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Définissez-vous de manière succincte

Je veux être un souffle, un effleurement. Me définir, c'est m'éteindre.


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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Si le cœur vous en dit, venez rejoindre le groupe théâtre! Vous aimez le monde du spectacle? Vous pouvez aussi parcourir les billets culturels de Deashelle: https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blog/list?user=29982r2s64qm0 

  • Extrait de "Dans le Sang", roman : L'EXIL

    L’exil est une odeur. Celle des bougainvilliers qui n’en dégagent aucune, en Europe du Nord, tant ils sont artificiels. Celle des oliviers, que personne ici ne penserait à cultiver, même en serre d’apparat. Pourtant quoi de plus doux que leurs petites feuilles moelleuses, quoi de plus ravissant que le gris de leur tronc, que l’équilibre de leur frondaison. L’exil est une pesanteur. Celle de cette chaleur que l’on recherche partout, tout le temps, et qui là-bas vous protégeait. Celle de cette pluie qui vous tombe sur les épaules, en même temps que le poids du monde et que cette nostalgie, infinie, d’une terre à jamais perdue, presque de sa propre volonté. Remords inextinguible : Nous aurions dû la garder, pour nos enfants. Logique imparable : Mais en restant, nous serions déjà morts. La vie ou la terre ? Mais qui sommes-nous, peuple sans terre ? Des étrangers pour nos propres enfants, qui traînent inconsciemment cette culpabilité des racines. La culpabilité, notre racine.
  • Extrait de "Dans le Sang", roman : LES MOUCHES

    Au plafond, trois mouches se disputent un centimètre d'espace. La tache brune les fascine. Elles virevoltent aux alentours, s'approchent et s'éloignent, se toisent et se narguent. Au-delà, comme un défi à l'exploration, s'étendent cinq mètres carrés d'une surface blanche, jusqu'alors inexplorée.
    Leurs allers-retours me donnent mal à la tête. Pourquoi se disputent-elles ce lieu minuscule alors que le vaste univers de la pièce s'offre à elles ? Ces mouches ont quelque chose d'humain. Et leur monde se referme sur moi.
    Comme Don Quichotte, j'ai atterri, prêt à affronter moutons et moulins à vent. Plus dangereux encore, j'ai rencontré des hommes. Avec aussi peu de cervelle que ces insectes qui m'obsèdent. Exténué et sur les nerfs, voilà comment je me sens ce 15 juillet, jour de mon arrivée en Ismalie.
    Autour de moi, tout suinte une crasse indéfinissable. Sol jonché de papiers, mégots et objets non identifiables. Drap grisâtre. Graisse et sécrétions diverses mélangées. Odeur de merde arrosée de pisse. Inutile de m'appesantir sur le décor, j'ai préféré lever les yeux au ciel. Je n'y ai pas trouvé Dieu, mais les mouches. Chacun sa destinée.
    Je tente de remettre mes idées en place. Le souvenir du passé récent augmente mon angoisse. « Inimaginable. » Cette situation est tout bonnement inimaginable. C'est le seul mot qui me vient en tête.

    Il faut que je dorme.
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