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Publications de Floriane S. (11)

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22/03/2016

Évidemment quand on base son projet sur le sens de la vie, ce genre d'événements abrutissants de violence fait quelques dégâts à la motivation. À quoi bon, pour quoi faire, ca sert à quoi de...

Se rerendre compte - sans pouvoir encore s'en forger une arme - qu'on n'est qu'une petite personne dans un monde trop grand, trop rempli, trop maltraité, dans une société dont l'évolution vous échappe, dans un univers mystérieux, se sentir minuscule à nouveau et ne plus se voir, ne plus se ressentir que par un étrange silence noir (et jaune) et rouge rempli de points d'interrogation.

Se voir dans une perspective biscornue sans queue ni tete ni corps, flottant dans un liquide insipide, un rêve éveillé ni bon ni mauvais, boire goulûment de grands verres d'eau froide pour se remplir de quelque chose de tangible.

Une envie qui prime : se rouler en boule sous la couette et regarder des Disney pour ne plus se chercher aveuglément. Savoir très bien ce qu'il faudrait faire mais ne pas avoir encore le courage. Donner congé à sa détermination, pendant quelques jours. Se laisser aller entièrement au manque, au vide, à l'absence, s'oublier encore un peu avant de se ressaisir. Ressentir, jusqu'au creux des os, la bassesse et les cris – les écouter jusqu'à ne plus les craindre.


Entendez-vous, de là où vous êtes, mon grand éclat de rire sous mon masque de fer ? Les yeux plissés dans un rictus glacial, les poings serrés dans un sursaut bestial. Doux-amer comme goûtent les larmes, jaune pâle. Pas de fumée sans flamme, pas de sagesse sans mal, et la vague à l'âme qui attaque les barrages de l'espoir. Frisson de l'absurde. Poils hérissés, dents serrées sur la vie. Le temps, le temps qui court et vole, les secondes qui papillonnent. Un battement plus court que deux temps trois mouvements. Rugissement guttural - souffle court coupé - tenir bon, bondir. Et souffrir ensemble en priant que ce sang nous guide vers un meilleur avenir.


Oser. Vivre. Oser vivre. À grands coups d'éclats de rire, de banalité. A l'aide d'une bière, d'un repas, d'un sourire, d'un baiser. Ne rien lâcher.

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14/11/15

 

Hier j'passais une bonne soirée, chez moi avec ma mère

On regardait Vice-Versa, prises dans un autre univers

Quand elle est partie dormir et qu'on s'est dit bonne nuit

Au coin du feu j'ai profité des petites choses de la vie

 

J'ai un peu joué à Candy Crush comme si de rien n'était

A des milliards d'années-lumière de la réalité

Je parle avec mon frère et de but en blanc il m'apprend

Que c'est l'apocalypse là-bas au Bataclan

 

Ca me fait comme un choc je sais pas trop pourquoi

Je suppose que de l'espoir on tombe assez bas

Tout allait bien pourtant et j'me retrouve à terre

Sous son masque l'être humain a des airs de Lucifer

 

Un nouveau jour glacé se lève sur la planète France

Une obscure sensation qui me triture la panse

A quel saint se vouer quand on n'y croit même pas

A ces morts qui le sont sans même savoir pourquoi

 

Je sais pas qui ils sont et j'y comprends rien

Ils meurent à l'unisson et j'y comprends rien

J'ai envie de pleurer et j'y comprends rien

Toutes ces bougies soufflées et j'y comprends rien

 

Quand j'étais petite et que je regardais les étoiles

Je les trouvais juste belles et je leur parlais pas mal

Maintenant quand je promène mon chien et qu'il fait nuit

Je les regarde et je dis rien, je sais plus qui je suis

 

Avant elles me donnaient un sentiment de plénitude

Tous mes soucis, insignifiants, fourmis devant leur magnitude

Maintenant je les dévisage, elles me font m'questionner

Et quand un avion passe je l'imagine exploser

 

J'étais bien dans ma bulle mais j'y comprends rien

Ce monde bascule et j'y comprends rien

J'voudrais rester naïve mais j'y comprends rien

Actualité abrasive et j'y comprends rien

 

Ma copine veut aller à la manifestation

Mais le climat m'inquiète bien moins que ce climat de tension

Bien sûr la terre va mal et c'est à cause de nous

Mais si on ne répare pas l'homme c'est la vie qui tient plus debout

 

Je fais du feu à la maison pour réchauffer mon âme

J'ai le cerveau gelé par ce monde qui s'enflamme

"On n'a qu'le bien qu'on s'fait" comme dirait ma mère

J'pensais pas qu'un jour ça sonnerait comme une putain de prière

 

Y a la guerre en Syrie et j'y comprends rien

Daech et compagnie et j'y comprends rien

On a la technologie et j'y comprends rien

On a l'amour et la vie et j'y comprends rien

 

Il y a eu le 11 septembre puis les enveloppes contaminées, l'hôtel en Israël 29 morts 140 blessés

Les attentats de Bali et la prise d'otages à Moscou, le ferry aux Philippines, le monde devient fou

Après les trains de Madrid v'là les attentats à Bassorah, la prise d'otages de Beslan, 340 au bilan

Le 7 juillet à Londres, "mind the gap" qu'ils disaient, Alger, voiture piégée, 33 morts 222 blessés

Ahmedabad et Bangalore, le double attentat en Norvège, le casino au Mexique et voilà la tuerie de Liège,

Toulouse et Montauban, la fusillade d'Aurora, le Musée juif de Belgique et je comprends toujours pas

A Sydney prise d'otages, massacre d'enfants à Peshawar, deux bombes à Bagdad, l'humanité vit dans le noir

Attentat-suicide à des funérailles à Mingora, 27 morts à Lahore, 98 à Bagdad, puis Bagdad, encore

Dambulla, Colombo, Tal Afar, Bakouba, Jaipur, Peshawar encore et encore, j'ai le cœur lourd

Kaboul, Istanbul, Dera Ismaïl Khan, Tripoli,

Et Charlie bien sûr Charlie, putain, salut Charlie

 

Pour moi un amalgame c'est quand ta pâte fait des grumeaux

Pas une preuve de bêtise de la part de bien trop d'idiots

Bien sûr on a tous peur, qu'on s'en cache ou qu'on l'surmonte

Je comprends pas vraiment pourquoi le peuple humain s'affronte.

 

La vie n'a pas de sens, elle n'en a jamais eu

Et dans ce monde moderne certains n'en peuvent plus

S'accrochent à des idées qui les poussent à la violence

L'extrémisme ne serait-il qu'une quête de sens ?

 

Le monde va péter bientôt et ça n'étonnera personne

Blasés plus que choqués par les médias monotones

Je ne sais pas où chercher pour commencer à comprendre

Notre belle humanité est soit perdue soit à pendre

 

Je suis quelque part entre perdre pied et lâcher prise

Ne me fais pas rire aujourd'hui car j'ai le moral en crise

Hier tout allait si bien et j'étais pleine d'espoir

Aujourd'hui j'comprends rien et mon cerveau broie du noir

 

"Un monde en paix" comme dirait l'autre, c'est pas demain la veille

Au train où vont les choses je risque pas de mourir vieille

Démocratie, diplomatie, liberté d'expression

Des principes bien trop beaux pour notre monde en perdition.

 

On n'entend que le pire et j'y comprends rien

On ne voit que les pires et j'y comprends rien

Implosion d'un empire et j'y comprends rien

Une ère qui expire et j'y comprends rien.

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Sou(ff)rir

 

"Regardant par-dessus mon épaule, lacérée de tes blessures d'amour,
Gisant là sous l'orme, mon silence plein de cris.

Taire la réponse qui isole, taire l'air qui rode rouge,
Sourire à ton aumône, ou en suis-je le prix ?

Muette volontaire, te perdre je ne le peux,
Te mentir je ne le veux, offre-moi ton sein clair.

Muette effrayée, te semer trois cailloux,
Il y a les mots coincés, échos de mon coeur fou.

Sourire au miroir, au reflet ravagé,
Par nos si folles vagues.

Te porter sur ma peau, faire plaisants les maux,
De nos si beaux outrages."

 

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Coup de coeur.

 

"Bascule en moi le rêve
qui me fait tomber de sommeil,
qui m'emporte au-delà
des plus lointaines frontières.
Boire à même la fièvre!
vivre à cru pour t'aimer."

(J. Izoard ♥)

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Delirium - extrait diurnes 5

Helmut

 

C’est le poids du monde qui pèse sur sa nuque

Et leurs regards toujours à l’affût

Leurs longs ongles aiguisés qui griffent

Quand les pieds s’écartent du chemin

 

C’est le poids d’un âge qui n’est pas le sien

Il sait ses torts et ses esquifs

Il sait la merde et l’or brut

Il craint la bête, pas la dispute

 

C’est le poids des anges aux ailes nues

Et pourtant voyez sa fierté

Son accent et ses racines

Voyez comme il sait bien ce qu’il sait

 

C’est le poids d’un homme, d’une voie lactée

Au sourire millésime

Et voyez sa croix portée

A bouts de bras sur la rue !

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Delirium - extrait diurnes 3

Palabres I

 

Ardu chemin maladroit de nos doigts

Sentier brisé, sens brûlés pourquoi

Semi conscience et le monde à moitié

Pourri de ses propres exploits.

 

Nuit noire au soleil de nos jours les plus riches

Rien de plus qu’un caillou laissé en friche

Rien de moins qu’une bombe à faire exploser

Et mon cœur sur ton cœur te souffle « c’est de la triche »

 

Au mur sombre de mes pensées, ton mur d’éclairs

Le chocolat glacé sur ta peau qui s’enfièvre

La délicate odeur de nos corps emmêlés

Il n’y a que toi qui fasses que mon âme désespère

 

Au liquide brûlant ma salive qui apaise

A tes membres tendus mes caresses sur ta peau

Au plus fort de la vie, porter notre flambeau

Au plus chaud de l’osmose, sans amour de synthèse
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Delirium - extrait nocturnes 4

 

I. L’écrivain est un esclave,

Un masochiste, une tour de garde

Qui lance la clé de sa porte

A l’ennemi quand il approche.

 

Il offre son cou au billot,

Sa tête à la guillotine,

A la fière police des mots

Il tend ses fins poignets fébriles.

 

Et quand la muse s’empare de lui

Ô firmament, ô frénésie,

Il se soumet, soudain dompté

Lui qu’on médit se fait objet

 

On lui reproche ses libertés

Et son comportement d’artiste

Quand il est pieds et poings liés

Sur l’autel du verbe et du rythme.

 

Car a-t-il seulement le choix,

Lui qui est né réceptacle ?

A-t-on vu rien qu’une seule fois

Démissionner un oracle ?

 

Par lui la muse lie deux mondes

En lui l’irréel s’entend

Il traduit dans une langue immonde

Le parler aérien des anges.

 

A bout de force il s’abandonne

A la plume et ses farandoles

Et il s’épuise pour sa survie

S’il n’écrit pas il dépérit.

 

Ainsi attaché aux syllabes

Comme le chanteur aux octaves

Comme le peintre à ses couleurs

 

L’écrivain est un esclave

Volontairement otage,

Il livre son âme aux lecteurs.

 

 

 

II. Et s’il sombre dans les vices

Jusqu’à en perdre la raison

C’est que la peine s’est faite complice de sa passion.

 

Il écrit nu sur son lit de mort

S’il expire il écrit encore

Rien ne le libère du serment fait à son don grandissant.

 

Plus conscient même que la conscience

Il voit ce qu’on dit invisible

Et dépèce d’une plume acide le meurtre autant que la naissance.

 

Face aux mots, ses frères, impuissant,

Il dirige lui-même ses tyrans

Qu’il soit vicieux ou vertueux ce cercle le fait roi et gueux

 

Recroquevillé dans un coin

Les mains crispées sur la tête

Il ne peut calmer la tempête s’il veut écrire et ne peut point.

 

Indicible sentiment

Jouissance vomitive

Parfois le texte est testament et l’encre se fait parricide.

 

Il peut fuir mais pas se cacher

Il peut mentir  mais pas tromper

Il sait si bien être vivant qu’il croit mourir en respirant.

 

Sa sensibilité est son alliée et son ennemie,

Son âme sœur et sa moitié

Le poing et le fard qui maquille.

 

Jusqu’au plus profond de la nuit

Il nourrit de sang l’insomnie

Pour autant que la muse l’appelle

 

Quand les mots planent dans son esprit

Il se fait douceur ou furie

Pour pouvoir chanter avec elle.

 

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Delirium - extrait diurnes 1

Ébullition

 

Viens, que je te maltraite !
Viens, que je te salisse !

Que je franchisse ta fenêtre

Sous mon pied le verre crisse

Et coupe, et entame

Ma chair et mes larmes

Mes armes me meurtrissent

 

Mais viens donc, puisque je te clame !

Viens, je t’invite !

Nous danserons, et ces dames

Ne seront que des laiderons

Viens, que je m’épande sur ton corps,

Que j’expire entre tes seins

Et que mon esprit vagabonde

Dans le creux de tes reins

 

Sais-tu que tu m’inondes de ton venin céleste ?
Et tu manges mes restes,

A genoux sur ma tombe.

 

Mais je te posséderai, une fois ma vie éteinte

Quand mon cœur qui s’éreinte

Ne battra plus en vain.

 

Alors viens me lacérer et boire à mes entrailles

Le vivant résultat de ton insidieux travail !

Viens si tu l’oses, sois donc la ménopause

Qui empêchera mes sentiments de procréer infiniment

 

Viens, que je te maltraite !

Viens, que je te salisse !

Mes mains nues sur les tiennes glissent

Trempées du même sang.

Mon corps est si dément

Qu’il se prosterne devant toi.


Viens, serpe de la mort,

Viens tuer mon émoi !

Coupe la corde raide,

Coupe, que je glisse !

Viens, que je te maltraite,

Viens, qu’on en finisse !

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Delirium - extrait nocturnes 3

Amaine II

 

J’aime cette courbe un peu folle

Que tu as au menton

Et la rivière de dents

Et le large front

 

J’aime ce sentier malfamé

Qui court sur ta nuque

Et tes épaules ouvragées

Et leurs drapés caducs

 

J’aime ce frisson vicieux

Qui glisse sur tes reins

Et glisse dans mes mains

Et nourrit tous mes vœux

 

J’aime tes lèvres malsaines

Qui couvrent les miennes

Et embrasent, avides

Mes pensées arides

 

J’aime tes mensonges odieux

Qui hurlent dans l’ondée

Et fouettent ma maisonnée

Et trucident mes dieux

 

J’aime tes esquives sifflantes

Qui gonflent mon instinct

Et pétrissent mes seins

De jalousies ardentes

 

J’aime tes bras fermés

Qui repoussent mon corps

Et me forcent à lutter

Et à saigner encore

 

J’aime tes cheveux défaits

Qui hantent mes délires

Et tantôt ils m’effraient

Et tantôt ils m’attirent

 

J’aime ta sueur froide

Que frottent tes doigts gourds

Tes attouchements d’amour

Sont de pures bravades

 

J’aime nos cicatrices

Quand elles se confondent

Et tu caches dans tes cuisses

Le désir qui t’inonde

 

J’aime tes os qui craquent

Avant d’entrer en guerre

J’aime tes poings qui frappent

Avant de toucher terre.

 

 

Mais j’aime par-dessus tout

Les délicats remous

Où tes rêves te plongent

 

J’aime plus que de raison

Observer la passion

Que respirent tes songes.

 

22 : 09

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Delirium - extrait nocturnes 1

Comme une goutte de rosée, tu te laisses choir

Le parfum de la voie lactée

La caresse de la main aimée

Comme une goutte de rosée, que faut-il croire ?

Comme un léger soleil levant, tu t’alanguis

L’ombre du chaton persan

Le regard du petit enfant

Comme un léger soleil levant, qu’as-tu donc dit ?

 

Comme la perle de framboise

Comme le diamant de pomme

Fallait-il que tu m’apprivoises

Pour qu’à présent tu m’abandonnes ?

 

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