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Publications de Gaetan Faucer (25)

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Le vin, c’est divin”, voici le titre d’une nouvelle qui a de la bouteille et où l’on ne cherche point en vain une bonne bouteille! L’auteur? Gaëtan Faucer, dramaturge, aphoriste, poète et nouvelliste surtout inspiré par le théâtre, dont plusieurs pièces ont déjà été jouées. Citons au passage “L’Héritage”, Ed. l’Arlésienne, 2017.

Et ça démarre fort: “Un jeune homme est étalé à même le sol, sur un parterre froid et humide, les mains nouées dans le dos…” Que fait-il là? D’où vient-il? A-t-il tenté de pénétrer par effraction dans la villa de Maya et son père? Les protagonistes sont au nombre de trois, dans un décor relativement austère, calme et serein, pour une singulière confrontation tournant autour du vin rouge, un jéroboam trônant au sommet du cellier, d’un somptueux repas de fête et de la lune aux reflets se condensant sur un morgon et un bourgueil: nous avons le père, très attentif, qui occupe un canapé d’une place, un verre de rouge à la main, qui vient de tirer de la cave le jeune homme encore tout étourdi de se retrouver là, parmi eux, Maya, la très belle Maya, fierté de son père, qui prépare avec soin le repas, la nuit déjà tombée, et le jeune captif libéré (?) que le père fait asseoir seul à la grande table. Etrange!

Faut-il s’attendre à une confrontation digne d’un Simenon? Tous s’observent, le silence alternant avec d’austères échanges, le père principalement préoccupé par la valeur de son cellier, la très belle Maya préparant un plateau de zakouskis avec une parfaite minutie. L’entrée avant le plat principal probablement…

Invité à boire, le jeune homme se retrouve bientôt à moitié ivre...mais quel est le but en fin de compte? “Atmosphère, atmosphère,...” nous aurait clamé cette célèbre actrice et le lecteur se demande ce qu’il va se passer car, forcément, quelque chose devrait se produire. “La scène semble grotesque, presque impensable”. Mystère, des questions en suspens, des incertitudes et une fin de nouvelle que le poète Philippe Leuckx compare à un tableau de Caravage. Pour quelle raison? Découvrez avec cette nouvelle que le vin n’est pas que divin !

Thierry-Marie Delaunois

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Compte-rendu de Joseph Bodson (Le vin, c'est divin)

Gaëtan Faucer a déjà derrière lui une belle bibliographie, dans le domaine du théâtre,  des pièces courtes, mais aussi des aphorismes et des nouvelles. Il a, de plus, et c’est cela son plus riche patrimoine, un style bien à lui, que l’on pourrait définir en deux mots: la brièveté, et l’abrupt. Brièveté: pas un mot de trop dans ce qu’il écrit, il économise ses cartouches. Abrupt: une page ou deux à la fin, et tout s’écroule comme un château de cartes. Les signes avant-coureurs étaient déjà là, mais nous n’y avions pas prêté attention.

Avec cela, une vitesse étourdissante, une sorte de furia, qui anime tout ce qu’il écrit. Et un sens inné de l’absurde, du non-sense, tel qu’on le trouve par exemple chez Saki. C’est un développement, rapide, inattendu, d’une situation qui ne fait rien d’autre que de dérouler ses avancées logiques.

Puisse-t-il encore longtemps nous surprendre: le spectateur n’a plus qu’à se frotter les yeux: ceci n’est pas un rêve.

Joseph Bodson

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L'ivresse des sensations

L’ivresse des sensations

Un jeune homme étalé sur le sol d’une cave est désentravé de la corde qui le retient là depuis deux jours. Un homme – qui fera bientôt office de sommelier – lui fait monter les 39 marches (clin d’œil à Hitchcock) qui le séparent du rez-de-chaussée et de la pièce où il va être convié à un étrange repas familial préparé par la belle Maya…

Cette nouvelle de Gaëtan Faucer, parue dans la belle collection des Opuscules des Editions Lamiroy (qui fête ce week-end sa première année d’existence), installe vite un climat malicieusement trouble, elle ménagera jusqu’au bout le chaud et le froid, le Bordeaux et l’effroi, le rouge (du vin mais pas que) et le noir magnétique d’une nuit de clair de lune.

Tous les ingrédients sont présents pour que soit servi un mets de mots rares, savoureusement choisis pour donner l’eau à la bouche comme la peur au ventre et faire goûter au lecteur à un cocktail d’émotions, plus diabolique que divin, cela dit, qui va vous rendre ivre de ce livre, à n’en pas douter.

Éric Allard

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Gaëtan Faucer a le sens (aigu) du dialogue, les répliques se suivent du rac au tac, sur un rythme très rapide – le débit même de sa diction -, le sens aussi de la mise en scène. De plus, sans trop avoir l’air du toucher, car ici, c’est le fantastique qui règne en maître, et le bon sens est bousculé souvent, mais on s’ y fait, on s’y fait, la critique de notre monde n’en est pas absente. On rit jaune, parfois, on est époustouflé, ébouriffé, mais ça marche, ça marche, et ça court souvent.

Cinq pièces courtes (la triangulation?) dont voici un extrait, tiré de la première, Q.I.:

Elle: Désolée, j’ai assez entendu, ça suffit. Je dois vous éliminer, telle est ma mission. (ne l’écoutant plus. C’est tout de même une triste fin pour un homme si instruit. A jamais, Martin Owierghem (elle claque des doigts).

(La pièce plonge dans le noir, Martin Owierghem crie, des bruits étranges s font entendre. Des coups portés contre les parois, d’autres au sol. Lorsque la lumière revient, il est par terre, inerte. Elle demeure impassible comme si elle n’avait pas bougé, pas fourni le moindre effort. Elle frappe à la porte. Le docteur vient lui ouvrir).

De même, la fin de Sacrée rencontre:

L’ange noir:: Ben non, c’était ça la raison de notre présence ce soir…C’est le grand jour pour toi. Le Grand Départ, quoi! Allez, plein aux As, suis-nous…tu auras des comptes à régler là-haut!

L’ange blanc: C »était en effet pour votre bien que ma présence était nécessaire.

Pierre: Le jour de mon annivers…(à peine audible) Non…

L’ange noir: Navré mec, nous ne faisons qu’obéir aux ordre de…(il plante son index vers le plafond)

(Les deux anges le prennent par la taille, ce dernier est complètement dépité. Ils sortent. Le noir se fait progressivement).

Et ainsi, d’une pièce alors, sur un rythme accelerando, des épisodes pleins d’absurde, de cris et de fureurs…Il faut s’y laisser prendre.

Joseph Bodson

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Mirli, Qui mène me suive, Cactus inébranlable éd. 

Petit livre sympathique, écrit par Mirli. Nouvel arrivant dans l’équipe des joyeux lurons, chez Jean-Philippe -Cactus inébranlable- Querton. Dans la tradition des bons calembours et des phrases alambiquées, le jeune auteur semble tirer son épingle du jeu (de mots) avec une parfaite dextérité. Un vent de fraîcheur dans la littérature, c’est toujours un moment à couper le souffle.

Ne loupez surtout pas les chapitres :

– Des façons de mourir fusillé.

– Epitaphe.

ou encore

– Des façons de gagner du temps.

Mirli, Qui mène me suive, Cactus inébranlable éd.

Vous l’aurez compris, avec Mirli, on ne s’embête pas une seconde. Chaque phrase est un éveil de neurone.

On rit d’abord, puis on se rend compte de la profondeur… Et là, on rit une deuxième fois, voire une troisième.

Un livre agréable, truffé de facéties. Un régal pour les yeux et l’esprit.

Ca fait du bien. Longue vie à l’auteur.

Editions Cactus inébranlable, 9 euros

Gaëtan Faucer

http://areaw.org/mirli-qui-mene-me-suive-cactus-inebranlable-ed/

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J’écoute attentivement Gaëtan Faucer, écrivain et auteur de plusieurs pièces de théâtre. Nous sommes assis à l’intérieur du Théâtre Artistic Athévains à Paris à l’une des table rondes, chaises pliables de jardin, mobilier qui n’était pas sans me rappeler le café-cinéma Le Paltoquet que j’avais ouvert à Bruxelles en 1989. Après de longs instants d’échanges sur nos projets respectifs, le tout avec beaucoup d’écoute, de respect mutuel, il me dit : Patrick Lowie, je dois vous parler d’un projet qui me tient à cœur mais qui me semble irréalisable. J’aimerais vous proposer de le mettre en scène. Je plonge dans ma tasse de thé, par timidité, et en y ressortant je lui dis : vous savez que ce théâtre a été un cinéma de 1935 à 1970 ? J’ai l’intime conviction qu’ils y ont projeté « Théorème » de Pasolini. J’ai des dons de voyance et je peux revoir des événements passés sans y avoir participé, et lire les rêves qui vous marquent à jamais. L’idée de mettre en scène au théâtre ce cauchemar pourrait avoir des effets bénéfiques pour vous, pour votre âme, pour votre amour, pour votre arbre généalogique, pour votre art et surtout pour remettre en perspective votre nécessité d’écrire comme vous le faites si bien. Je vous conseille vivement de le mettre en scène vous-mêmes, je peux vous accompagner si vous le désirez. C’est un beau projet surtout à cette époque où l’art n’est plus qu’un vulgaire produit d’amusement d’une société de consommation en perdition. Il murmure : De nos jours, un spectacle de fakir ne vaut plus un clou. Des adolescents entrent dans le théâtre, une classe d’étudiants. L’un d’eux ressemble à Antoine Monnier, le jeune homme qui joua le rôle de Charles dans Le Diable probablement de Robert Bresson, il parle avec son professeur : Sachez monsieur que je vous admire, je vous trouve même très beau et épatant, mais moi je refuse l’engagement, je suis trop dégoûté par le monde qui m’entoure. Gaëtan Faucer fixe mon regard : je ne vous ai pourtant rien dit de ce cauchemar et encore moins de ce qu’il s’est passé à mon réveil. Je prends de l’argent de ma poche et je paie les consommations. Suivez-moi, lui dis-je, je vais vous montrer quelque chose. Vous allez intituler la pièce « Le cauchemar après le cauchemar », n’est-ce pas ? On se dirige vers les coulisses du théâtre, on traverse des couloirs labyrinthiques, on déplace des bahuts de poupées en tous genres, des buffets en teck, des costumes et des accessoires, derrière tout cela, on observe une belle chatte siamoise, tondue et grise, enceinte, sur le point de mettre bas. Je glisse à l’oreille de l’auteur : Monsieur Faucer, donnez-moi la didascalie. Au même moment, deux renards affamés arrivés de nulle part attaquent subitement la chatte grise tondue et dévorent sa matrice et tout ce qu’elle contient. Vous savez, cher ami, qu’au théâtre plus que dans la vie mais moins que dans les rêves, nous pouvons transformer les événements du monde. Je vais donc à l’instant me transformer en deus ex machina et tuer à mon tour ces renards. Que s’est-il passé à votre réveil ? Je lis la didascalie : à mon réveil, ma douce prégnante, m’apprend avoir perdu notre enfant.

http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article9349

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L'Héritage

L'Héritage :

"L'histoire de deux frères, l'un écrivain raté, l'autre homme du monde.
Ils ne se sont pas vus depuis des années. La mort récente de leurs richissimes parents
va peut-être modifier quelques habitudes..."12273208461?profile=original

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Quelques citations

- Pour l'alcoolique, la réalité dépasse l'addiction. /

-Je bois au fût et à mesure. /

-On reconnaît l'alcoolique anonyme à son penchant pour l'alcool./

-J'ai flambé ma vie par les deux bouts, du coup on m'a incinéré./

-Les lendemains de procrastination sont toujours pénibles./

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Cette sixième pièce publiée de l’auteur de « OFF » et de « Sous le pont », classique s’il en est à l’approche de la Fête des Amoureux, retourne la situation stéréotypée comme un gant. La cruauté, le délire, les atours, les réflexes sexy sont au cœur et au corps de ce « seule en scène » où les objets, l’absence-présence de l’autre protagoniste, amoureux convoqué, étonnent et densifient l’atmosphère glauque jusqu’à la poisse finale et le coup de massue d’un théâtre amer et aigre comme le vin tiré – malheureusement éventé. (Gaëtan Faucer : « Notre saint Valentin », Brumerge, 2914, 40p., 9€

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