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Publications de Gilbert Czuly-Msczanowski (271)

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La Voie lactée ( I )

Au sein des nuées, là haut, où serait Dieu,
Nous guette, muette, une étrange maison.
Tranquille, légère, elle darde ses yeux
Nuit et jour, à la quête de mille questions.

Des hommes-papillons s’y entassent serrés ;
Ils volent dans ce bocal, curieux de nous voir,
Scrutent surpris, les endroits où nous sommes nés,
Mesurent attentifs, nos chemins, nos espoirs.

Ils voient sur la sphère parader des couleurs
Et touchent des étoiles qui les éclairent.
Plus bas, l’astre bleu guette inquiet ces voyageurs
Qui ne voient, grisés, que le calme de la terre.

Mais c’est un mirage, sidérale station !
Rapproche-toi, écoute, n’entends-tu rien ?
Armée du flambeau de ses mille raisons,
C’est la rage qui, en bas, bat bel et bien.

Vigie de fer dans l’univers infini,
Avec vous dedans, heureux êtres évadés,
Contemplez avec gravité l’envers flétri
De ce joli berceau qui vous a tant choyé !

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Voilà des questions qui font beaucoup d'adeptes. A l'heure cruciale où les gouvernements de ce monde tirent chacun la couverture à eux et font semblant de fouiller dans les placards, les yeux bandés, à la recherche d'on ne sait quelle véritable solution, les "petites gens " quant à elles, les yeux bandés pareils se demandent toujours ce qu'elles sont venues faire sur la terre ?
A l'intérieur d'un espace de temps bien court à en croire les plus âgés, un espace de temps bien court qui nous rend vite âgés, voilà qui suis-je : le maillon infernal d'une chaîne sans fin, elle même infernale, qui nous demande chaque jour de gagner notre vie alors que, paradoxalement, elle nous a été donnée. Un don étant un cadeau pour lequel il ne devrait pas avoir de douleur à le conserver, voilà le paradoxe existentiel !
Je vois tout ce monde creuser la terre, chercher dans les ordures des autres, se laver dans l'eau puis la boire et mourir sans espoir, mourir d'étonnement parfois sous des bombes, des bombes, nous dit-on qu'il aurait par ailleurs méritées !
Voilà qu'aujourd'hui grâce à tous les moyens d'informations divers, nous savons enfin sur quelle terre nous vivons ; nous apprenons à cette occasion que notre petit bonheur est fragile, que creuser la terre à mains nues, se laver et boire la même eau reste quand même pour certains un privilège d'exister . Je suis pauvre, très pauvre, je fabrique des briques avec de la terre, je fouille les déchetteries, je tanne des peaux, je désosse à mains nues des vieux navires. Parfois j'ai à peine six ans. Je souris à la caméra. J'en ai pour trente ans. J'avance. Dans le ciel je ne vois pas d'avion ...!

Pensées à froid et à chaud

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Le mécontent

Il gâche tout son temps.
Pire, il se punit
Le pauvre mécontent
A longueur de vie.

Mécontent, il se voit laid.
N’aborde que la laideur,
Ne trouve pas la paix
Mais sans arrêt des pleurs.

Il n’a pas d’horizon
Et ne va nulle part.
Sa seule direction
Est plutôt le hasard.

Si d’aventure on l’aime
Malgré tout quand même,
Il pense, le mécontent,
Toujours rester méfiant.

Il prie souvent son saint.
Couché sur un divan,
Y passe quarante ans
Le mécontent, pour rien …

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La rivière

Il est fort agréable de longer la petite rivière
Bordée de saules, de noisetiers, de haies de bruyère
Qui vous effleurent tendrement les joues quand on suit le courant
Et de voir la pure clarté de l’eau sur les cailloux brillants.

Les jeunes branches résistent quelque fois telles un barrage ;
Et ne soyez point surpris, au détour de votre rêverie,
Quand vous voilà devenus intrépides sur leur passage,
Qu’un frêle arbrisseau ne vous démontre son énergie !

Ne le brisez pas, même si souvent il est cette tendance
A répondre par la force à si faible insolence ;
Cette vigueur naissante n’a juste encore l’habitude
De voir fouler son sol vierge de toute inquiétude !

Et plus loin,voir emmener, impuissantes par la force de l’eau,
Bateaux finis pour une course maintenant éphémère,
Les branches mortes, inutiles vieux rameaux
Que plus rien ne retient dans leur vagabonde croisière…

Il est fort agréable de longer la petite rivière
Bordée de saules, de noisetiers, de haies de bruyère.
Des bourgeons renaissent, des couleurs reviennent timidement.
Dans l’onde calme l’on perçoit de mystérieux frémissements ? …

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Le voyageur

Salut à ton âme illuminée
Qui a montré la route, dompté les sommets,
Ami aventurier ; de ceux qui font rêver,
Héros de nos livres ,bravant tous les dangers.

Venu sur la terre ,curieux de chaque coin,
De on ne sait où, de on ne sait quel destin.
L’on te croise et si l’on te frôle un instant
Comme l’ombre, tu disparais soudainement.

Un seul arrêt doit être lourd à porter
Pour toi dont l’audace est de t’échapper,
Et retrouver chaque fois ces nuages
Qui dansent au sein de tes paysages !

Dis-nous d’où te viennent tes folles envies ;
Avais-tu à ta naissance enfouis
Des carnets ou des cartes de mers immenses,
Des voiliers, des déserts, des montagnes blanches ?

Sur un rocher perdu battu par les flots
C’est ici que tu t’arrêtes sans un mot.
Sous les herbes qui couvrent des pages sans fin
Un voyageur se repose jusqu’à demain...

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La vieille dame

Au pied d’un lit une vieille dame est assise,
Belle jadis à la saison des amours.
Un jeune homme l’a choisie comme sa promise,
D’accord de suite pour un roman d’amour.

Et vinrent les printemps, les étés, les hivers.
Valse des aurores, bouquets monotones,
Pourtant si gentiment offerts
Aux soirées de l’automne.

La jeune femme devint alors mère.
Voulut-elle, peut-être, une suite
A ces jours éphémères
A en cesser leur fuite ?

Les bambins coururent dans la maison,
De la cour au jardin attrapant
Tels d’intrépides jeunes chatons
Un fil de laine vif et tremblant.

Et puis la dame n’a plus résisté,
Les jours ont passé quand-même.
Les cheveux blancs l’ont alors conviée
A prier un fils tout blême.

Des cris au jardin, un enfant vient de tomber.
Tout est pareil lui a-t-il semblé.
Une douce pluie s’est mise à tomber,
Près d’elle tout vient de s’arrêter.

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Train-train

Rien n’est pire que le train-train
Qui nous berce et nous endort,
Nous retrouve le lendemain,
Fidèle, assis à son port.

Train-train, comme faire popot
A son bébé futur héros ,
La dame et son beau chapeau
Qui meurt doucement au berceau !

Train-train engagé à rester
Sans fenêtre et sans soleil,
Ou fenêtre refermée
Sur tous les lendemains pareils.

Le train-train c’est le dernier train
Avant la nuit tombée
Qui s’éloigne au loin
Et nous fait rêver.

Train-train, attention c’est danger !
Immobile navire qui sombre,
Las d’attendre et voyager,
Le voilà pâle comme son ombre.

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Coucou, me revoilà !

La Belle au bois dormant à nouveau s’affaire.
Voyez : de vert, bleu, ou de rose vêtue,
Blanche robe sur tapis de primevères ,
Vallons, collines, peints à perte de vue.

Un peu vieillie, quelque peu fatiguée
Malgré elle, de s’être longtemps assoupie,
Couvre branches et rameaux à la volée
Au baiser sauveur du Prince de la vie.

Tant désirée la Belle, tant priée
Par tout les printemps, toutes les belles couleurs,
A chaque appel nouveau s’en est étonnée
Des pluies de ses rêves et de ses ardeurs.

Elle danse au rythme de nos prières.
Bercée par le chant du coucou au lointain,
Qui lui rappelle, la bonne vieille mère,
Le temps à nouveau de reprendre le chemin.

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Le funambule

Le funambule va au désert,
Il n’a pas droit à l’erreur.
L’invisible fil lui sert
De fidèle conducteur.

Il voit le monde interrogé
Qui le regarde d’en-bas.
Seul sur ce fil d’acier
Et son petit coeur qui bat !

Le fil est tendu dans le vide
Mais plonge à chaque pas.
L’artiste ne tremble pas
Et sait être lucide.

Il respectera sa promesse
Ou bien alors il tombera.
Peut-être en vain on ne cesse
Sur un fil glisser ici-bas.

Tu l’avais bien sûr deviné ;
Nous, funambules compagnons,
Le vertige est coutumier
Sur lequel sans fin nous glissons !

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L’ouvrier-cafetier

Toi, mon vieux, tu arrives et poses ton sac ;
Le même sac en toile bleue délavée.
Avec une corde qui soutient l’havresac,
Tu reviens de l’usine, la mine usée.

La banquette du café te voit s’effondrer.
Tu es chez toi. C’est ton bistrot, toi l’ouvrier ,
Ton affaire dont tu ne peux te séparer.
Ainsi donc, en espérant mieux, tu dois ouvrer.

Tu rêvais à tous ceux que tu ferais payer,
Aux paroles qui fusent au bruit des verres,
Aux propos idiots d’un tel qui a divorcé…
Aux blabla des sourds-aveugles ” terre-à-terre “.

Les yeux au plafond, ton sang ne peut plus bouillir.
Des éclats de voix lointains te sont étrangers ;
Ce n’est pas le moment et tu voudrais dormir
A l’heure où le soir fond sur deux égarés !

Au bar, elle, ta femme, s’est maquillée,
S’est faite belle à aider ton projet fou ;
A confié l’ennui de ses longues journées
A un ami inconnu pour elle quittant tout.

Voilà ce qui te reste, homme au sac bleu :
Chagrin, solitude et temps à regretter.
Tu t’étais trompé. C’est l’heure des adieux.
La faute au café, aux chimères des cafés …

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L’armoire blanche

Souviens-toi, maman, de notre armoire blanche.
Il y avait tous les souvenirs du jeune âge :
Bijoux en toc et jeunes filles volages,
Des revues, des journaux, des ordonnances.

Pêle-mêle, des curieux bouts de ficelle,
Des “riens “anodins, des “tout” venant de chacun.
Une balle sur chaîne et plaque de chien
Et des pleurs et des rires qui s’entremêlent.

Des cartes postales de vols impossibles,
Des clefs qui n’ouvrent rien, de pauvres bricoles,
Des livres, des cahiers de la tendre école ;
Traits rouges, verts, écritures invisibles…

Un plumier en bois, une plume violette,
Des pensées séchées des années-lycée,
Un billet plié, moue d’une mariée ;
Puis des lettres, des lettres, lettres à tue-tête.

Sur l’armoire blanche gisant sur la dentelle
De blafardes photos toutes apprises par coeur,
Des costumes démodés, des voilettes de soeur :
Une famille pour que l’on pense à elle !

J’ai fait enfin comme tu m’as demandé, maman,
L’armoire blanche a fini en poussières
Avec tout dedans, tous ces nids de misères,
En un feu si haut pour toi, jusqu’au firmament.

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