Elle est coquine, joueuse. Il pique là où il faut. Elle écrit à quatre mains, ou à huit. Il fait ses singeries avec les mots: Bruno Coppens, Michel Joiret, Anne-Michèle Hamesse, Evelyne Wilwerth, Chantal Deltenre, Jean-Philippe Querton, Rachid Hirchi, Frédéric Halbreich, Véronique Gallo, Gisèle Mariette.... Sanguinaires et meurtriers, ils ont joué le jeu du livre. Avec eux: Gilson Artworks, Nicolas Viot, Samuel Jacquet, Roger Leloup, Peter Elliot, Jean François Spricigo & Christophe Toffolo!
Grâce à leurs talents conjugués: notre livre est né!
Frédéric Halbreich:
Si j'étais un meurtrier célèbre? "Si j'étais un meurtrier célèbre, ce serait sans hésitation aucune, l'empereur romain Néron. Non pas le Néron exactement historique, mais le Néron mythique qui a enfiévré mon imagination quand j'étais adolescent. Il représente pour moi la figure du romantisme le plus brute 1800 ans avant l'heure. Néron brûlant Rome, se délectant de la qualité du rouge des flammes, tout en grattant délicatement sa lyre, cette guitare des dieux, depuis le sommet du Quirinal. Néron livrant les lions aux chrétiens tout en se livrant à des orgies monstrueuses, empoisonnant sa mère, massacrant sa femme, suicidant ses généraux, persécutant les sénateurs... Il se suicide, et ses dernières paroles furent:"Quel grand artiste meurt avec moi..." Son abjection le rend sublime"
ECRITS MEURTRIERS
A LA FOIRE DU LIVRE
ARTES powered by SABAM
ISBN-13: 978-2-8052-0199-8
Chères amies,
Chers amis,
Je serai présent dans le cadre de ART GENT 2012 avec la Galerie Balastra
Stand L 141
Du vendredi 30 novembre au mardi 4 décembre 2012 de 14h00 à 22h00
Preview et vernissage: 29 novembre (uniquement sur invitation - sur demande par mail) à partir de 19h00 jusqu'à 23h00
Lieu :
Flanders Expo, Gand – Belgique(GPS : Adolphe Pégoudlaan, 9051 Gent)
Avion :
L’aéroport de Zaventem (Brussels Airport) se trouve à 50 km seulement de Flanders Expo.
Liaisons directes par train entre Brussels Airport et la gare de Gand-St-Pierre (Gent Sint-Pieters).
Train :
Train au départ de Gand-Saint-Pierre. Correspondance en tram vers Flanders Expo.www.sncb.be
Tram :
Ligne 1 (Evergem – Flanders Expo), notamment à partir de la gare de Gand-St-Pierre (Gent Sint-Pieters).
Voiture :
Flanders Expo est directement accessible depuis la sortie 14 de l’autoroute E40 (Bruxelles-Ostende).
Flanders Expo, Gand – Belgique
(GPS : Adolphe Pégoudlaan, 9051 Gent)
Cette critique a été rédigée par Carmen P. auteure du blogue Par mots et par couleurs que nous vous invitons à découvrir.]
> Frédéric Halbreich est peintre, il nous offre ici ses créations poétiques. À première vue, cette poésie peut paraître aseptisée car l’artiste en a retranché tout le superflu. J’y ai lu une fascination pour le vide, un vide souvent empli de silence que seules, l’exploration par le cri, la puissance vibratoire d’une couleur ou l’énergie du mot juste peuvent saisir.
Le vide n’y est jamais figé, l’empreinte du poète provoque sa mobilité et ses ondes vibrent jusqu’à l’oreille sensitive du lecteur. Poésie des couleurs qui nous laissent imaginer les tableaux du peintre : « La tentation laquée / Épelle un cri / Tout entier contenu / Exprimé dans l’éclat / Comme une luisance »
Les couleurs dansent leurs sensations aux détours des vers : le monochrome est illusion, les brillances sont rythmiques, le jaune est harmonique à moins qu’il n’évoque le son du jaune glacé, le silence est bleu, la luminescence est noire, la blancheur parfumée…
Chaque poème, comme une lame chauffée à blanc, œuvre avec la fulgurance de l’éclair. L’auteur laisse le fil des mots ouvrir une brèche par où s’insinue la poésie jusqu’au noyau de l’émotion. Je qualifierais cette écriture de foudroyante !
Les poèmes de Frédéric Halbreich partent comme des flèches, certains mots glissent d’un vers au suivant comme pour éprouver le meilleur alignement. En général je traque les répétitions, mais là ces mots répétés n’en sont pas. Je cite l’auteur : « Rien ne trouble le fil / De la lumière / De la ligne / De l’esprit / Car l’esprit est une droite / Lancée vers la lumière ».
Vous l’aurez compris, il y a du mouvement dans cette poésie, elle palpe « la proximité de l’intention », glisse « sous le silence tactile », « apaise l’ombre ». Le vent semble la guider : « le vent nu, le vent aux nocturnes dansées, le vent débouclant de saines envies, le vent souffrant, le vent qui enfin apporte le temps des jappements déserts. »
En lisant ce recueil, on voit la vie se déployer sous l’alchimie des mots et le temps passe « qui appartient à la musique de l’absolu ». Tout est toujours à recréer dans un monde où « Le seul amour qui gagne / C’est celui du jour qui vient ». J’ai aimé cette lecture qui satisfera les amateurs de poésie les plus exigeants.
Frédéric Halbreich nous convie à une forme de création artistique faite en vérité d'une authentique discipline dont les composantes technique et spirituelle révèlent à la fois singularité et intemporalité.
L'instinct créateur de ce poète aussi mélomane, s'alimente à la source de valeurs qu'il juge "repères". Il parle de la rigueur extrême de ses procédés picturaux voir sculpturaux; il évoque une patience mentale à toute épreuve et la quête fervente -
mais toujours précaire - d'une perfection formelle qu'il veut sans concessions.
Sur ce "chemin de Compostelle" chromatique, dont le tracé indique l'orient d'un absolu de la couleur noire, en fait, un rêve élevé au rang de matière vivante, Frédéric Halbreich pose ses pas, un à un, lentement. Ils sont infiniment nombreux.
En une formule lapidaire, il dira aussi que son Graal est en quelque sorte "le noir d'un piano de concert". Un mythe?
Chaque oeuvre est "intégrale" en ce qu'il façonne lui-même et dans tous les cas au moyen de lattis pour les arêtes, le support ou le caisson (qu'il appelle "sarcophage", un hasard?) et qui "portera" l'élément central et le moins "abstrait" de l'oeuvre, la matière.
La face antérieure du sarcophage est constituée dans les oeuvres récentes de plaques d'aluminium, autrefois des panneaux de bois ou des toiles de jute.
L'oeuvre ne mérite t'elle pas autant l'appellation de sculptures à plat que de tableaux?
La préparation minutieuse du support - quant il est métallique - ainsi que celle de ses arêtes, suppose moult ponçages au papier de verre ultrafin générant une matière la plus veloutée possible, base qui accueillera les couches successives de
peinture à l'huile appliquées à la spatule d'une pression manuelle variablement accentuée. Ce sont ces variances qui lui permettront d'accéder à de surprenantes déclinaisons dans la gamme des noirs.
A l'instar du travail de laque, ces strates picturales (pigments) - au nombre de dix voire davantage - requièrent chacun un délai approprié à leur séchage. Suivent alors de nouveaux ponçages minutieux destinés à éliminer griffures ou accidents.
Plus "le grain de peau" du tableau est fin, plus évidente est la réfraction lumineuse extérieure, obtenue au lustrage c-à-d lors de l'apposition au tampon de vernis dilués à l'aide de solvants, dans d'autres cas un acrylique sur toile de jute.
Cette recherche fiévreuse - le plus souvent de la brillance luminescente de la nuit - ou de son contraire saturé et sourd selon le type de support, génère ce que l'artiste appelle le "contenu spirituel vibratoire".
Paraphrasant Serge Poliakoff qu'il admire, l'artiste confirme que "la couleur ou même sa tonalité n'importe guère, seule importe la qualité de la couleur".
Une forme d'extase fragile et visuelle, car dit-il : "Si cette composante se présente, c'est elle qui véhiculera vers le spectateur l'émotion qu'il est venu chercher".
Une part d'invisible qui connaît son correspondant dans la résonance intime du chant grégorien, dans la rigueur harmonique d'une partita de Jean-Sébastien Bach ou encore, dans l'abstraction phonique d'un Morton Feldman par exemple.
J’ai lu du Maupassant
Comme je lisais ses mots
J’ai vu un roitelet
Devenir un du Roy
Au prix de pas grand-chose
Quelques rôles chaotiques
Quelques faux catholiques
Pour de fausses trahisons
Que trahiraient un traître
Des griseries moustachues
Une franche piétinade
En guise de rigolade
Je lis du Jules Vallès
Qui dit qu’il est enfant
Que pour la tête en bas
Au fouet il consent
Je suis dans une cage
On l’appelle atelier
Où des quelques idées
Que j’avais lapidées
Viennent des choses usées
Et que je dilapide
De mes rances errances
Des prés au fond des caves
Remonte nous un peu
D’une Amérique ou deux
Tapisse-nous de bleu
Un palais d’ « entres » creuses
Jusqu’à nous définir
Comme indéfinissable
Jusqu’à figer les mots
Qui s’envolent sur le sable
Jusqu’à nous réchauffer
O bois de la table
Tu sers d’écritoire
Aux drôles de fables
Frédéric Halbreich 05-12-2010