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Publications de Suzanne Walther-Siksou (2111)

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La meilleure mère du monde

Suzanne Walther-Siksou

Avocat, poète, ma mère

1925-2019

Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe Je n'y suis pas, je n'y dors pas... Je suis le vent qui souffle dans les arbres Je suis le scintillement du diamant sur la neige Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr Je suis la douce pluie d'automne... Quand tu t'éveilles dans le calme du matin Je suis l'envol de ces oiseaux silencieux Qui tournoient dans le ciel... Alors ne reste pas là à te lamenter devant ma tombe Je n'y suis pas, je ne suis pas morte ! Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement parce que je suis hors de ta vue ? La mort tu sais, ce n'est rien du tout. Je suis juste passé de l'autre côté.

Mary Elizabeth Frye

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Mon refus de me retourner

Songerie

Une habitude sort gagnante.

Je ne tente plus d'essayer,

Par miracle de l'enrayer.

De la surveiller me contente.

 Elle me prive de choisir

Ce qui peut sembler préférable.

Agir est parfois souhaitable,

Contempler cause du plaisir.

 Mon vieillissement me rend sage,

Ne me prive pas du désir

De chercher à me divertir.

J'accueille de constants présages.

 

Il m'est possible d'avancer

En éloignant de moi l'envie

De me retourner, alanguie,

Vers mes amours du temps passé.

 

9 août 2018

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La gardienne


Il ne quittera pas une seconde fois
le corps de cette femme qui l'avait mis au monde.

Pénétrée d'allégresse, attendant sa venue,
elle essayait de deviner s'il serait beau.

Ses voeux furent comblés, son enfant fut superbe.
Intelligent et tendre, il la protégerait.

Il avait eu quinze ans. Premier jour des vacances,
il jouait dans les vagues. Un courant l'emporta.

Sa mère est devenue gardienne de son âme.

22/1/1996

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À chacun sa morale

Songerie

La Fontaine nous dit qu'une femme fidèle
Devenue veuve alors qu'elle était jeune et belle,
Ne resta dans le deuil que le délai décent.
Son chagrin s'était fait très tôt évanescent.

Le conteur ironise, sur ce, allègrement
Mais nous paraît déçu par ce comportement.
Il faut se souvenir que pour les grands seigneurs
La morale imposait ses lois avec rigueur.

Ils avaient du talent, des lettres, de l'esprit
Et passèrent leur vie le nez dans leurs écrits.
Ils rapportaient les vices et les crimes cachés
Que l'on ne sait comment ils avaient dénichés.

Mais les moeurs évoluent et les humeurs aussi.
Peu de dérèglements causent de grands soucis.
La censure, abolie irréversiblement,
Ne dénonce plus rien. Lors moins souvent l'on ment.

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Comme un hymne à la vie


Un guitariste seul allègrement s'épanche,
Près de lilas géants et d'églantiers en fleurs.
Un ciel clair, lumineux, se dore par l'ardeur
D'un soleil se glissant entre feuilles et branches.



Des canardeaux à l'ombre somnolent en famille,
Des moineaux se reposent à l'entour de leur nid.
La chaleur du moment les maintient assoupis.
Aucun bruit sur le lac où l'eau bleutée scintille.



Cet artiste exalté par la beauté des choses,
Savourant un courant de parfaite harmonie,
Compose avec ferveur comme un hymne à la vie
Qui sans cesse recrée ou qui métamorphose.

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Durée retrouvée

Songerie


Il nous faut triompher de l'espace et du temps

Et retenir captifs à jamais les instants

Qui modèlent nos corps et transforment nos âmes,


Ne pas laisser mourir ce qui fut notre drame .


Dès notre plus jeune âge, notre mère devrait

Tracer nos souvenirs encore mal assurés.


Et lorsque d'un crayon, notre main malhabile,

Saurait tirer des mots ampoulés ou débiles,


Nous aurions le devoir de ranger, plus ou moins,

De nos échos intimes les fidèles témoins.

Devenus vite vieux et perdus dans la vie,

Nous comprendrions mieux nos dédains, nos envies,


Mais surtout, nous pourrions, douce félicité,

Redevenir petits avec simplicité.

 

Je pris vite le soin  de capter mes émois.

 

Or peux les retrouver, m'y applique parfois.

 

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Rondel au clair de lune

Seule près d'un lac, doux ami,
J'accueille des chantres d'antan.
Leurs mots dans le vent de l'esprit
M'arrivent au-delà du temps.
Le les savoure et je souris,
Émerveillée face au talent.
Comblés, ou maintes fois mal pris,
Ils vécurent intensément.

Seule près d'un lac.

Un concert des plus émouvants!
Qu'ils furent choyés ou maudits,
Ces poètes chantres d'antan,
Sensibles, nobles, érudits,
Restaient dignes et élégants.



Seule près d'un lac.

...
3 juillet 2004

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Battements d'ailes

Aux cieux les plus divers s'élèvent des oiseaux.
Ils traversent l'espace à grands battements d'ailes,
En convoi fascinant de compagnons fidèles.
Ils vont chercher au loin l'air doux d'un renouveau.

Ils traversent l'espace à grands battements d'ailes,
Survolant les montagnes et les étendues d'eau.
Ils vont chercher au loin l'air doux d'un renouveau.
La douceur est propice aux amours rituelles.

Survolant les montagnes et les étendues d'eau,
Ils ont suivi d'instinct la route habituelle.
La douceur est propice aux amours rituelles,
Les mâles se transforment et deviennent plus beaux.

Ils ont suivi d'instinct la route habituelle,
Une fois arrivés, s'installent aussitôt.
Les mâles se transforment et deviennent plus beaux,
Verront leurs tout - petits surgir en ribambelle.

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Elle chantait toujours

Songerie

Une mère, en douceur, modèle ses enfants.

C’est en la regardant réagir chaque jour,

Aller d’un pas aisé en dépit d’un coeur lourd,

Qu’ils apprennent comment il faut devenir grands.

Ma mère, en désarroi s’en remettait à Dieu,

Son confident unique et suprême ressource.

Elle puisait aussi à l’abondante source

D’où coulait la beauté en chants mélodieux.

Elle chantait toujours dans les moments de joie

Mais aussi dans la peine et la maladie même,

Aussi quand la troublait un énorme problème.

Certes la poésie entretenait sa foi.

 

Lors, ce n’est pas Montaigne et ses sages propos

Qui me furent utiles en des temps de souffrance

Mais les chants de ma mère accueillant l'espérance.

La comblait de bonheur ce qu'elle trouvait beau.

 

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Une douce passivité

Songerie

 

On est tenu à des efforts,

De l'enfance jusqu'au vieil âge.

Chacun eut son lot en partage

De misères affectant le corps.

 

Est un bien heureux privilège

De se sentir, une fois vieux,

Resté ardent et envieux

De provoquer des sortilèges.

 

Il est donné à maints artistes.

Qui ont conservé leur talent

Et demeurent aussi brillants.

C'est que leur énergie persiste.

 

M'est douce la passivité!

Serein, mon être se propose

Portes et fenêtres bien closes,

De perdre toute gravité.

 

30 juillet 2018

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Un indicible bonheur

À Alain

Au cours des heures, le temps change,

Saveurs et couleurs se mélangent.

Au ciel, tout dépend du soleil,

Rien ne reste longtemps pareil.

 

Je prends un savoureux plaisir

À rejoindre les blancs nuages.

Certains stagnent, d'autres voyagent,

En ne cessant de s'épaissir.

 

Ce jour, je contemple le fleuve.

Suis attendrie par sa beauté.

M'éblouit son immensité.

Des milliers d'étoiles y pleuvent.

 

Sous l'ombre d'un saule pleureur

     Me sens envahie d'un bien-être

Que je ne saurais reconnaître.

C'est un indicible bonheur.

 

29 juillet 2018

 

 

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Salut la vie!

Ce jour a pour nom Samedi.
Je l'accueille dans le silence,
Et la lumière sans brillance.
Y est discrète l'énergie.

Je ne ressens aucune envie
Lors m'abandonne à satisfaire
Ma liberté de ne rien faire.
Je pars en une rêverie.

Comment en suis-je arrivée là,
Trouvant normale l'inertie?
Soudain mon être réagit:
Précieux est l'instant qui bat.

Souvent l'emplit la poésie
Ou s'y love un troublant mystère.
S'émerveiller est nécessaire.
Ce samedi, salut la vie!

28 juillet 2018

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Radotages

 

Étant passive ou occupée, nombreuses fois

Je me surprends à radoter à haute voix.

J'émets des sons formant toujours la même strophe.

Se répétant distinctement, ils m'apostrophent.

 

Mon corps se plaint, se lamente, ne sais pourquoi.

L'étrange litanie que j'entends en fait foi.

Son message muet gandement m'importune.

Je n'ai aucun recours, s'impose la fortune.

 

J'aime à me souvenir du joyeux radotage

De ma douce maman, à la fin de son âge.

  Souriante, elle chantonnait égrenant

Des notes l'immergeant en un ancien printemps.

 

Elle voulait savoir si causait une gêne

Le bruit que répandait sans cesse sa rengaine.

Déranger tant soit peu semblait l'embarrasser.

Et moi, j'avais souvent l'envie de l'embrasser.

 

27 juillet 2018

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Le non retour

 

Un faible courant d'énergie

Me tire de la somnolence

Où me fit sombrer le silence.

Elle me maintint engourdie.

 

J'ouvre les yeux à lumière.

Rien ne se passe d'étonnant.

Dans l'immense tableau vivant,

La vie s'écoule coutumière.

 

Quand le décor reste figé,

Sans charmantes métamorphoses,

Mon être affaibli se repose,

De nul ennui n'est affligé.

 

Or s'affaiblit, de jour en jour,

La force me gardant en vie.

Dans un va et vient, je survis.

Jamais  ne pense au non retour.

 

26 juillet 2018

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Ma solitude

 

Alternent l'ombre et la brillance.

D'imprévisibles changements

Se font inévitablement,

Durant le cours de l'existence.

 

Je fus longtemps fort enjouée

Trouvais le moyen d'être heureuse,

Aimais me sentir amoureuse.

À l'espérance était vouée.

 

J'avais tenu pour certitude,

Après de persistants efforts,

Que je vivrais dans le confort,

Pouvant choisir mes habitudes.

 

Or décide la providence,

     N'existent plus ceux que j'aimais.

L'oubli enferme les regrets,

De la colère me dispense.

 

24 juillet 2018

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Une innocente pensée

 

Dans le silence de l'instant,

Suis immergée dans la tendresse,

Reçois un courant d'allégresse

Vais-je retrouver mon allant?

 

L'énergie, me rendant active,

S'est affaiblie normalement.

Or désormais, fort fréquemment,

N'ai que le choix d'être pensive.

 

Certes j'existe comme si

Ne cesserait mon existence,

Or je subis les exigences

De mon corps et de mon esprit.

 

Se pourrait-il que par magie

S'active en moi l'exubérance?

Elle créait une ambiance

Rendant savoureuse ma vie.

 

23 juillet 2018

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Un message troublant

À Jacques

 

Certains messages nous surprennent

En nous apportant du plaisir.

Or d'autres causent de la peine,

On souhaite s'en dessaisir.

 

Tu me confies, sereinement,

Que tu prépares ton voyage,

Pensant qu'il ne serait pas sage

De tout laisser à l'avenant.

 

Ton aveu me laisse troublée.

Tu accueilles l'idée d'urgence

Qui te paraît une évidence.

Sans bagages, faut s'en aller.

 

C'est le départ de ceux que j'aime

Que je ne peux envisager.

Ô que le temps garde inchangées

Ton ardeur et ta foi suprêmes.

 

21 juillet 2018

 

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Un élan de reconnaissance

L'imprévisible providence

M'a déposée sur un rivage.

L'emplissent d'immenses images

Que fait scintiller la brillance.

 

À coeur ouvert, je vis l'instant.

Il s'écoule dans le silence.

Des vaguelettes se balancent.

Je ressens un plaisir troublant.

 

Il est des zones de bien-être

Qui permettent l'oubli parfait.

L'esprit s'y reposant en paix

Ne propose plus de peut-être.

 

À la fin de mon existence,

Je sais que fut bonne ma vie.

De le dire me prend l'envie,

Un élan de reconnaissance.

19 juillet 2018

 

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Une énergie semblant sacrée

Sans bruit, se présente une phrase

À mon esprit qui somnolait,

Une pensée qui survolait,

Modeste, dépourvue d'emphase.

 

Elle l'éveille vitement

L'entraîne au hasard d'une errance,

Comment prévoir son incidence?

Je ne m'en soucie pas vraiment.

 

D'où vient l'émoi que je ressens,

Soudainement et sans comprendre?

Des mots touchants se font entendre.

Je plane dans le transcendant.

 

L'énergie activée qui crée,

Adéquatement, d'elle-même,

A composé d'un court poème.

Mon âme accueille le sacré.

 

17 juillet 2018

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