3ème présentation de mes poèmes (lecture à voix haute)
avec Didier Limat à la harpe
3ème présentation de mes poèmes (lecture à voix haute)
avec Didier Limat à la harpe
De temps en temps le papillon m'emporte loin d'ici
Vers une prairie aux mille senteurs
Il me dépose sur une marguerite
Je m'assoie sur son pistil et me laisse envoûter par son parfum
Je n'effeuille pas la marguerite
A travers la blancheur de chaque pétale
je lis l'invisible
Je cueille tous les mots qui s'y trouvent
Des mots légers vivants et colorés
Quand le papillon revient me chercher
Ma besace est pleine à craquer
Sous le vieux tilleul
Je vide mon sac
Les mots s'éparpillent sur la table
Comme une nappe aux couleurs printanières
Je les assemble tel un puzzle
Pour en faire le plus merveilleux des poèmes
C'est le printemps
Lysandre papillonne dans les rues de la ville
Une porte ouverte qui invite à entrer
Elle n'hésite pas
Et le temps s'arrête
C'est le printemps
Lysandre papillonne de tableau en tableau
Ses yeux caressent des sculptures aux reliefs doux et arrondis
L'artiste lui parle
Elle l'écoute
Lysandre parle peu
Elle sourit
Elle accepte le verre qu'il lui propose
Elle l'écoute encore
Dans les silences elle entend ce qu'il n'ose pas lui demander
Lysandre cultive le mystère
Elle parle peu
Elle sourit
Elle s'en va
Le temps la reprend
C'est le printemps
Lysandre papillonne dans les rues de la ville
Avec à son cou un pendentif aux reliefs doux et arrondis
Qui brille au soleil
La poésie est une rivière qui prend sa source dans l'enfance.
Trop longtemps souterraine, elle a choisi un jour d'octobre pour rejaillir au soleil.
La poésie coule dans mes veines.
Elle ouvre mon cœur et mon esprit.
La poésie est un éternel printemps.
C'est un cœur d'enfant, un émerveillement.
J'appartiens à la poésie de cet univers.
Je suis poésie.
La poésie, le jardin secret de mes jeunes années
fleurira encore dans mes jours d'hiver.
Je ferme les yeux et je t'attends.
Mais tu ne viens pas.
J'attends que tu me prennes dans tes bras.
J'attends que tu te glisses en moi....
Je prie pour que tu m'emportes dans tes rêves.
Avant que le soleil se lève.
Je ferme les yeux et je t'attends.
Mais tu ne viens pas.
Mon cœur bat trop fort, je respire trop vite.
Mes envies de vivre te font peur.
Tu me fuis, tu m'évites.
Tu n'es jamais à l'heure.
Je ferme les yeux et je t'attends.
Mais tu ne viens pas.
Sans toi, pas de grasse matinée.
Je me sens abandonnée, délaissée.
Par toi, qui m'est si souvent infidèle.
Mon cher et doux sommeil.
Je ferme les yeux et je t'attends.
Mais tu ne viens pas.
Revoici l'automne flamboyant.
Revoici octobre avec ses senteurs qui ravivent les souvenirs.
Assise sur un banc de bois, je regarde les arbres et la nature qui se préparent à l'hiver.
Je profite de la douceur du soleil....
Souvent, je t'attends là...
La forêt m'appelle.
Elle m'attire irrésistiblement.
La forêt me veut seule.
Elle m'ouvre ses bras.
Chez elle, je suis chez moi.
Souvent, je t'attends là...
Dans les rues de la ville, je flâne.
Je me noie dans la foule et le bruit.
Sur les marchés, je m'attarde, j'observe les gens.
Souvent, je t'attends là...
Dans mes errances solitaires,
l'inspiration se fait toujours attendre.
J'ai attrapé une plume.
Celle que le vilain petit canard a perdue en s'envolant.
J'ai trouvé une plume pour écrire la symphonie d'un matin de mai.
Le chant des oiseaux et la musique de la pluie.
Les oiseaux n'abandonnent jamais....
Ils chantent jusqu'au retour du soleil.
Ils chantent encore quand il est là.
J'ai attrapé une plume.
Celle que le vilain petit canard a perdue en s'envolant.
J'ai trouvé une plume pour écrire celui qui a retrouvé sa place.
Le cygne majestueux.
C'est une douce soirée de juillet. Une des plus longue de l'année.
Ils sont tous venus. Les amis d'autrefois, les amis d'aujourd'hui se retrouvent autour de cette table, sous le tilleul centenaire. Des lanternes sont accrochées à ses branches et des bougies posées sur la table.
Rires et conversations se mélangent, ils sont joyeux.
Elle les écoute et les observe. Elle sourit, heureuse.
Elle lit dans leurs yeux des mots qu'ils ne disent pas....
Il y a peu, elle a pris conscience de ce don et a compris pourquoi certains ont le regard fuyant.
Mais ceux qui sont là, ce soir, lui font confiance. Ils n'évitent pas son regard et elle connaît leurs secrets.
Quand les assiettes sont vides, ils se tournent vers elle et attendent. Ils sont venus pour ça.
Alors, elle se met à parler. Elle retrouve la petite fille et raconte.
D'une voix charmeuse, douce et mélodieuse, elle les emmène dans le pays de l'enfance et des rêves oubliés.
Peu à peu, la nuit tombe, on n'entend que sa voix accompagnée du chant de quelques grillons.
Lorsque l'histoire est terminée, ils la remercient. Certains, émus, restent silencieux.
Tour à tour, ils vont l'embrasser.
Lentement, à voix basse et avec des petites étoiles dans les yeux, ils se disent au revoir.
Ils retournent à une vie connectée à des écrans.
Elle sait qu'ils reviendront, ici, autour de cette table.
Pour y retrouver un peu d'enfance et d'émerveillement.
Avant d'éteindre les bougies, une dernière fois, elle lève la tête vers le tilleul centenaire.
Elle lance un regard complice au hibou, que personne n'a vu.
Avec moi, je prends ton sourire.
Celui qui réveille le mien.
Celui qui revient.
Les jours de pluie.
Avec moi, je prends ton regard.
Celui qui me scrute, m'interroge.
Cet océan dans lequel je plonge et me noie.
Pour oublier le reste du monde.
Avec moi, je prends ta voix.
Celle qui chante au fond de moi.
Celle qui murmure à mon oreille.
Avec moi, je prends ton rire.
Celui qui jaillit en écho à mes mots.
Celui qui fait renaître ma joie quand il pleut.
Avec moi, je prends ta douceur.
Celle qui me rassure quand la vie est dure.
Celle qui sèche mes larmes.
Avec moi, je prends ton souffle.
Celui qui m'empêche d'étouffer.
Celui qui me permet de respirer.
Avec moi, je prends tous nos secrets.
Enfouis à jamais dans mon cœur.
Comme un trésor dans un coffre.
Dont la clé a été jetée à la mer.
Avec moi, je te prends.
Dans ma tête, dans mon corps.
Dans mes veines où le désir brûlant ne cesse de couler.
Avec moi, je te prends.
Comme tu es.
Avec moi, je prends ton absence.
Celle qui se remplit de souvenir.
En équilibre sur un fil.
Je marche vibrante et légère.
Fil de soie caressant mes pieds.
Fil de désir qui nous relie.
Chemin de traverse qui mène au plaisir.
De détours en retours.
Fil solide et fin tissant sa toile telle une araignée.
Fil de désir qui nous relie.
Au petit jour, sentier boisé.
Fil invisible perlé de rosée.
Sous le ciel étoilé.
Fil lumineux se déroulant au gré de nos envies.
Fil de désir qui nous relie.
Sur un petit nuage, pas loin du soleil.
Fil de satin entourant de douceur nos secrets.
Fil de désir qui nous relie.
Fil du temps et fil du désir s'emmêlent joyeusement.
Souvent, je rêve de toi.
Je te vois repliée sur toi-même, endormie.
Recouverte de laine pour te protéger du froid.
J'essaie de te réveiller.
En vain.
Souvent, je pense à toi.
Bébé au creux de mes bras.
Je te berce, je te parle, je chantonne une douce mélodie.
J'essaie de te rassurer.
En vain.
Bébé accroché au bout de mon sein
se nourrissant de mon lait d'amour.
Je t'ai donné mes jours et mes nuits
pour te faire grandir.
Je t'ai donné bien plus qu'on ne peut l'imaginer.
Tu as tout pris.
J'ai semé des petites graines tout au fond de toi.
C'est à toi de creuser pour les trouver, à toi de leur apporter ta lumière
et les faire fleurir.
Je t'ai donné la vie.
T'éveiller à la vie, c'est à toi de le faire.
Mon amour, ma vie, ma fille.
Souvent, je rêve de toi.
Je te vois repliée sur toi-même, endormie.
Sous cet arbre.
Un jour de juillet.
Le chant des oiseaux et le cri strident d'un grillon.
Elle regarde le ciel bleu et les champs autour d'elle.
Un champ de blé mûr et ses coquelicots.
Le parfum de la terre et celui de l'herbe fraîchement coupée.
Les sons et les senteurs l'emmènent vers d'autres jours de juillet.
De sa mémoire, les nuages noirs se sont estompés.
Elle se revoit petite fille.
Innocente et légère dans les hautes herbes.
Joyeuse et chantante qui enjambe les jours de pluie.
Pour la rejoindre là.
Sous cet arbre.
Faisant couler des larmes douces sur son visage.
Soudain, elle comprend d'où lui vient sa force.
De cette nature avec laquelle elle ne fait qu'une.
De cette terre qui la comblait déjà petite fille.
Elle s'est assise là.
Sous cet arbre.
Un jour de juillet...
Sans mot, sans musique.
Juste le chant des oiseaux.
Le murmure du vent dans les arbres.
Un instant, seule avec toi.
Plonger mon regard dans le tien.
Y voir une lueur s'allumer.
Frôlement de ma main sur ton épaule.
Un instant, seule avec toi.
Respirer ton souffle sur ma joue.
Te sentir si proche.
Me sentir si vivante.
Douceur et bonheur.
Un instant, seule avec toi.
Je vous contemple.
J'essaie de vous comprendre.
Seule dans mon coin.
Effacée, presque invisible.
Un pas en avant.
Et, elle apparaît...
Celle que personne n'attend.
Celle qui surprend.
Tranquille dans mon coin.
J'observe.
Le monde qui m'entoure.
Un pas à droite.
Un pas à gauche.
Changement de perspective.
Un pas en avant.
Et, elle apparaît...
Celle qui écrit.
Celle qui agit.
Tranquille dans mon coin.
Passive et rêveuse.
Seule dans ma bulle.
Un pas plus haut.
Un pas en avant.
Et, elle apparaît...
Celle qui aime.
Celle qui donne et reçoit.
Les couleurs du présent éclairent les souvenirs.
Couleurs éclatantes et superficielles d'un souvenir
qui se fanent sous la lumière crue du présent.
Souvenir gris qui sous les nouvelles couleurs chaudes du présent
devient source d'espoir.
Le gris vire au sépia.
Les couleurs du présent offrent des nuances au passé.
Le passé n'est pas figé comme les photos en noir et blanc.
L'avenir se dessine avec les couleurs du présent.
Les couleurs du présent sont les pensées positives ou négatives
Capucine écrit.
Sans trop de rimes, ses mots ont un rythme.
Il y en a tant qui écrivent aussi.
Chacun ses rimes, chacun sa prose.
Il y en a tant qui n'écrivent jamais,
qui portent en eux
des trésors d'imagination.
Capucine écrit.
Et parfois se dit:
A quoi bon?
Il y en a tant qui écrivent aussi.
Sur tout, sur rien.
Tout s'écrit.
Mais est-ce que tout se lit?
Il y en a tant qui ne lisent pas.
Capucine écrit.
Il y en a tant qui écrivent aussi.
Si on s'unissait pour écrire la Paix...
Assise sur un banc, j'attends un train.
Dans la chaleur matinale, tout de blanc vêtue,
elle apparaît.
Un ange au féminin.
Elle s'assied à côté de moi.
Sourire très doux.
Elle me demande mon nom.
Elle me parle, je réponds.
Elle m'appelle par mon prénom.
Mais les mots n'ont pas d'importance.
Assises côte à côte, on attend.
Je regarde les maisons, les montagnes.
Ma solitude et ma souffrance envahissent l'espace.
Je tourne la tête.
Nos regard se croisent
Sourire très doux.
Mon regard se pose sur les montagnes.
Une vague me submerge.
Je retiens mes larmes.
Le train arrive.
On se dit au revoir.
Elle m'appelle par mon prénom.
Je n'ai pas retenu le sien.
Tout de blanc vêtue,
elle disparaît dans la foule.
Un ange au féminin.