Page de Elisabeta Bogățan

Eaux

l'eau du loin des puits tirant

tu ne peux pas la boire riant

tu habites toujours confins

des commencements rêvant

tu crois sources d'arcs-en-ciel

les beaux papillons dansant 

brillant en écus s'écroulent

tes visages trop changeants

tu assieds dans l'eau du temps

corps en glaise aveuglement

Le tourbillon

c'est seulement toi qui me ramasses

du chemin

tourbillon 

de poussière

et de mots séchés

c'est seulement toi qui sais

me ramasser

et tu m'enveloppes étroitement

et étourdissamment

ainsi que je ne sais plus

laquelle est ta poussière

et laquelle est la mienne

ainsi que je ne sais plus

en dehors d'elle

qu'est-ce que je suis

Et combien de Morganas

le sable du désert

tourbillonné

à mon intérieur

le sable de mon corps

tourbillonné 

dans la paume du temps

et combien

de Morganas 

aux sources

du chant

pardonne-moi 

Seigneur

car je les aime trop

et je les ai trop aimées