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Publications de Monia Boulila (6)

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Trêve de temps !

Enfant, j’ai égaré ma fée
J’ai inventé un autre jeu.
Et j’ai aimé mon invention
Depuis que d’autres jeux j’ai inventés !
A vingt ans, j’ai inventé un jeu fou
A trente, un jeu-rêve
A quarante, un jeu d’Or.

Mais à cinquante, qui ne le sait ?!, commence la vie !
Alors je me suis mise à jouer,
Après avoir cru l’avoir inventé
seule et avec l’autre, le jeu-vie !
Loin du miroir, loin du temps,
Importe peu la fresque en rides
Et la lactescence de ma noire chevelure !
Puisque au détour d’une cavale
S’est posé dans ma paume l’amour
Epervier à ses heures
Et, au crépuscule, troubadour
Qui vadrouille de souvenir en souvenir
Son jeu-vie de chaque jour.

Scribe quinquagénaire à la plume nerveuse
Je joue à la marelle des mots 
Voguant parmi les éternelles marées et rivages
Semant dans leur limon la question du verbe!
Et puis j’attends…
Ici, les gerbes en or font de la vie une fable
Là, poèmes et légendes
Suturés de silences et de refrains
Ondes marines et de labour
Qui font sur ma peau brune
Couleur de datte mûre
Courir de tièdes frissons.

Même l’aurore ne distingue plus
Si la fillette au regard coquin
Rêve encore ou la folie l’a emportée
Au loin se lève le cri de la marée 
Ramenant l’enfant qui joue
A la rive de la réalité
Mais comme si ne se souciant de rien
Au loin, et je la vois !,
Ma fée entame sa résurrection !

 Monia Boulila

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Don

Hé toi la mort ! Tu rodes autour de moi.

Un jour tu me prendras chez toi.

Oui, tu m’auras sûrement.

Mais, je t’avertis que j’aurai une deuxième vie !

C’est que j’ai promis à ceux qui souffrent de leur donner mes organes…

Je donnerai mon cœur plein d’amour,

Pour perpétuer la vie

Je donnerai mes yeux noirs,

Pour éclairer des jours noirs

Et pour un nouveau regard au miroir,

Je donnerai ma main droite,

Pour continuer à écrire

Je donnerai ma main gauche,

Pour continuer à servir

Je donnerai mes deux reins,

Pour retarder une fin, Je donnerai mon foie,

A celui qui en a besoin et n’a pas ma foi.

Je donnerai les jambes, les pieds et mon tout….

Après ma mort, sur ma tombe, je serai debout!

Alors toi la mort

qui rode encore

as-tu décidé quand?

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Je t’aime a-t-il dit

Je t’aime a-t-il dit, une volée de papillons a  frémi  dans mon sang, les abeilles ont  rampé dans mes veines, mon cœur  s’est envolé ainsi que la dextérité  de mes mains, j’ai écrit les grenades  et j’ai enlevé les pépins au poème,  je l’ai pressé jusqu’à ce que le sens  de la vie perde connaissance.

 

Je t’aime a-t-il dit, le temps s’est assoupi pendant une dizaine d’années ou plus,  au moment où le visage est pomme et le rêve un ange cueillant  la lumière et m’offre une lune et un morceau de sucre.

Je t’aime a-t-il dit, des tempêtes ont soufflé, des villes ont disparu, les cartes se sont errées sur son visage, la ville est retournée à la ville, elle a dansé un tango avec le temps sur le balcon  du temps, et tous les balcons  se sont courbés devant elle.

 

Je t’aime a-t-il dit, des caravanes de fourmi  se sont massées dans mes pores tremblotant, montant, descendant et se déchainant au moindre contact, à la moindre  probabilité  qu’il dise encore : je t’aime.

 

Je t’aime a-t-il dit,  mes jardins ont soufflé sur l’automne, il s’est transformé vert humide dans mon corps.

 

Je t’aime a-t-il dit, le ciel s’est écroulé sur moi et sur mes tristesses,  il m’a entendu dire : oh ciel, je ne peux te supporter, descend dans ma main, prends le bleu et retourne, et toi la rose, bois-moi  pour que tu ne dors plus, bois-moi, je suis, dès  cet instant,  ta source et ton eau pure et douce.

 

Je t’aime a-t-il dit,  les branches des vignes ont trembloté, les roseaux ont  éclaté, le champ s’est enivré et s’est mis à chanter, le bucheron a eu pitié du bois.

 

Je t’aime a-t-il dit,  les beignets se sont arrondis,  les verres ont libéré le bruit de leurs  boissons. La prière est annoncée, les minarets ont  lancé leur  appel, les cloches ont sonné, l’aïd a lancé ses youyous : à la vie !

 

Poème de Sonia Khader

Traduit par Monia Boulila

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J'aime la nuit!

 

La nuit t’emmène aux rayons des baisers

Aux frisons des miroirs

Aux larges de l’essentiel

Aux promesses du ciel

Au mythe de la vie !

 

La nuit m’emmène aux tourbillons des sensations

Aux brouillards des miroirs

Aux ruines de l’essentiel

Aux orages du ciel

Aux averses du « pourquoi » ?

 

Monia Boulila

http://boulila.fr.nf

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Je suis fatigué

 


 

Je suis né de la distance

Entre deux batailles perdues

L’une :

La défaite du rêve de mes aïeux

Et l’autre :

Je la porterai et je sortirai...

Dans l’espoir de m’assoupir

Si jamais lors d’une nuit,

les rêves de mes petits-enfants

Se regrouperaient autour de moi.

 

Je suis la statue des défaites

Toutes ces défaites font mon corps,

Et mon cœur comme une alouette

déplumée de douleur et pourtant

elle n’a échappé qu’à deux pierres

 

Je sortirai

Plein de mes rimes

Pour écrire…si jamais je trouvais à ma portée

Des cahiers ou deux mains.

 

Je suis fatigué

Prends ma part de  batailles

Qui, toutes, m’ont fait baisser la tête.

 

Je suis fatigué

Laisse ma chemise…Je ne suis pas « Othman »

Et aucune « Karbala* » ne ressemble à ma Karbala

Tu désires ma tête,  tu la portes

Sur une lance et tu ris

Puis ensuite

Par mes enfants,  tu demandes la pluie aux nuages  

 

Et je suis fatigué

…… fatigué

Je n’ai trouvé autour de moi aucun de mes frères

Et moi, je ne suis pas  « Elhoussein* ».

 

* Othman : troisième calife du prophète Mohamed

* Karbala : ville en Irak, une ville sacrée pour les chiites (car, c’est dans cette ville qu’il y a la tombe de l’Imam Elhoussein.

* Elhoussein : le petit fils du prophète Mohamed

 

Poème du poète Isam Alsadi

Traduit par Monia Boulila

 

 

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sans visa

Sans visa…..

J’entre chez vous

Par la force du verbe

Par la magie des mots.

J’assaisonne vos verbes et vos mots

Je les mets sur mon plateau,

Je leur donne la saveur du terroir !

Vous les recevez sur vos ondes….. Sans visa !

J’entre chez vous Avec la complicité des cœurs

Fredonnant un chant d’amour…

Que  la paix devienne l’unique vœu

Que la paume éteigne le feu

Que les doigts s’ouvrent comme des roses

Que le cœur dévoile son amour en prose

J’entre chez vous La nuit et le jour

Par le ciel bleu Par la terre verte

J’emprunte le cours de vos rivières

Pour faire naviguer la paix planétaire

J’emprunte  les cimes de vos montagnes

Pour poser le drapeau blanc

J’entre chez vous

Par la volonté d’une Amazone

J’entre chez vous

Par la porte de la francophonie

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