

Déjà, lentement s'approche l'été
Et invite le paysan à s'agenouiller auprès des jeunes blés
Le soleil monte avec force dans la ouate des nuages
Et dans ce ciel bleu tendre, la foulée du temps.. L' éternité trop sage.
A travers l'immense...Issus de nous-mêmes le roulis incessant
Il y a tant d'extases et de cœurs qui pleurent dans le goute à goute du temps.
Le sommeil des dieux ne trouve pas de gîte.. Etrange sommeil
L'apparence du repos n'est que fleuves féconds.. sous l’éternel soleil.
Ce que nous voyons n'est qu'un aperçu d'aujourd'hui
Tout nous invite à lever les yeux plus loin que notre monde fini
Divagations
Hier et demain n'est que rumeur qui gonfle comme une dune.
Mon rêve un langage dont je suis l'humble oracle.
Je ne suis que peu ou prou éloigné des grands chemins,
Dans une solitude agreste.
Mon cœur habite des siècles de frondaisons.
Le roman de mon âge s’attelle à l'horizon,
Dont l'étendue n'est multipliée que par le mouvant destin.
La lumière tient au temps et à l'espace d'un infini céleste.
La lente désagrégation me ramène à la poussière
Et en chaque sépulture je suis identifié à la terre.
Ô vous!
Prêtez-moi l'oreille, quelques ondes immortelles,
Comme des juges redoutables tamisent la cité éternelle.
Existe t'il un souffle dans la croissance des nombres
Qui nous augmente comme de simples miracles.
Existe t'il même, ne serait-ce qu' une seule pensée pour y répondre.
Notre vie est d'épines et de rosiers
Et notre cœur a fait son nid au creux du cerisier.
C'est un vieux visage que nos anciennes fortunes.
Avons nous relu le poème qui tisse la trame de notre destinée.
Seul quand le jour abdique, le penseur reste douloureusement incliné.
L'homme est comme l'iceberg, plus grand qu'il ne paraît.
Je raconte mon histoire, je palabre
La vague
Je pense à ma barbare enfance, à l’amertume de l’été, à cet air vide de tout appelant la solitude.
Je pense à l’épine du hasard.
Je pense à toutes les mères!! Et je pense à cet intérieur qui me nourrit comme étant le chemin de l’autre!!!
Je dédie ce poème à ma mère!!!
Le soir sur la dune, l’océan ouvert à l’infranchissable horizon
Je m’amuse au sable fin et à la dérision.
Je regarde la vague devenir gouffre
Sa bouche est béante et tout l'univers s'y engouffre.
Tandis que là haut
La lune rieuse se gonfle comme un gros sein tout rond.
Et pleure au ruisseau et sur la plaine des moissons.
Je ferme les yeux et la nuit me nourrit du passé
Un fleuve sans retour alimente d’innombrables fossés.
A mes pieds ensablés, sombre comme un vin de messe
La mer roule sa vague épaisse
Gorgée d’une éternité noire;
C’est une bouche affamée dévoreuse de mémoire.
La vague avance, aveugle au temps qui passe
Et jour après jour pèse davantage.
Nous allons de concert en petits bavardages
Anonymes, dans un temps long, quelque chose qui nous dépasse.
La vague est comme les larmes d’une mère
Tissées de tourments
Échappée des abîmes: Debout !!
Allez!! La vague, une lame de fond,
Échappée au sommeil du temps.
Elle est de révolte, elle submerge.
Parmi la plus forte, la plus féconde,
Comme le secret qui la créa.
Elle va et vient sans repos et sans berge
Rien ne peut la contenir.
Avez-vous déjà été aimé avant ?
Avant que tout ne soit qu' un vague souvenir
Maintenant, elle est d’ eau profonde
Elle se multiplie et passe au trou de la terre!!
Le lâche s’assiéra sur la gréve,
Je dois dire sa traîtrise envers vous,
L ‘ impuissante pleurera de tristesse,
Et le vrai juste la trouvera.
Pour avoir osé son immortel rêve.
Il veut par son amour l’arrêter
Mais elle ne revient pas,
Elle est d’eau à sa dernière demeur'
La vague est un fracas au milieu de la mer.
Et quand elle va à la fin, .. elle meurt.
LES MIETTES DU POÈME de Jean Lavoué
Magnifique poème et quelque peu troublant
Qu'est-ce qui va surgir aujourd'hui
Que tu n'aies jamais vu
Quelles fleurs du soleil
Fêteront ton chemin
Quelle feuille en tombant
Ranimera l'été
............
Qu'est-ce qui va surgir aujourd'hui?
....
Quel cataclysme, quel incurable ennui.
Peut-être et sans doute un dieu au visage inédit
Qui nous rendra notre liberté perdue.
Le monde moderne fait de nous les orphelins du sacré.
Ô dormeurs, ô cerveaux chloroformés,
Nous rassemblerons nos corps dans les vestiges du passé.
Une autre lumière, jaillie du soleil nous trace un chemin inattendu.
Dans un champs de haut ciel, de vaste espace
La rencontre, une autre vision prend place
C'est une eau vive qui rend témoignage,
Les mots sans correctif prennent la forme des images
Ici, oeuvre l'arbre et ses racines. Ne le taille pas en croix.
L'esclave orgueilleux
Pense: Nous ne sommes pas devenus heureux
Nous n'avons plus beaucoup de folies à commettre
Nous les affamés du lucre, avons-nous encore quelques billets à émettre
Au-delà de l'agitation sans règles, au delà de tout pragmatisme,
Nous avons besoin d'un nouvel humanisme.