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Publications de vercoville françois (2)

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La nuit est tombée.
De la journée, il n’a pas plu.
Dans 15 jours, ce sera la Noël et je n’aime pas les fêtes.
Il fait froid. Les vieux de mon quartier disent qu’il va neiger. L’hiver accentue leurs rides et
parchemine leurs mains, ils connaissent le langage du vent, de la pluie, des saisons, ils savent
de quoi ils parlent mais ils n’ont pas connaissance de tout. Mon voisin s’est pendu. Sa femme
s’est cassée en emportant tous les meubles excepté une chaise qui lui a servi d’échafaud. Ils
étaient mariés 28 jours.
Il y a plus d’un an que j’ai perdu ma compagne depuis lors, je ne supporte plus mon lit.
Il est trop grand, trop large pour moi seul. Lorsque je ferme les yeux, j’ai l’impression de
reposer sur une épave qui dérive vers des rêves qui sentent la femme.
Si j’ouvre les yeux, la nuit, la solitude m’étouffe. Si j’allume une lumière, ma silhouette
sur les murs, n’est qu’une interlocutrice muette.
Je suis mal dans ma peau.
Ce que je croyais oublié resurgit et je revois une suite interminable d’inutilité, d’échecs. J’ai
trop dansé avec le diable, Françoise est morte emportant avec elle le peu de religion que
j’avais et cependant, je suis toujours accro au parfum de sa peau mais paradoxalement je ne
me souviens plus de notre dernière étreinte.
Je la vois partout, dans la rue, dans le bus, dans ma tête….Dans le vent je crie son nom, dans
la pluie j’écris notre histoire, dans une chanson je chante notre amour perdu….
Elle m’a trahi mais elle me hante. Ma vie actuelle a l’aspect d’une photo jaunie par le temps.
Jadis le Technicolor illuminait tous mes instants.
Aujourd’hui le blanc et le noir ont pris possession de mon âme.
Conneries que toute cette littérature derrière laquelle, je cache mes désarrois.
« Le facteur sonne toujours deux fois « J’ai été revoir le film en fin de matinée.
Le ticket d’entrée est moins cher.
Je connais l’histoire mais si je me suis enfermé dans cette salle obscure, c’était pour voir
revivre sur la toile l’image de Lana Turner qui ressemble à s’y méprendre à la femme que
j’aimais.
Je suis parti avant la fin de la séance. J’ai le coeur brisé et cependant il continue de battre.
On ne meurt pas d’amour tout au plus peut-on le noyer dans une bouteille d’alcool.
Il devrait pleuvoir pour rincer ma tête de mes souvenirs.
Dans ma chambre, j’ai retrouvé mon ombre qui désormais est ma seule amie, mes fantômes
ne sont pas encore exorcisés. Ma solitude est trop étouffante, trop glauque.
Malgré le vent froid du nord, j’ai laissé une fenêtre ouverte. Au loin, j’entends Nat King Cole
chanter « Mona Lisa « Cela me fout le cafard, il vaut mieux se lever et partir.
Sur le crâne, j’ai vissé un chapeau mou en feutre noir, endossé un manteau en tweed avec la
large martingale dans le dos et je me suis enfui comme un voleur.
Il est vingt heures.
Au rez-de-chaussée, ma logeuse eut un sursaut en me voyant :
- Seigneur, s’exclama-t-elle … Vous ressemblez à un truand !
Au bout de la rue, pas d’horizon si ce n’est que les arbres d’un jardin publique.
Au sud, les bâtiments noircis par la fumée des locomotives de la grande gare du Midi.
Bâtisse trapue d’un autre temps avec sa galerie marchande et son fronton en pierres grises
surmonté de quatre chevaux en bronze.
Là, on quittait la banlieue pour entrer dans le coeur de la cité.
Les néons de la ville cachaient le scintillement des étoiles, c’est là que je me dirigeai car
j’avais abandonné ma voiture garée près de ma porte.

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Mon premier baiser fut comme une friandise , de celles que l'on voit quand on est haut comme trois
pommes dans la devanture d'un confiseur. Même si à l'époque je n'avais pas le centime pour me la payer.
Ce soir... enfin! J'étais riche... Les portes du paradis s'étaient entrouvertes, cette fois, le bonheur
n'avait pas été facturé.
La chanson s'était tue si soudainement que tous les couples enlacés continuaient de danser perdus dans la lascivité de leurs rêves.
Complètement déboussolé, j'étais resté là, planté comme un piquet, ne parvenant pas à lâcher ma
cavalière, ce qui permit au juke-box de déloger un 78 tours d'une de ses alvéoles et de la présenter à l'aiguille de diamant qui grinça une fraction de seconde " Tell me why " chantèrent les Four Aces.
Françoise leva les yeux, son regard me disait.. " On continue "? Je la serrai contre moi en appliquant ma joue contre la sienne et comme Fred Astair je l'entraînai dans une ronde à lui faire perdre le souffle comme le firent Reth Buttler et Scarlet, héros du film "Autant en emporte le vent", mais cette fois, je n'étais plus un spectateur mais un exécutant.
C'est vrai que la vie pouvait être belle.
Le disque égrena ses dernières notes et j'eus droit à un second baiser qui me laissa pantelant, je sus à cet instant que j'appartenais corps et âme à cette femme.
Elle était devenue ma religion, elle venait d'aliéner ma liberté.
Aux oubliettes Carly, à moi ma Françoise, ma nouvelle ivresse.
Ivre, je l'étais. L'alcool et l'amour étaient un mélange plus fracassant que la nitro, mais bien que le
monde tournât autour de moi comme un manège en folie, je reconnus juchée sur un tabouret face au comptoir, Maud, l'entraîneuse qui avait levé le copain Jules.
Françoise s'approcha d'elle et elles se firent la bise.
- Tu sors avec les clients, maintenant ?
- Jean est mon ami rétorqua Françoise en saisissant ma main.
- Ah ?
- Regarde-le bien ... Ce n'est plus Jean la honte.. Demain nous irons chez Louis, le coiffeur de la rue de Namur. Tu verras, mon Jean-Jean, dit-elle en s'adressant à moi, il te coupera les cheveux à la brosse italienne. Tu te feras pousser la moustache puis nous irons chez Le Grand Charles, rue de Gretry, le plus grand des tailleurs. Il est né avec un dé à coudre en or au doigt, il te confectionnera un costard de star. Puis je connais un artiste dans son genre, un nommé Charpentier, orthopédiste qui transforme les culs-de-jatte en joueurs de tennis... Laisse-moi faire, mon grand!
- Mais ...t'es amoureuse ma vieille s'exclama Maud!
- Peut-être...

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m e r c i .....

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