Au sein
de notre jardin
nous allons bien
il y fait sain
Au creux
de notre nous deux
sommes radieux
comme des demi-dieux
En plein
dans le confin
resterons sereins
même sans vaccin
Au sein
de notre jardin
nous allons bien
il y fait sain
Au creux
de notre nous deux
sommes radieux
comme des demi-dieux
En plein
dans le confin
resterons sereins
même sans vaccin
DEUX FABLES VIRALES
(pour couronner le corona)
REVANCHE
Petit Virus presque inconnu dormait tranquille au fin fond du bout du monde.
Il s'ennuyait.
Un jour, passant pas très loin d'un touriste étalé près de la piscine d'un hôtel all inclusive, il s'aperçut que l'homme dormait au soleil bouche ouverte.
Il sauta et atterrit sur le palais de l'homme qui l'avala.
Petit Virus entreprit un joyeux périple à l'intérieur.
Là, il se multiplia et devint colonie.
Juste retour des choses après tant de siècles d’impérialisme planétaire par les Européens.
SUPER-HEROS
Un miniminuscule virus anonyme parvint à s'infiltrer en quelques mois à travers le monde entier.
Il prospérait, prospérait tant et tant qu'il devint vedette mondiale de la télé, des radios, des journaux, des réseaux sociaux.
Une renommée inconcevable. Il reçut alors un nom de baptême qui concrétisa son identité.
Notre virus vivait dans l'euphorie de sa prospérité, de sa postérité.
À tel point que voyant les transformations qu'il suscitait, se mit à rêver qu'il aurait un jour le prix Nobel de la paix s'il parvenait, lui tout seul, à provoquer la bascule de l'économie anarchiquement néolibérale vers la non-croissance, vers la dévalorisation totale des bénéfices financiers, vers la dépollution générale.
Il est sûr et certain qu'il va y parvenir ; ce qui le rend plus efficace encore.
©Michel Voiturier
En parcourant la liste des membres de 'Arts & Lettres', je suis arrivé sur le nom de Christian Printz. Il était présent parmi près de cinq mille affiliés. Il y était très discrètement car il n'y a, apparemment, guère d'autre trace de lui sur ce site.
Sans doute personne n'aura pu remarquer, apprendre qu'il nous avait quittés le 27 mars 2018, voici donc presque une année.
Je l'ai un peu connu. Il n'était guère démonstratif, il s'avérait plutôt renfermé. Mais il jouait un rôle non négligeable dans la mise en pages de nombre de livres édités par la Maison de la Culture de Tournai, Unimuse et la galerie Koma de Mons.
Il nous laisse des bouquins à la typographie claire, à la disposition agréable aux yeux des lecteurs, rehaussés d'illustrations mises en valeur. Ainsi participait-il à la vie culturelle de la Wallonie picarde, à la diffusion de poèmes, d'essais divers.
Reste son nom au bas d'une page signalant le travail qu'il avait accompli, trace minuscule mais ineffaçable.
Probablement est-ce le lot de la plupart d'entre nous. Nous nous côtoyons sans avoir réellement le temps de prendre connaissance de tous les humains qui nous entourent. Nous avons des occupations, des professions, des familles, des amis anciens, quelques collègues qui nous accaparent. Et c'est bien ainsi. Même si c'est un peu triste pour les solitaires qui demeurent en leur solitude.
Vivre dans des bourgades ou des villes entouré de semblables à soi n'empêchera jamais la solitude. Dans les circonstances de la vie, chacun est amené à prendre des décisions importantes qui l'engagent, le transforment. Ces décisions-là ne se prennent finalement que seul, la condition de l'homme est à ce prix.