Mon cœur a éclaté, tranché, ensanglanté ...
Le sabre du mensonge a bien fait son office
Puisque je suis à terre, puisqu’il vient de tuer
L’âme de cet amour, cruel sacrifice ...
Et voilà que je sens s’écarteler mon corps
Par trop de souvenirs, trop d’images floutées...
Et sa voix que j’entends, et que j’entends encore
Me dire et me redire ces mots les plus sucrés
Qui posent sur ma peau les frissons les plus doux...
Je me sens bien vaincue, perdue de déraison,
A cent lieues de penser qu’il pouvait après tout,
Me caresser du souffle de la trahison ...
Comment aurais-je pu croire à une triste fin
Quand son regard était le plus beau des miroirs,
Et que ces mots chantaient comme un alexandrin ;
Comment aurais-je pu croire qu’il peindrait tout en noir ...
C’est un manteau de larmes qui baigne mon désir
De perdre la raison, et qui me fait trembler
Du froid de l’abandon. Où est-il ce délire
Qui enflammait mes jours ? Je me croyais aimée ...
Je le cherche à présent au fond de mon silence.
Douloureux pèlerinage, rencontre de l’oubli,
Je devrais le haïr, je pleure son absence,
Je pleure sa chaleur, je pleure le manque de lui ...
KVR