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Publications de claudine quertinmont (148)

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Et si

Et si je m'étourdis dans le bruit

arrive à ne plus penser.

Si dans le calme de la nuit

je m'empêche de rêver.

 

Et si durant le jour

je vois ton indifférence,

j'ai mal dans mon amour,

pour toi quelle importance.

 

Et si je ris, chante et danse

m'entoure dans la joie,

ce n'est  pas par offense,

mais pour oublier que tu t'en vas.

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Peintre, prends ta palette.

Sur ton chevalet posée,

la toile nue attend.

 

Peintre, prends ta palette,

couleurs chaudes, tons légers,

beau voyou, yeux noisettes,

j'aimerais te voir croquer.

 

De ton pinceau le plus fin,

main savante esquisse,

saumons roses des festins

et paniers d'écrevisses.

 

Poésie de couleurs,

peint la mer et les bateaux,

ajoutes-y des pêcheurs,

des poissons et des oiseaux.

 

Sur ton chevalet posée,

la toile nue attend,

par les vagues troublées,

peint l'âme de mon amant.

 

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Il pleut Georgette.

Accoudée tristement à la fenêtre, Georgette regardait les perles d'eau glacée qui dégoulinaient sur les carreaux.

"C'est la faute à ce gros nuage noir, pensait-elle, si je suis obligée de rester à l'intérieur".

A cet instant, apparu le soleil et plus bas, au-dessus de la prairie se dessina peu à peu un arc-en-ciel.  Il plongeait depuis les nuages jusqu'à la terre.

- Quel beau tobogan s'exclama Georgette.

A ce moment précis, son attention fut attirée par un petit point qui semblait glisser des nuages jusqu'au sol, et ce, justement sur le tobogan.  Etonnée, elle se frotta les yeux pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas.  Mais non, dans la prairie gesticulait un petit bonhomme.  Il faisait de grands signes dans la direction de Georgette.  Elle cru comprendre qu'il l'appelait.  La fillette enfila donc son ciré et sortit.

"Bonjour Georgette, lui criait-il, bonjour !  Viens vite, nous n'attendons plus que toi pour commencer". 

Elle ne comprenait pas qui pouvait l'attendre, ni pour quelle raison, mais elle hâta le pas.

On lui avait dit, alors qu'elle était toute petite, qu'au pied d'un arc-en-ciel était toujours enterré un trésor, mais que bien malin était celui qui le découvrait, car il était très difficile de s'en approcher.  Que plus on avait l'impression d'atteindre l'arc aux belles couleurs, plus il reculait.  Pourtant, celui-ci n'avait pas l'air de bouger de place et elle finit par y arriver.

Elle observa le petit bonhomme lorsqu'elle fut auprès de lui.  Il lui semblait en avoir déjà vu un semblable dans un de ses beaux livres d'images.

"Bonjour Georgette, viens !   Grimpe vite, nous allons être en retard.  Je m'appelle Clopinot", dit-il en soulevant un drôle de chapeau à trois pointes.

"Il porte bien son nom" pensa-t-elle.  En effet, lorsqu'il parlait et marchait, il avait l'air de sauter d'un pied à l'autre, de se dandiner, d'aller clopint, clopant.

"Bonjour Clopinot, mais comment connais-tu mon nom" ?

"Je suis envoyé par la fée des nuages, elle t'attend là-haut dans son grand château blanc".

La fillette prit place dans un traîneau de cristal qui glissa doucement en s'élevant sur la rampe qui rejoignait le ciel.  Figée d'étonnement, Georgette ne parlait plus, se contentant d'admirer la terre qui devenait petite, de plus en plus petite.  Elle avait bien essayé de se pencher pour mieux voir, mais la crainte de tomber l'avait retenue d'essayer une seconde fois.

 

La petit bac glissait à présent de plus en plus vite.  Bientôt, Georgette ressentit cette impression d'estomac qui remonte quand l'ascenseur s'arrête.

"Voilà, nous y sommes" s'écria Clopinot en se précipitant hors de l'engin.  Il fit une belle pirouette et hop ! se retrouva assis sur le nuage.  Georgette ne put s'empêcher de pouffer de rire et d'applaudir.  Elle venait de reconnaître le petit bonhomme.  Mais oui bien sûr, il s'agissait d'un bouffon, un de ces petits bouts d'hommes qui font si bien rire les rois et les reines dans les histoires.

"Suis-moi" dit-il l'air espiègle".

  Sans discuter elle le suivit, curieuse et pressée de rencontrer la fée des nuages.  Ils furent introduit dans le grand château blanc par un laquais très digne.  Il était vêtu d'une livrée d'un rouge flamboyant et la queue de sa perruque cendrée rejoignait celle de sa veste. Oh, j'oubliais de vous dire, mais vous l'avez certainement deviné, c'était le laquais personnel de la fée, un lézard de grande classe.

 

"Bonjour Georgette, approche mon enfant"

Les yeux agrandis par la surprise, la fillette contemplait la fée.

"Qu'elle est jolie" dit-elle tout bas.

Assise sur un trône en gouttes de pluie, qui lui avait été offert par un magicien ami de longue date, la fée, toute habillée de gaze bleue tissé avec un morceau de ciel, tenait dans la main droite une baguette d'or.  Au bout de celle-ci était accrochée une étoile, qui lançait par moment des éclairs de couleurs, rappelant étrangement celles de l'arc qui avait servi d'ascenseur pour arriver jusqu'au château.  De son long chapeau pointu s'échappait un voile fait avec un nuage blanc. 

La salle où se tenait Georgette était immense et les murs avaient l'éclat singulier de la glace.  Les grandes dalles sur lesquelles marchait Georgette étaient faites de gros grêlons comme nous offre avril.  Elle fut ramenée à la réalité par la douce voix de la fée qui lui disait : "Je t'ai entendue te plaindre du cadeau que je fais à la terre.  N'aimes-tu pas les fleurs, les oiseaux ?  Ne t'est-il pas agréable de te baigner en compagnie d'amis"?

Intimidée, Georgette osa un petit "oui bien sûr, j'aime tout cela".

"Ne sais-tu pas que sans la pluie, toutes ces choses qui te font plaisir seraient impossibles" ?

L'enfant, rose de confusion baissa la tête.

"Voyons, n'aie pas peur, regarde" !

 

D'un coup de baguette magique, la fée se transporta, en compagnie de Georgette et de Clopinot dans un jardin merveilleux.  De tous les coins leur parvenait la douce musique de l'eau qui coule entre les pierres en chantant.  Les fleurs sentaient bon et semblaient parées pour une fête.  Leurs corolles laissaient tomber, gouttes à gouttes, l'eau qu'elles avaient recueillie comme un don du ciel.  Une vapeur légère émanait du sol et tous ces parfums réunis grisaient, grisaient !

Clopinot se mit à bondir de parterre en parterre, touchant du bout des doigts une fleur, en effleurant une autre au passage.  L'une après l'autre, les fleurs se bercérent.  Et de gauche, et de droite.  En avant, en arrrière.  L'eau s'échappant de leur calice chantait une chanson que connaissait Georgette, mais qu'elle n'avait jamais vraiment écoutée.  C'était le chant de la pluie.

"Comme toute chose est agréable quand on prend la peine d'en chercher le bon côté" dit la fée.

Georgette acquiesça de la tête et suivi Clopinot dans ses galipettes.  Il fallait la voir gambader comme une chevrette parmi les fleurs..., en prenant garde de ne pas les briser, évidemment.  Elle eut même un instant l'impression de comprendre leur chanson.  Elle prêta l'oreille et voici ce qu'elle entendit :

"Gouttes d'eau,

gouttes de pluie

je te mouille,

te débarbouille

et vive la pluie !

Et plic et ploc

et plic et ploc.

 

Gouttes d'eau d'eau,

gouttes de pluie

je t'arrose

perles de roses

et vive la pluie !

Et plic et ploc

et plic et ploc

et vive la pluie !

Comme elle s'amusait.  Jamais, elle n'avait vu choses aussi belles.  Les petites cascades tombant des plantes faisaient des bulles de toutes tailles où miroitaient le soleil.  Cela aurait pu durer longtemps encore, si Clopinot n'avait crié : "Alarme, les éclairs attaquent" !

Aussitôt, de tous côté, surgirent des batons de foudre qui vinrent frapper les pauvres fleurs.  La fée réagit très vite.  De l'étoile de sa baguette magique jaillirent des éclairs de toutes les couleurs et le combat s'engagea aussitôt avec l'ennemi.  C'était assourdissant.  Des roulements de tonnerre secouaient le jardin et déjà, un grand nombre de fleurs gisaient par terre, tige brisée. 

Georgette, ne voulant pas rester impuissante devant un tel carnage, se saisit d'un éclair que venait de lancer la bonne fée et s'en servi comme une épée pour combattre l'adversaire.

Les ennemis se concentrèrent immédiatement sur elle.  Clopinot, voyant le courage de la petite fille, passa à l'attaque à son tour.  Les morceaux de foudre se croisaient comme des lames de feu, faisant des étincelles comme fait le marteau du forgeron en frappant le métal.  Un coup de tonnerre plus puissant que les autres secoua si fort le sol que la malheureuse enfant tomba.  Elle allait succomber sous le nombre, malgré toute la bonne volonté de Clopinot pour la défendre, lorsque, la fée des nuages levant bien haut sa baguette magique ordonna à la pluie de tomber.

De véritables trombes d'eau s'abattirent sur le jardin et en un instant, la bataille fut terminée faute de combattants.  L'aspect du jardin était désolant.  Des dizaines de fleurs jonchaient le sol, avec de çi, de là, quelques bâtons de feu qui fumaient encore.

Clopinot baissait tristement la tête et n'avait plus envie de rire, ni de faire rire.  De grosses larmes roulaient sur les joues de Georgette qui se tenait silencieuse auprès de la fée.

"Voyons, dit cette dernière, je pense que tout cela fait bien désordonné et qu'une remise en état s'impose.  Tiens Georgette, prends donc", dit-elle en lui tendant la baguette magique.

"Mais que dois-je faire madame" ?

"Oh, deux fois rien, regarde.

Sépukassé, Sétipabô !"

Sous les yeux étonnés de la fillette, les fleurs du premier parterre avaient retrouvés leur fraîcheur.  "Tiens, essaye" dit à nouveau la fée.

"Sépukassé, Sétipabô !" dit à son tour Georgette.  Oh ! ça marche, ça marche !  Clopinot battait des mains et sautait à nouveau de joie.

 

Quand tout fut rangé, il fallut malheureusement penser au retour.  Après avoir dit au revoir et remercié la gentille fée, le petit bonhomme et son amie Georgette refirent en sens inverse le trajet.  Elle osa même, cette fois, regarder le sol qui s'approchait à toute vitesse. Clopinot paraissait aussi triste qu'elle.  Ils se promirent de ne pas s'oublier, quand ils se dirent adieu....peut-être même de se revoir.  Puis, d'un grand signe de la main, Clopinot la pria de reculer.... et tout disparu de la prairie.  Rien, plus de trace de l'arc-en-ciel, ni du traîneau de cristal, ni de Clopinot.  Elle se frotta les yeux pour essuyer une petite goutte de pluie qui ressemblait à une larme et bientôt, Georgette se retrouva chez elle.  Elle suspendit son ciré sur un cintre pour le laisser égoutter des dernières perles d'eau.... maintenant son amie. 

Elle le regardait l'air absent, lorsque sa maman entra dans la chambre.

"Et bien Georgette, encore dans la lune" ?

Un sourire traversa les yeux de la fillette.

"Non maman, dans les nuages..., seulement dans les nuages".   QC.

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Idées sombres.

Mourir chaque jour un peu

Voilà ce qu'est la Vie.

Qu'avait-il besoin ce Dieu

Moi qui n'en ai envie

M'obliger à être, à devenir.

 

Faut-il vraiment vivre,

Naître, souffrir, paraître

Pour finalement mourir

Et enfin disparaître

Point final de la vie.

 

Quand, surgissant de l'âme

Nous parvient, sans un cri

La douleur, cette infâme

Que l'on cache, à quel prix.

Cheminer avec l'ennemie.

 

Vivre avec ou la surmonter.

En faire soit une habitude

Ou, plus forte qu'elle la terrasser

Sur la route parfois si rude

Qui vous est imposée.  QC. 

 

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Bout d'chou.

Bout d'chou,

Bientôt bout d'femme tu s'ras.

Tu connaîtras ma fille

Pleurs, soucis et embarras.

 

A vingt ans bout d'chou tu croiras

Tout savoir, que le monde est à toi.

Cinq années plus tard tu te diras

"C'est moi qui sait, les autres pas" !

 

A trente ans, fleur épanouie

Sévère et juste tu te diras

"Moi aussi j'étais sotte à cet âge là.

Le monde est aux autres, plus à moi"

 

Regard candide et étoilé,

Ta fille un soir te chuchoteras

"Maman ! Regarde j'ai bien changé"

Alors toi, songeuse tu répondras

"Oui bout d'chou, bientôt bout d'femme

Tu  s'ras".                          Q.C.

 

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Frêle oiseau

Il était une fois, comme dans un conte,

bien enfoui dans un jardin secret,

un oiseau captif, retiré du monde.

 

De sa cage on avait fermé les volets,

coupé les ailes, aux barreaux enchaînés,

meurtri ses chairs dans les filets.

 

A lui qui clamait bien haut : "liberté !

Une cage, même dorée reste une cage".

Captivité répondait l'écho, captivité !

 

Etouffé, brisa ses chaînes avec rage,

secoua son joug, entrevit espoir fugace,

la liberté.  Rester eût été plus sage.

 

Dans ses serres puissantes, un rapace

lui lacéra l'âme, mit son coeur à nu.

Blessure profonde que jamais temps n'efface.  QC.

 

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