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Publications de De Clercq, Jacqueline (26)

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A l'occasion de l'inauguration de la Foire de Bruxelles ce 19 juillet, la députée Marion Lemesre qui ouvre officiellement les festivités in situ, a posté sur sa page Facebook le poème que voici, en hommage aux forains :

Du forain, elle disait, un gaillard bâti comme... toujours

elle ajoutait, je l'aurais tué cet homme...

Comme un géant qui aurait le crâne chauve et luisant,

la nuque courte, un singlet de coton écru, des mains de bateleur

Comme ça, pour rien

A force, peut-être...

Tous les étés, le long du boulevard du Midi,

de la porte de Hal à la porte de Ninove

Tous les étés de l'enfance, la nuit

Quand elle disait, le manège des balançoires à chaînes... sa voix

se brisait

C'était le premier carrousel de la foire. Chaque année, il occupait

le même emplacement. Avec son limonaire et ses commandes

semi-manuelles, il faisait vieillot aux côtés des attractions importées

d'Amérique

C'était un après-midi torride

Elle devait porter une robe claire, un modèle de l'été, corsage ajusté,

taille prise dans une large ceinture, jupe plissé soleil descendant à mi

mollets. Dans les cheveux, un turban assorti à la robe. Souvent

Elle avait la beauté des stars de cinéma de l'après-guerre 

L'après-midi n'est pas le vrai temps de la foire

L'enfant le savait

Le forain encagé derrière les longues chaînes verticales des balançoires

immobiles, somnolait les mains posées sur les poignées de cuivre qui

actionnaient la mécanisme du carrousel

Elle s'approcha, lui parla, le paya

Un tour, un adulte, un enfant...

Le manège rien que pour eux

L'enfant aurait préféré plus tard. Dans la nuit du boulevard, quand

la foule, les rires, les airs de musique, les tirs à la carabine Quand

c'est vraiment la foire

Cascade de coups sur la caisse claire, ouverture percutante de

l'orgue limonaire

Au début...

sûr qu'elle devait tenir la balançoire de l'enfant serrée contre la sienne,

le carrousel se déployer lentement, ouvrant à chaque tour davantage

ses plis métalliques,

la rengaine de l'orgue s'égrener dans l'air chaud du boulevard

l'enfant faire effort pour se maintenir au fond du siège trop grand de la

nacelle et être dans cet état indivis de désir et de crainte du moment

tout proche où le manège tournerait à plein régime

Le forain pesait de tout son poids sur les leviers de commandes, déjà

presqu'à bout de course

Elle voyait,

sa jupe battre contre ses jambes nues...

les balançoires vides tournoyer au-dessus de leurs têtes... 

l'enfant glisser sous la barre de protection, lente esquive  du petit corps

le vide...

Elle hurlait qu'elle ne pourrait le retenir, qu'il lui échappait, qu'il allait...

Elle suppliait le forain d'arrêter son manège tandis que les nacelles

s'entrechoquaient en d'effroyables ferraillements

Elle implorait cet homme aveugle et sourd

Un bohémien, bien sûr !

Aux oreilles de l'ogre infanticide, l'orgue de Barbarie continuait de

débiter ses morceaux de musique. Le tempo du ragtime ne s'infléchit

jamais d'un cri, d'un hurlement d'une supplique. Ne se clôt qu'à la fin

de son orbe, au détour d'une ultime syncope

Sitôt le limonaire muet, le forain actionna les commandes de freins

S'immobilisa

L'enfant sauta à terre, il riait. L'homme lui caressa la tête, en souriant

Et pourtant,

des forains, elle disait...

et que sa robe était en charpie

in, De Clercq, Jacqueline, "Courts Circuits, haute tension", Maison de la Poésie d'Amay, coll. Traverses, 1996.

 

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Pour voir ou revoir la séquence d'Actu-tv qui m'est consacrée (durée 8' 56"), un clic sur le lien ci-dessus.

Je tiens à remercier chaleureusement Robert Paul de m'avoir choisie comme écrivain-invitée de Arts et Lettres de ce mois de juin 2014 ! Et de m'assurer de son fidèle soutien comme en témoigne, documents à l'appui, l'annonce qu'il fait ici même de l'émission ! En amitié, Jacqueline.

 

 

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Ce samedi 1er mars, sur la RTBF-La Première, je dialoguerai avec Jacques Lemaire à propos de mon livre " Le Dit d'Ariane" Paris, éd. Orizons. Il sera question des mythes antiques, de leur réécritures contemporaines, de l'amour et de la liberté, du deviens qui tu es nietzschéen, hier et aujourd'hui.

Où ? Quand ?,;;; Dans l'émission radiophonique La Pensée et les Hommes du 1/03/2014, RTBF-1, vers 19:05. ou sur podcast dans les jours qui suivent la diffusion de l'émission. Bonne écoute !  

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" LE DIT D'ARIANE "

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Je viens d'avoir confirmation que mon livre " Le Dit d'Ariane " est également disponible sur fnac.com et sur amazon.fr, soit en version papier (broché) au prix de 10,45 €, soit encore en format Kindle, au prix de 8,25 € (livraison gratuite). En librairies, il se vend 11 €. Quelle que soit votre préférence de lecture, papier ou écran, c'est une belle et bonne idée pour les fêtes de fin d'année : le Solstice d'hiver, la Noêl ou le Nouvel An. Faites un passionnant voyage avec la belle Ariane ! 

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Les 25 ans du NON-DIT

Avec son n° 100/101, la revue littéraire LE NON-DIT fête ses 25 ans d'existence -- un défi !... une gageure ! dont l'exceptionnelle réussite revient à son animateur, l'écrivain Michel Joiret. Pour l'occasion, Michel a invité une centaine d'écrivains de la Communauté française Fédération Wallonie-Bruxelles à répondre à la socratique question : " Qui êtes-vous ? " et ce, en 10 lignes, s'il vous plaît... ( qui donc a dit que la liberté se gagne sur la contrainte ?...) Découvrez ce florilège de dits et de... sous la plume de vos auteurs préférés ou pas...

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Ma communication

Je présenterai une communication intitulée " Le Dit d'Ariane ou le deviens qui tu es au féminin " au colloque " Les écrivaines contemporaines et les mythes " (voir mon billet du 12 mai) qui se tiendra le 4 juin à La Société des Gens de Lettres, 38 rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris. Serais heureuse de vous y rencontrez.

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Le mardi 4 juin, je participerai au colloque " Mythes et littérature " organisé par l'UNESCO à l'occasion de la parution de l'essai du Prof. Metka Zupancic (Univ. d'Alabama), " Les écrivaines contemporaines et les mythes. Le remembrement au féminin ", édition Karthala. Plusieurs auteurs dont un des livres est analysé dans cet essai, interviendront lors de la rencontre, notamment et par ordre alphab. : De Clercq Jacqueline, à propos de " Le dit d'Ariane ", Fleutiaux Pierrette (Fr), Guellouz Souâd (Tun), Nys-Masure Colette (Be), Toman Cheryl (USA), Watthee-Delmotte Myriam (Be).

Où ? En l'Hôtel de Massa, siège de la Société des Gens de Lettres (SGDL), 38, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris.

Quand ? Le 4 juin 2013, de 14:00 à 17:30. La rencontre sera suivie d'un drink.

Une belle occasion d'allier les charmes parisiens à ceux de textes littéraires ! Au plaisir de vous y rencontrer ! 

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LES POUVOIRS DE LA PAROLE

Vient de paraître, la livraison 2012 de la revue Ponts/Ponti de l'Université de Milan, " Langues et Littératures des Pays francophones du monde ", dont le thème est : Les pouvoirs de la parole. La revue est publiée en français et éditée chez Cisalpino/Monduzzieditore. J'y publie une contribution sous le titre : Le dit dans l'oreille de l'écrit. (tiré à part disponible)

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Le Prix littéraire du Parlement de la Communauté française 2012 a été décerné hier à Michel Joiret pour son roman, Madame Cléo, publié aux éditions MEO. Excellent roman qui met en lumière la maîtrise avec laquelle l'auteur construit un récit et mêle sensuellement faits réels, fictions et fantasmes pour tisser les ambivalences du personnage masculin, Pierre Quentin, figure emblématique de l'hédoniste, s'il n'était atteint de cette "maladie d'amour" qui se traduit par une radicale incapacité à se "reconnaître aimé", fors... de l'énigmatique Madame Cléo, son refuge contre la solitude et son aliénation. Joiret donne ici la pleine mesure de son talent d'écrivain. Je ne saurais trop vous conseiller de le lire !  

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Le Prix Pierre Nothomb 2012 est décerné à Jacqueline De Clercq pour Le temps qu'il fait.

Placé sous la présidence d'honneur d'Amélie Nothomb, ce prix récompense l'auteur lauréat d'un concours de textes inédits devant satisfaire à une série de prescrits de fond et de forme (thème, genre littéraire, présence de mots imposés, nombre de signes...) ou comment transmuer la contrainte en liberté.

Remise du prix à la lauréate et parution de Le temps qu'il fait, le 30 septembre 2012 au Château du Pont d'Oye.

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Dans LE NON-DIT n° 92, juillet 2011

Itinéraire d'une Bruxelloise : un véritable bonheur !

 

Le parcours de Jacqueline De Clercq est somme toute bien ordinaire : "Désormais éloignés de Bruxelles, berceau de ma filiation ascendante et descendante, d'une vingtaine de kilomètres, c'est en traversant la forêt de Soignes que nous retrouvons nos habitudes et itinéraires familiers.."

 

D'où nous vient donc ce "fumet" particulier que dégagent les vingt-trois pages de cette sorte de carnet de voyage où les Bruxellois vont nécessairement se retrouver, voire s'identifier ? Mais de la vérité du propos, pardi ! D'une connaissance intime des pavés de Bruxelles, des strotjes maroliennes aux beaux quartiers ! Sans oublier le premier baiser sur une plateforme de tram bondé !

 

L'auteur trouve naturellement la parole juste quand il associe son lieu de naissance au "temps de l'occupation nazie" mêlant ses propres souvenirs à des images de rafles nocturnes, de bombardements par les V1, ces bombes volantes qui visaient les travaux de la Jonction toute proche... L'écriture, volontairement familère, est mue ici par une énergie libératrice et réjouissante. Bruxelles nous est contée par une succession de tableaux vivants articulés autour d'une famille et de son destin. On fait la connaissance d'une grand-mère maternelle "qui tenait une mercerie dans la quartier du Jardin Botanique, le Bota actuel" et on apprend que la boutique était une " île aux trésors avec ses murs couverts de petits tiroirs sur la face apparente desquels étaient accrochés des dizaine de boutons de toutes formes, grandeurs et matières, d'agrafes, de pressions, d'aiguilles à coudre, d'épingles, d'échantillons de fil, de coton à broder, de laine, de rubans, de galons, de brandebourgs, de dentelles et même... de petites plumes d'oiseaux à manipuler avec d'extrêmes précautions." Presque un inventaire à la Colette ! Et puis, la libération et la reconstruction, l'Expo'58, les maisons de quartiers et de tant d'autres choses, la construction européenne...

 

Le lecteur sera sensible aux accents libertaires qui balisent le récit d'une jeune fille bien élevée dans un lycée bruxellois de renom, niché dans le quartier du Sablon : "Connue comme le loup blanc dans cet établissement scolaire que je fréquentais depuis la première année primaire, et par ailleurs bonne élève, je m'y sentais en terrain familier et y pris l'une ou l'autre privauté qui fut peu appréciée". (...) Et puis, Mai 68, "son printemps libertaire, ses pavés sous lesquels se devinait la plage, ses assemblées libres marathoniennes dans l'université que nous occupions nuit et jour, son parfum révolutionnaire d'utopie en voie de réalisation, ses slogans" et "ses expériences alternatives de vie communautaire où le communisme des biens se doublait de celui des corps". On la suit avec passion, cette jeune fille rebelle : "... je laissai mes parents à leurs rêves de petits bourgeois satisfaits dans leur prestigieux hôtel de maître pour m'installer à Saint-Gilles, un retour aux sources bien dans l'air du temps, avec mon copain gauchiste, assistant comme moi à l'ULB et fils d'amis très proches de mes parents, ce qui permit aux deux familles de se lamenter de concert sur l'ingrate trahison de leur rejeton respectif..."

 

Encore et encore... Mais le présent culmine après la plongée dans un passé collectif qui nous déconstruit si voluptueusement Bruxelles, "ville aimée et d'autant mieux appréciée depuis que je vis en sa proche banlieue campagnarde. Là où mes voisins wallons m'ont surnommée la Brusseless..." Merveilleuse histoire, toute sonore  encore des courses de Tintin, des colères de Vaneigem, des marteaux-piqueurs qui retentissent du Juste Lipse à Schuman, du passage à l'euro, des imprécations politico-communautaires... Sans oublier le dernier mot de ce petit livre palpitant : "Non, peut-être !..."

 

Michel Joiret, in LE NON-DIT, n° 92, juillet 2011.

Itinéraire d'une Bruxelloise, Jacqueline De Clercq, éd. MaelstrÖm, coll. de booklegs, Bruxelles se conte, 2011 (3 €).  

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Paraîtra dans la collection, Bruxelles se conte, des éditions Maelström, au printemps prochain. Cette collection compte déjà 12 booklegs (mot créé par l'éditeur, David Gianonni, sur le modèle des bootlegs de la prohibition US) et se vendent 3 euros l'exemplaire. Qui a dit que les bouquins coûtent chers ?...

http://www.maelstromreevolution.org

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Jacqueline De Clercq à l'UDA

Dans le cadre de l'UDA, l'atelier littéraire de lecture qu'il anime à L-L-N, Daniel Simon invite Jacqueline De Clercq à dialoguer avec les étudiants à propos de son livre " LE DIT D'ARIANE ", le vendredi 23 avril à 14 h. L'échange portera, entre autres choses, sur la réécriture d'un mythe antique, les contraintes et les libertés qu'elle offre à l'écrivain ; un dossier est disponible auprès de l'auteur.

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Amoureux de littérature, vous êtes cordialement invités à cette journée de lecture de textes par leur auteur.

Où ? A la Maison de la Poésie et de la Langue française Wallonie-Bruxelles, 28 rue Fumal à Namur.

Quand ? Le samedi 20 mars 2010. Entrée libre. Programme complet des lectures sur le site : www.mplf.be

En début d'après-midi (14 h.), je lirai des extraits de mes deux derniers livres parus : Le Dit d'Ariane et Histoires de lettres.

J'espère avoir le plaisir de vous y rencontrer !

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