par la beauté de la nature.
"J'aime écrire dans mon jardin. Je l'ai composé comme une poésie; cela m'inspire et me met en condition. Du reste, mon inspiration vient de l'ambiance, du moment présent. L'inspiration vous touche et les vers sortent d'on ne sait où et en appellent d'autres. À d'autres moments, je me lance une sorte de défi littéraire en basant mon histoire sur un animal, comme l'éléphant".
Si la plupart des personnages du Cloporte heureux sont des animaux, il y a un pas vers la fable que l'auteur se refuse à franchir.
"Pour moi, ce ne sont pas des fables car les fables ont ce côté moralisateur et sérieux. Mon idée était de proposer un recueil de poésies qui s'adresse tant aux petits qu'aux grands avec une touche d'humour que j'essaie d'apporter autant que possible."
N'allez toutefois pas croire que Me Franeau pratique la poésie en dilettante. Et quand on lui demande de se décrire en quelques mots, il nous répond.
"Sérieux avec humour. Sérieux car je suis rigoureux dans mon travail. Et si je veux faire passer des messages avec humour et donner du plaisir aux gens, j'entends que cela soit bien fait. On ne fait pas de la poésie ou des pièces de théâtre pour son propre plaisir; il faut savoir donner pour recevoir".
Dont acte, M. le notaire.
www.editionschloedeslys.be.FVC
Voici un notaire qui, foi d'homme de loi, aime manier les vers. Un plaisir que même un Cloporte heureux ne se refuse pas. (avpress)

 

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St Nicolas

Son nom est souvent cité pour calmer nos chérubins quand ils sont trop agités.

* Je vais le dire à St Nicolas..

* Si tu ne manges pas, je le dis à St Nicolas..

* Si tu continues à sucer ton pouce, je le dis à St Nicolas..

Notre brave Saint est mis à toutes les sauces et dans toutes les circonstances, il intervient.

* Tu crois maman que St Nicolas viendra cette année pour mon cadeau ?

* Et maman de répondre : As-tu été assez sage ?

* As-tu fait des efforts pour être plus gentil ?


Pourtant maman sait que, quoi qu’il fasse, il sera gâté parce que rien n’est plus fort que l’amour d’une mère ou d’un père pour faire déplacer le grand St Nicolas.

Arrive enfin la soirée magique tant attendue, la veille du 6 décembre, souvenir ineffaçable dans la mémoire de tous les belges. Alors commence un drôle de ballet dans la chaumière, papa déballe le cadeau (de mon temps, le cadeau était livré sans papier cadeau). Il l’amène dans la pièce principale. Il le dépose près du foyer et s’assied dans son fauteuil, prend son journal et attend.

Cette année, c’est un joli vélo rouge avec des petites roues sur les côtés. Oh, il n’est pas neuf, qu’importe, il est très beau avec sa nouvelle sonnette et ses petits drapeaux de couleur.

Maman s’active dans une autre pièce et arrive enfin le moment merveilleux de la surprise.

L’enfant descend du premier étage et voit près du foyer, le cadeau tant désiré, un petit vélo à sa taille !!!

Papa, maman, regardez !

St Nicolas est passé…

Papa ! Papa ? Tu as vu St Nicolas. Tu ne l’as pas vu, tu ne l’as pas entendu, comment est-ce possible s’interroge l’enfant incrédule.

Et de constater : 

* Tu étais là.. Et tu ne l’as pas vu.. !!

Un peu déçu que papa n’ait pas aperçu St Nicolas, l’enfant enfourche son vélo et s’en va.

Le plus beau cadeau que St Nicolas fait aux parents est ce sourire enchanteur et ces yeux émerveillés de l’enfant. Un joli souffle d’amour.

 

St Nicolas est aussi pour les adultes le bonheur de retrouver cette sensation d’avoir eu un cadeau de lui. Dire les mots que l’on ne peut exprimer pour le remercier de tant de magie.  Recevoir les fleurs du silence qui embellissent la complicité des hommes. Donner l’amour et la tendresse, offrir des bouquets de mots au parfum de paix. Un moment magique.

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Le Père Noël ou notre Bon St Nicolas

L'origine du Père Noël se retrouve dans la représentation toute symbolique de notre bon St Nicolas ( le préféré de tous, et dont la fête est le 6 décembre) avec sa barbe blanche, son manteau rouge et son âne.
Malgré la réforme protestante du XVIème  qui supprima la fête de St Nicolas dans tous les pays d'Europe, les hollandais gardérent leur " Sinter Klass" et sa distribution de jouets. Lorsqu'ils s’installèrent aux Etats-Unis, Sinter klaas devint " Santa Claus" avec qq transformations vestimentaires et culturelles pour en faire un Père Noël plus convivial.
Suite à l'écriture d'un conte pour enfants, le Père Noël apparaît dans son traîneau tiré par des rennes. Le récit fut traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.
C'était la naissance du Père Noël. un illustrateur en 1885 dessina le parcours du Père Noël du Pôle nord aux Etats-Unis et précisa que la manufacture de jouets ainsi que la maison du Père Noël étaient cachées dans la glace et la neige du Pôle Nord.
La firme Coca-cola redessina le vieux bonhomme, en train de boire pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets, en rouge et blanc avec un large ceinturon de cuir. Il devient le maître du monde avec les protestations de la part des Catholiques contre cette popularité trop envahissante et commerciale.
L'arrivée du père Noël reste néanmoins magique pour tous et symbolise l'attachement à notre famille et à nos proches.
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Bientôt Noël

Bientôt dans les pays occidentaux et chrétiens, ce sera Noël. Le mot magique est dans toutes les têtes, hommes, femmes, enfants croyants ou pas.

Ce jour-là, les gens voudraient que tout change parce qu’ils ressentent une grosse émotion qui envahit leur cœur, de l’amour et un besoin de partage qui les étreigne.

Pour les plus fervents, la naissance de l’Enfant Jésus est une fête, une bénédiction. Elle ranime leur foi et leurs espérances. Pour ceux que la foi a lâchés ou n’a jamais touchés, il reste la traditionnelle fête de famille. On essaie de réunir le plus grand nombre de gens que l’on aime autour d’une table et d’un bon repas.

Un joli sapin trône au centre de la pièce, couvert de boules, d’étoiles, d’anges et de guirlandes. Il scintille de mille couleurs et à son pied, une crèche garnie de petits personnages. Les cadeaux sont regroupés pour chacun.

Connais-tu l’histoire de ce sapin qui, à la naissance de l’Enfant Jésus, se sentit démuni et bien triste. A côté de lui, un palmier avec les plus belles palmes des environs, un olivier couvert des plus belles olives du pays.

-          Le palmier dit : J’offrirai une de mes plus jolies palmes qui servira à éventer l’enfant.

-          L’olivier dit : je donnerai mes olives pour en faire une huile si douce qu’elle protégera l’enfant.

Notre petit sapin n’avait rien à offrir que ses épines.

Un ange, qui avait entendu la conversation s’envola vers le ciel et appela mille étoiles scintillantes. Il les pausa sur le sapin, il ajouta des cheveux d’ange et il fit du sapin un véritable bijou. Le monde pouvait le voir à mille lieux. C’est ainsi que notre sapin prit sa place à côté de la crèche et il est l’arbre qui éclaire le plus de visages heureux en cette période de fête.

Dehors, on installe aussi des bougies sur les terrasses et pour que ce soit réellement magique, la neige eet attendue pour un Noël blanc comme dans les chants que l’on écoute chaque année...

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