Maria et les trois prétendants
Maria, marie-toi au plus vite
Parmi tes prétendants tu dois choisir
Car trop d’attente te fera moisir
Si tu ne respectes pas les rites.
Tu consumeras tes vingt ans
Tu seras une vieille d’antan.
Et puis que veux-tu qu’on aille dire
A toutes ces langues aiguisées pour médire ?
Voilà ce que te répétait tout ce monde
Et toi tu trouvais bien immonde
De ne pouvoir suivre ton cœur
Jusqu’aux confins du bonheur.
Ta mère te proposa un marin
Car elle aimait le poisson à la sauce
Et dès les premières lueurs du matin
Elle planifiait pour ta nuit de noces.
Et toi tu défilais tes craintes :
Si la mer resserrait ses étreintes
Autour de ton pauvre mari matelot
Ta vie ne serait que d’amers sanglots !
Non ! Non ! Ma chère mère
Tu veux me rendre la vie amère
Je t’achèterai du poisson tout près
Et j'en choisirai encore de plus frais !
Le deuxième prétendant se présente
C’est une connaissance récente
Après avoir longtemps prêché
Il se vanta d’être le joaillier du marché :
Je te couvrirai de mille bijoux
Rien ne sera mon unique joujou
Que toi, ô belle, ravissante femme
Si tu acceptes d’apaiser mes flammes.
Vexée, Maria fondit en larmes
Mais libre arbitre était son arme
Scruta longtemps ce trésor
Se souvint que tout ce qui luit
N’est pas vraiment de l’or
Et prit aussitôt congé de lui.
Un jeune poète l’aborde :
Belle femme, en vérité
Un pur nom qui concorde
Avec votre piété et chasteté
Mérite bien un mari émérite
Au cœur affranchi des rites
De ceux qui créent la discorde ;
Et si bien votre corps s’agite
Et que votre cœur palpite
C’est que l’Amour nous accorde.
La nouvelle circula à la ronde
Prière d’en deviner la suite.
Lahoussine EL HOUSSAINI
Agadir, le 02 Mai 2014