Dehors le vent séchait les gouttes de pluie
sur les bras du grand sapin qui était toujours là.
Doucement ils ont écartés les chaises de la table.
et avec d'infinis précautions, ils se sont assis.
Au coin de la pièce, l'horloge égrainait son doux bruit.
Le grand balancier de cuivre, dans lequel, je me regardais enfant,
oscillait dans sa cage de bois blanc.
L'odeur du café emplit la pièce,
une boite de fer blanc, où l'on gardait les biscuits
réservés aux invités vint rejoindre les tasses.
Il y eut un silence, le temps que l'on versa le café
puis réchauffés, ils se laissèrent aller,
chacun prenant garde de ne point gêner l'autre dans la conversation.
ils parlaient et riaient de bon cour en évoquant leurs souvenirs.
Leurs visages abimés, s'étaient éclairés,
leurs gestes, malgré l'animation, restaient emprunts
de la lenteur qu'inflige le temps.
ils étaient là, et vivaient une grande heure
et moi, je les regardais sans bouger, perdue dans mes pensées.
Nid' âme (1994)