Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Publications de Gil Def (25)

Trier par

♦ Un soir, depuis le premier amour du monde

12272733660?profile=original

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, sans savoir vraiment pourquoi

Je ne vais qu’à la larme des yeux au papier buvard

A force de rester là, au bout de ma cigarette

 

Je ne comprends pas l’échec qui rend triste et se répète

Comme si c’était impossible une marche à contre temps

Etre fort de ses amours c’est peut être trop demander

Ils ont toujours deux côtés, et bonheur et peur d’un crime

 

Pourtant toi tu dors et rêves, tu es telle une nuit de lune

Je me dis cette chance de te savoir mon soldat

Par les armes de tes bras, ma citadelle à mes jours

Mes poumons en Amazone, et qui font que je respire

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, la cause est question des soirs

Dans les plis du silence, toujours d’émotion en trop

Ca coûte ce qu’on dispute au nombre des cigarettes

 

Je me dois de faire avec un semblant de solitude

De l’homme qui s’inquiète d’un jour passé et qui n’est plus

Ah le temps et l’obsession, et qui ne peut des amants

Définitivement heureux, même d’un déjeuner sur l’herbe

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, au dessus tes épaules

Nues, et repos aux baisers que je t’ai abandonnés

Comme à la plage d’été, à l’instance du frisson

Du désir de recommencer jusqu’à tes lèvres premières

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, quand je mélange aux beaux jours

Les dépressions en arrière, et des jardins en hiver

Au doute et à l’antichambre, au dégoût des cigarettes

 

Je ne peux que faire avec l’incertitude intérieure

A trois pas des Joconde, des dames aux camélias,

Des marchandes de saisons, des Juliette de romans

De mes belles passantes, de mes énigmes troublantes

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, au nom de toutes ces femmes

De tes cheveux aux chevilles, de l’ombre à ton soleil

Du matin à ton sommeil, au loin et en traits distincts

Toi qui peux les rassembler mais qui est pourtant unique

  

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, pour me réclamer du temps

Pour promettre d’être fort puisqu’on ne peut échapper

Aux amours qu’on consume, aux cendres des cigarettes

 

Je ne peux que faire avec ce qui occupe tant de place

Aimer, c’est rien d’autre à vivre, et c’est rien d’autre à mourir

D’un sourire à l’eau de pluie, et de la rue à son lit

D’un cœur d’enfant sur un mur, à la flèche qui demeure

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, à te faire de l’enfance

Au-dessus de tes yeux clos, à t’imaginer la couleur

Bleue des choses de douceur, et dans la couche d’un ciel

A tout faire pour qu’il tourne  ton rêve comme un manège

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, quand je suis parti ailleurs

A vouloir jouer du temps, comme d’un engin fait exprès

Pour repasser dans les ronds des fumées de cigarettes

 

Je me voudrais faire avec du papier et de l’encre

Le nouveau calligramme de l’exposition des fleurs

La trame à la dentelle des robes qui vont au bal

La fête à l’inspiration par les amours et leurs lettres

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, toi qui n’es nulle demande

Sans des réponses simples, comme un et un qui font deux

Un clin d’œil à la photo, un lac pour se regarder

N’importe quand pour parler, n’importe où des journées pleines

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, quand désormais je comprends

Qu’il était trop beau sans mots, en l’écrivant, il perdrait

Bien des clés des mystères où s’éteint ma cigarette

 

Il me faudra faire avec ce que l’écrivain trouve en route

L’essentiel de tout génie, ce n’est qu’autour d’un soleil

Des êtres, des planètes d’amour à vivre et mourir     

Comme on ne peut écrire mais qu’on voudrait bien rejoindre

 

Avec toi qui dors, que j’aime, toi mon talent, ma richesse

Ma nouvelle matinale et ma fronde en mots chéris 

Mes yeux comme bel homme, mon appétit de demain,

Mon secret n’est rien d’autre que de l’amour qui me dure

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, mais sais-tu finalement

Les deux premiers amants m’éloignent de tout regret

Elle et Lui ne savaient pas qu’ils inventaient la merveille

 

Pendant que tu dors, je t’aime, encore plus, d’impatience

De venir à ton réveil, pour me rassurer de ça  

Elle et Lui ces inventeurs qui nous font portraits pareils  

Comme c’est permis depuis le premier amour du monde  

 

© Gil DEF. 02.08.2009

- La Douce Accordance -

 

Lire la suite...

♦ Credo inconditionnel à l'amour

12272737284?profile=original

 

Ô toi l’amour, ne me dis rien d’autre que ta romance
Repousse les murs du temps pour qu’il en reste aux amants
Autant qu’ils le voudraient, dans la suspension des instants
Dans chaque rendez vous, au-dedans des regards intenses

Ô toi l’amour, ne me joue rien d’autre que ta ballade
Déjoue les amours interdits, les Juliette et Roméo
Fait leçon particulière au déshabillé Gréco
Rends nous la déraison et l’oser des dérobades

Ô toi l’amour, ne me dis rien d’autre que l’évidence
Comme l’arcane de chance, tout venant, tout tenant,
Un grand chambardement, puis ce pouvoir plus qu’étonnant
Au point qu’il n’est pas permis de penser son existence

Ô toi l’amour, ne me joue rien d’autre que tes tirades
Tes réponses sans demande par ce qui flotte sur l’eau
Par ce qui respire et par ce qui fait l’aile à l’oiseau
Par ce qui nous fait verseau de l’émotion en cascades

Ô toi l’amour, ne me dis rien d’autre que la fréquence
Du baiser des lèvres rouges et de deux cœurs combattants
De la déclaration subversive en trois mots seulement
De la larme bleue qui déborde les sources du silence

Ô toi l’amour, ne me joue rien qui serait mascarade
Tu y serais mauvais comédien à jouer lamento
Un seul Don Juan suffit pour savoir ce qui est faux
Que tu n’es pas non plus le désir à jamais en rade

Ô toi l’amour, ne me dis rien qui soit écrit d’avance
Quand la vie abandonne l’un et vide son temps
Quand l’autre demeure aimant mais le plus souvent absent
Je ne te veux pas prière mais lumière et présence

Ô toi l’amour, ne me joue rien à mélodie saudade
Même si je te connais plus fort que les longs sanglots
Que les suppliques des lieux qui ont perdu tous leurs mots
Je ne veux pas te souffrir, vieillir de sentiments fades

Ô toi l’amour, dis-moi toujours les choses d’importance
L’âme vive sans décompter le nombre des printemps
Le sourire et le rire qu’on te doit tels des enfants
L’art des passerelles et des beautés sous influence

Ô toi l’amour, joue-moi ce que tu veux mais s’il me garde
Chaque instant de fortune à croire parfois que c’est trop
L’empressement irrésistible à tout écrire plus beau
Plus haut, plus large, plus réel qu’un rêve qui s’évade

Ô toi l’amour, au dernier vers, je te voudrais quand tu danses
Et où j’invite celle qui te signe in extenso
De même manière, de même matière qu’un credo
A toi l’amour, la seule loi de toute délivrance



© Gil DEF - 30.05.2010
- L'Amour à l'Inconditionnel-

Lire la suite...

♦ Ellipses et raccourcis

12272735253?profile=original 

Si j’écris du monologue, avec la vie autour du cou

Avec des trous dans les poches, et trois billes que j’ai données

Avec des idées à cœur tendre, un bord de mer et ses marées

J’avoue ouvrir toute porte à l’indispensable dialogue

 

Vous, serez-vous ce qui délivre ?  

 

Si je n’écris à nulle adresse, à croire que c’est pour des tiroirs

Que c’est comme pierre qui roule, pierre qui n’a rien amassé     

Pierre enveloppée de papier au fonds d’un puits pour oublier

J’avoue collecter des timbres pour mes lettres à la tendresse

 

Vous, êtes-vous prêts à faire suivre ?    

 

Si j’écris où je reste un seuil imposé à la solitude

Sans chemin de respiration et quand il faut bien l’accepter

Quand on ne peut que supposer plus vrai ce qui est éloigné

J’avoue créer du paradoxe l’arbre qui n’est plus sur mes feuilles

 

Vous, restez marque-page aux livres

 

Si je n’écris que du silence à le forcer à la parole

Qui s’est souvent éparpillée décalée des réalités

Et qu’on se cherche malgré tout pour preuves ambrées ou perlées

J’avoue tirer sur un fil fin, claire voie à la transparence

 

Vous, soignez-vous ce qui rend libre ?

 

Si j’écris comme une source depuis son innocent murmure 

Comme un bel enfant à l’écart des ondes des rêves brisés

C’est aller à la résurgence de tout temps voyagé

J’avoue préserver des chances à qui manquerait de ressources

 

Vous, sachez des ponts entre deux rives        

 

Si je n’écris que du par cœur de ces leçons universelles

Qui nous font tracer des cercles comme loi autour d’un foyer

Mais qui me font aussi plaindre le sort des êtres égarés

J’avoue ne savoir où rejoindre un jardin d’absolu bonheur

 

Vous, êtes-vous là quoiqu’il arrive ?

 

Si j’écris jusqu’à l’impossible envergure de nos deux bras

Qui nous pousserait des ailes, qui nous ferait tout échanger     

Sortir nos photos des cadres par des regards démesurés   

J’avoue que j’en suis presque les grands sentiments invincibles

 

Vous, restez-vous leurs âmes vives ?

 

Si j’écris jusqu’à l’éclaircie le rideau déchiré d’un ciel  

C’est que je n’ai nulle réponse forcée à tout imaginer

Ailleurs que devant ma porte la bienvenue à l’entrée

J’avoue ô combien d’ellipses vers vous je prends des raccourcis

 

© Gil DEF - 25.05.2010

Lire la suite...

♦ L'enfant au front bleu, fabuleux

12272729695?profile=original

 

L’espoir lancé au monde est crayon de couleurs

Dans la main de l’enfant qui autrement dessine

Sans sa muraille l’immensité de Chine

Un fleuve au nom d’Amour comme sorti du cœur

 

Dans son dessin il met de son rêve intérieur

Ce qu’il sait d’intuition de la beauté des choses

Et d’étage en étage un ciel en bleu s’impose

Puis des fleurs d’orient des arbres en splendeur

 

L’enfant est surprenant de ce qu’on ne voit plus

Des quatre dimensions autour des évidences

Trois comme tournesol la quatrième en ce sens

Du temps des nomades d’un paradis perdu

 

Le dessin s’accomplit par un vœu résolu  

Il est de transhumance et résumé d’exode

C’est un grand voyage et l’ailleurs l’antipode

Le voilà qui met un homme à l’allure connue

 

C’est son père peut être en qui il voit le bien

Tant vivant de couleur de la vie exemplaire

Puis vient une femme sans le doute elle est mère

Et l’enfant apparaît comme heureux, il rejoint

 

Plus loin qu’on imagine est le sens du dessin

D’un enfant au front bleu d’un ciel de Casamance

Sa vue est obsidienne et s’il ne sait Byzance

Il faut pourtant savoir qu’il la fera demain

 

L’enfant est art premier et grand recensement

De ce qui est défi à l’expression fertile

Des racines du temps de toute chose utile

Et avant tout du chant pris et rendu au vent

 

Il ne le sait qu’après comme il croit voyager

En son état adulte alors que l’ennui gagne

En déficit de rêves de ce qu’on nomme Espagnes

Mais ô combien plus loin étaient leur destinée

 

Alors il faut donner à l’enfant fabuleux

Afin d’y retrouver un aplomb de candide

Même si on nous dit qu’il n’est plus d’Atlantide

L’espoir lancé au monde est son front généreux

 

 

© Gil DEF - 24.02.2009

Photo : Enfants du monde - C.Gégout

Lire la suite...

♦ Ex-voto à la mer

12272724256?profile=original

 

J’ai reçu de la mer ce qui me laisse à terre

Face à l’Angleterre dans l’état d’un détroit

Comme un vent porte-voix, si un bateau est là

Quand un bateau s’en va, mon rêve est Finistère 

 

J’ai reçu les galons de mousse à capitaine

Les chants de misaine le sens du gouvernail

De la vie en bataille, ils avaient l’attirail

Pauvres fétus de paille, comparés à nous-mêmes

 

J’ai connu bien avant des récits légendaires

Ils ont quitté la terre toutes voiles dehors

Ils ont laissé des ports priant San Salvador

Pauvres conquistadors, de l’or à la poussière 

 

J’ai reçu les gréements des marines lointaines

Des hisse et ho de peine un cap vers le bon vent

Ils ont fait tout plus grand, les vagues en argent

Pauvres loups incroyants, sur le dos des baleines

 

J’ai perçu des malheurs qui longtemps après taisent

Des journées mauvaises des liens à l’infortune 

Ils ont gardé rancune, aux prières sans lune

Pauvres pêcheurs de brume aux âmes islandaises

 

J’ai reçu des îles seules, en réunion

A ne savoir leur nom que du cri des vigies

C’était terre, suivie d’un Dieu merci, bénie

Pauvres missions impies, au comptoir des colons   

 

J’ai reçu la noirceur des sombres cargaisons

Tenues à fond de cale par un commerce grave

Ils ont été braves, en dépit des entraves

Pauvres noms d’esclaves, à qui on doit pardon

 

J’ai reçu tous les coups de tambour des galères

Du jugement sévère aux gueux qu’on fit forçats

Ils ont perdu la foi, à cracher le dieu roi     

Pauvres temps, pauvres lois, qui leur firent misère

 

J’ai reçu la minceur des plages en frontières

Des espoirs outre-mer, quand on n’est pas marins

Ils sont bien trop en moins, aujourd’hui les terriens

Pauvres phares éteints, par ceux qui ne tolèrent

 

J’ai reçu la douleur des messages amers 

Sans savoir que faire de ces poissons livides

Des oiseaux en suicide, grégaires, apatrides

Dans tous ces yeux vides, j’ai vu des cimetières

 

J’ai tracé des cartes des courants atlantiques

Du grand bleu pacifique, des vents de Magellan

Par l’écho au sextant, les signaux des volcans 

Riches visions d’enfants, par deux fois l’Amérique  

 

J’ai repris des patries dans les fuseaux du temps

Des mystères autant autour de tout espace

Marée haute ou basse, et où les bateaux passent

Riche est le face à face, avec tant d’éléments

 

J’ai acquis tant de fruits de parfums exotiques

Vendus comme uniques à qui veut à tout prix

Croire en d’autres pays, de soleil et de pluie

Riche est l’ailleurs servi d’outre-mer poétique

 

J’ai reçu sur les quais des poissons vifs argent

Des pêcheurs, bras vaillants, et la peau en écailles

A mettre à leur trémail, des tempêtes qui braillent,

Riches ardeurs, travail, baies des pauvres d’antan    

 

J’ai relu les espoirs des Robinson perdus

A passer au-dessus les vaines amertumes

Ils font en volume, des flots et les assument    

Riches auteurs, écume, et autant longue-vue

 

J’ai reçu de la mer l’esprit des collections

Par le nom des galions, des armadas anciennes

Des océans, règne hanté par des sirènes,    

Belles passions pleines, des lointains horizons        

 

J’ai rendu à la mer à l’origine des fonds

Du silence profond à travers le corail

Il est à la taille des beautés des entrailles

Cherche monde, portail des secrets ultra son 

 

J’ai touché du bon vent des congés populaires

De tous les fronts de mer qui se font des dimanches

En bonheur étanche, les deux mains sur les hanches

Riche était la revanche, aux vacances ouvrières

 

J’ai gardé la valeur des sanglots longs à terre 

La foi particulière, la liberté toujours

Ils l’ont été un jour, pour nous, tant d’autres jours

Précieux alliés autour des plages, qui restèrent

 

J’ai rendu à celle qui est dans mes yeux clairs

De l’amour en transfert, je suis fait de ses larmes

En flux et en reflux, de ses vagues à l’âme, 

Riche trop plein, poème, ex-voto à la mer

 

 

© Gil DEF. 10 mai 2009

 

 

Lire la suite...