Nouveau lieu (enfin !), nouvelle saison et, comme toujours au Rideau, nouvelles écritures. Non pas que nous ayons l’obsession du nouveau ou de ce-qu’il-ne-faut-manquer-sous-aucun-prétexte-sous-peine-dedisparaître-à-tout-jamais-dans-le-précipice-sans-fond-du-je-n’y-étais-pas. Ce qui nous mobilise, c’est l’écoute des bruissements du monde. De ses silences aussi. Et du battement du coeur des hommes. À l’heure où la grande machine inégalitaire broie tout sur son passage, notre Maison de théâtre abritera ce qui en nous est le plus fragile, le plus précieux. Une voix qui chuchote. Un éclat de rire au loin. Deux corps qui se frôlent… De l’humain, rien que de l’humain. Tout au long de la saison.Et pour ouvrir le bal, le 27 septembre, une Joyeuse rentrée qui verra le Rideau faire la noce avec son quartier d’adoption.Un quartier où il est bon, après avoir marché trois ans, de poser ses valises. Où il est bon de s’asseoir sur une chaise, devant sa porte, comme dans ces villes du Sud, bon de regarder les inconnus qui passent. Voyez leurs visages serrés comme un poing ou souriant comme un fruit des tropiques. Tous évoquent une histoire. Commencée dans la rue voisine ou à l’autre bout du monde, au printemps dernier ou il y a mille ans. Une histoire qui, en ce jour, à cette heure précise, passe par ici, passe juste devant cette porte. L’histoire pourrait continuer derrière la porte.À l’intérieur de la maison de théâtre. Mais tous ne le savent pas. Beaucoup passent leur chemin. Et portent leur histoire plus loin, dans la rue voisine ou à l’autre bout du monde.Il est des chemins balisés, d’autres à défricher. Notre travail à nous, c’est de défricher. Et de faire mentir la géométrie. Au théâtre, quelquefois, les parallèles se croisent. Et les histoires se rencontrent.Notre maison est là, au croisement. Si vous voyez de la lumière, poussez la porte, on est à l’intérieur.Michael DelaunoyDirecteurWWW.RIDEAUDEBRUXELLES.BELire la suite...
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