Visite ton cœur souterrain
Voyage sur les lignes de tes mains
Cela vos bien les chemins du monde
Visite ton cœur souterrain
Voyage sur les lignes de tes mains
Cela vos bien les chemins du monde
Chacun porte ce silence
cette paix qu'il faut atteindre
aux visages reposés
je reconnais
ceux dont la solitude
ne pèse plus
ceux-là
ont le sang vert
se sont défaits du néant
s'affairant à des amours
ces choses précieuses
parce que faillibles
le cœur a parfois ses abondances
ailleurs certains visages
deviennent des habitudes
d'autres cœurs
ont la couenne dure
j'oeuvre parmi les vivants
dans un pays
à peine levé
usant ma langue de rivière
ma langue d'asphalte
pour un peu de bruit
dans nos vies minuscules
Cette distance
entre la tête et la terre
porte la douleur à la lumière
comme je te porte toujours,
plaine ouverte et somptueux repos,
et je crie la terre en parfum
si près de ces éclairs terrestres
qui m'illuminent de loin.
vendredi matin
J'écris dans l'absence de la grâce,dans l'absence de la lumière par un jour de soleil éblouissant,intense.Cet hiver bleu me touche le cœur.J'apprends la foi en vivant;j'apprends comment souffrir, comment comprendre la mort.Je baisse la tête devant tant de lumière. La vie est sacrée et son passage illumine toute la Terre.Le corps n'est que lumière.
extrait
Sœur aimée
je te caresse
avec la fumée de ton corps interdit
avec la pluie froide de décembre
dans les hautes prairies lointaines
au sud de cette existence trompeuse
lève-toi les yeux bleus les yeux noisette
les yeux d'ambre et de feu
ton regard me fait du bien
te regard me fait nulle
ton regard me hantera
dans les profondeurs
de mes nuits assassinées.
Femme rapaillée
je te brûlerai
dans la neige de ton cœur séculaire
dans les vents qui te bouleversent
grand sang bleu-vert aux entrailles de paille
ton enfant sera à l'image du volcan
lavé par l'eau limpide des jours pacifiques
pour renaître de la lave de ton absence.
ANDREA MOORHEAD 1er trimestre 2016 -Les Éditions Mémoire d'Encrier
Quelques objets sans importance
et la terre lèche ses fissures,
silhouette mauve dès le soir
une aile arrachée à l'air instable
couve sous les cendres
phœnix impossible à ressaisir
tant la terre tremble,
quelques objets sans valeur
et la terre couve ses blessures
de métal, de chair, d'espoir radioactif.
à travers la vitre il regarde la profondeur de la neige en février
l'intensité noire de la pluie au moment ou l'âme disparaît
et le lac se regèle à chaque coup de vent
des rives imaginaires reviennent à la surface
des plaines de blé inventées par l'isolement et l'abandon
la nuit des oiseaux tracée dans l'angle du soleil
la perte qui vient de toute chair
Un feu se met au coin de la nuit
dans les ténèbres près de la porte.
apportons de la lumière
ce qui brûle n'a pas de nom..
INVISIBLE PARMI LES FEUILLES
UNE ÉTOILE DORT
LES TÉNÈBRES GRANDISSENT ---
QUE LA PAROLE SOIT DE FEU.
Toute la nuit, il a neigé.
le chemin ne mène nulle part.
nous prions tous dans la neige,
la bouche contre la terre qui brûle.
La nuit t'apportera
de mes nouvelles, loin
dans les montagnes ou la crête
s'enflamme et les oiseaux chantent
d'une profusion inouï,
toujours de l'autre côté de la montagne,
là ou le printemps s'es déjà éclaté
et le vent effacera toute cette neige
perdue.
Laver la terre
une fois pour toutes
laver de tous ses maux
des morts, des guerres
et la suspendre propre enfin
à une corde de lumière
entre la lune et le soleil
(La lesive de Le violon vert- Recueil de poèmes de Pierre Chatillon)
... Cris de malheur et cris de bonheur. Folie de la passion. Folie de la jouissance. Folie que de vouloir organiser ce beau désordre, Folie que de vouloir penser la démesure et la penser quand même.Folie que de penser mesurer l'infini.. L'écriture connaît intimement toutes ces folies.
L'Infante immémoriale - Madeleine Gagnon
Mon cœur file et siffle comme un train dans la nuit
Tempus fugit
Toi seul peux l'entendre
Il va vite
Il s'emballe
Toi seul peux le ralentir
Tempus fugit
Alors l'aube nous appartiendra
Comme la neige à l'hiver
Comme le muguet au printemps
Comme la cigale à l'été
Comme les couleurs à l'automne
Tempus fugit
Mon cœur arrive
il est là tout contre toi
Entendons-les battre ensemble
En harmonie
Comme la lune avec la terre
Comme le soleil avec la mer
Tempus fugit
Alors l'éternité nous appartiendra
Jean-Paul Daoust.inédit
Je cite ici le texte d'une chanson de Daniel Lavoie,auteur compositeur qui m'a toujours beaucoup touchée mais dont ce texte en particulier, m' émeut davantage, en ce moment :
Qui sait
... Qui sait, peut-être que je n'ai pas d'âme
peut-être je n'ai pas de coeur
Non même pas de flamme Juste une ombre,
un vide, une petite pièce sombre
Le creux entre deux lames, si j'avais
juste la moitié d'une âme je pourrais
voler bien plus haut
Je verrais tes yeux éteints,
je saurais faire ce qu'il faut
Si j'avais juste une poussière d'âme
Je n'pourrais plus jamais tout briser
Mais je n'sais pas t'aimer
et je te fais pleurer
Si j'avais juste la moitié
d'une tête,j'entendrais
tes appels au secours
Cette moitié me suffirait mon amour
pour savoir ce qui t'a blessé.
Et si j'avais juste la moitié d'un coeur
je verrais tes cernes au petit jour
Cette moitié me suffirait pour
comprendre le mal que je te fais.
Qui sait -tiré de l'album de Daniel Lavoie- J'écoute la radio
"Le commencement, la fin d'un amour, deux instants pour ainsi dire, immortels, restent à jamais dans la mémoire""Combien, longtemps après avoir été frappé à mort, tente de revivre , demande encore à vivre. l'amour? La ténacité qu'il y met, l'âme ne voulant plus de ce que veut encore le corps -elle- même, la pauvre âme, se leurrant aussi -, est bien , de toutes les aventures qui nous arrivent, l'une des plus terrifiantes et incompréhensibles.
Gabrielle Roy- La détresse et l'enchantement