Le réseau des Arts et des Lettres en Belgique et dans la diaspora francophone
Le fruit de mes merveilleuses rencontres avec les poètes, écrivains et artistes belges.
Le Testament des poètes est le titre générique de 74 CD-ROM que j'ai consacrés aux écrivains, et artistes belges qui me furent connaissances et parfois amis chers
Membres : 180
Activité la plus récente : 3 févr.
MySpace
Tweet
Commenter
Une femme, une ville... D'un lieu de résidence à l'autre, des strotjes marolliennes aux larges avenues des beaux quartiers, de l'école laïque à l'université en Mai et ensuite, du premier baiser sur une plateforme de tram bondé à l'amour fou, de Tintin à Marcuse, Vaneigem et Debord, de la bruxellisation au façadisme, du Juste Lipse à Schuman en passant par le Berlaymont, du BEF à l'€... Qui, de la cité ou de la citadine, habite l'autre ?
Editions Maelström, collection Bruxelles se conte, 3 €.
J'ai consacré à l'oeuvre de Jacqueline De Clercq, en son temps, un de mes 74 CD-ROM de ma série "Le Testament des Poètes" sur les écrivains et artistes belges contemporains:
Robert Paul
Une nouvelle parution du Poète Jacques Demaude
Jacques Demaude, « Formes, clartés, portes charnelles » : poèmes. Bruxelles (42/10, avenue Georges Henri, 1200) : Editions Orbes, 2011.
« Formes, clartés, portes charnelles », le nouveau recueil de Jacques Demaude nous informe dès son titre que les trois parties du livre, à forme sonate, sont à la fois composites et complémentaires. Composites car formées de poèmes « instantanés », à différents moments de la décennie écoulée. Complémentaires parce que le propos général du livre est celui de la possibilité d'une rédemption. La forme ternaire de l'ensemble nous indique aussi que peinture et musique sont, en tant que manifestations de l'Art, des portes d'accès charnelles à la beauté, à l'Etre, au Cosmos, à Dieu, mais surtout à l'éthique, à la capacité pour l'homme de choisir le chemin de la paix plutôt que de la destruction. Le recueil tout entier, formé d'instants poétiques nés de la contemplation d'oeuvres picturales ou de l'audition d'oeuvres musicales, est placé sous le signe de Saint Pol Roux et d'Achille Chavée : ces deux citations mettent en lumière le rôle salvateur de l'imagination et de la création d'images poétiques, qui pour une fois, nous montrent, dans le style d'écriture, à côté du Demaude au ton habituellement prophétique et spirituel, un Demaude plus surréaliste. Chaque poème de chacun des trois mouvements est situé en référence à une oeuvre et au lieu où celle-ci est vue, ou écoutée : tous ces lieux sont publics (galeries d'art, musées, églises...). Chacun des trois mouvements se clôture cependant sur un poème qui est écrit dans l'intimité (chez une amie, à domicile). Il y a donc une corrélation spatiale établie par le poète entre le dehors et le dedans, qui répond à la dialectique intériorité/extériorité, paix/brisure, destruction/rédemption, perceptible dans le propos argumentaire général du livre. Demaude veille ainsi, de manière très fine, à ce que l'architecture physique du livre corresponde à son propos esthétique et spirituel. Tout comme le poème né de la circonstance témoigne que ces instants créatifs forment une trame, un propos déjouant les hasards, permettant une lecture qui ne trahit en rien un « chemin de vie », au contraire. L'éphémère témoigne ici pour une conscience pérenne et cependant ouverte, fluide, évolutive.
Le premier mouvement s'ouvre par une citation du poète tchèque Vladimir Holan : « Et minuit seul connaît les morts ». Chaque poème naît de la contemplation d'oeuvres plastiques (Music, Vandercam, Picasso, Tikal, Istler, Dabée, Moore, Collet, Eijberg, Elza Jacquy). Le ton général est sombre, n'élude en rien la blessure, la mort, le Mal, l'expérience de la perte et de l'absurde. On y retrouve un Demaude proche du ton des Prophètes de l'Ancien Testament mais aussi des poètes d'Europe Centrale des années 1900-1930 et des poètes expressionnistes allemands, auxquels il a consacré une belle anthologie.
Nous frappe dans cette écriture le ton lyrique, souligné par de nombreuses exclamations, les injonctions adressées aux lecteurs, l'urgence et l'image : la foi est « pourrissante », « nos mains s'ouvrent, se ferment/sur un effondrement », le poète ne rencontre « que la peur charbonneuse au fond des charognes », et « l'orgueil s'éteint / quand les décombres vocifèrent / une impuissance d'or »... Toutefois, Demaude n'est pas un homme de la désespérance : sa colère, son constat de la douleur ont pour fonction d'ouvrir un chemin, d'appeler ses semblables à dépasser le chaos du temps et les naufrages de la vie. En effet, dit-il, dans un poème dédié à Guernica, « au coeur des pierres germeront/les grains d'une ville à renaître ».
Le second mouvement s'ouvre par une citation d'Edith Sitwell : « Ils frayent leur chemin parmi des mondes de poussière/pour trouver le sentier de l'Homme à proximité du soleil ». A travers l'audition d'oeuvres musicales, le poète amorce ici le second pas sur le chemin de la conscience. La figure de Prométhée y est centrale : le constat désespéré et la révolte se poursuivent par une auscultation certes des douleurs de l'âme humaine et de la capacité de celle-ci à chuter comme à s'émerveiller, mais le chant, la musique ont ceci de particulier que, même traversés d'orages, ils sont « empreinte blanche, privilège/fugue pacifiant les chemins »... Au-delà du mot et de l'image, la musique semble jouer le rôle d'un moyen pacificateur et reliant à l'intériorité et à la spiritualité. La forme poétique se fait ici plus ramassée, des tercets sont proches du haï-ku, dont Demaude affectionne la forme et le poète déploie une belle musicalité faite d'assonances et de rimes intérieures : « Nul vautour ne dévore/en vain les remords du soleil/Nul dieu ne désespère » car il s'agit de « délivrer la prière/la frêle frayeur des mourants/Proférer la Présence ». Dans ce second mouvement, le poète maintient toutefois l'injonction et sous l'appel à la prière et à la plénitude l'on devine encore l'urgence de broyer les hurlements de la souffrance humaine. Car, comme l'écrivait Luc Norin dans La libre Belgique (24/08/2007), « ce poète est homme de reliance ».
Les citations de Franz Moreau, le hennuyer et Chabbi, le tunisien, témoignent ensemble de cette sensibilité à la reliance dans la troisième partie du livre : la lumière et sa beauté sont preuves de l'ombre de Dieu, forme d'accord parfait avec l'absolu pacifié... Et ce sont d'ailleurs les couleurs bleues et blanches qui prédominent dans les images surgissantes de la mer, de l'écume, du vol des oiseaux, des bleuités du ciel et des lueurs de l'aube. Sans pour autant édulcorer l'urgence du propos ni céder à aucun quiétisme, le poète continue à questionner le « ciel-violence » autant que le vieil océan. La falaise et l'abîme sont présentes comme toujours chez lui. La figure d'Ulysse est nommée tout comme celle du Christ est évoquée à travers la Cène mais c'est au-delà des exils, des morts et des naufrages, la réconciliation, la promesse d'un apaisement, fut-ce à travers les révoltes, qui sont ici convoqués. Et le dernier poème du recueil synthétise le tout en un chant d'amour totalisant dédié à la compagne aimée, par ailleurs artiste visuelle, Jeanne-Marie Zele, chant d'amour qui témoigne dans le Vide, de la Présence, et dans la Chair, de l'Esprit... : « Exprime purement les creux de la lumière,/comme stèle soumise au prodige éternel! ».
Poète généreux, ouvert sur le monde, homme de conviction et de combat, Jacques Demaude, borain d'origine, est aussi une des voix les plus justes et spirituellement exigeantes de notre littérature : ancien mineur, objecteur de conscience qui purgea une peine de deux ans à la prison de Mons, journaliste au Drapeau Rouge, théologien à la jointure des mondes juif et protestant, remarquable traducteur, « sa relation au monde s'y étend à tout le Vivant, ne séparant jamais l'apparent du non-visible, ni l'homme de son questionnement, ou la nature de son mystère » (Luc Norin). Il serait urgent que ses oeuvres, auto-diffusées, soient rendues accessibles à un plus grand public.
Eric BROGNIET
J'ai consacré à l'oeuvre de Jacques Demaude, en son temps, un de mes 74 CD-ROM de ma série "Le Testament des Poètes" sur les écrivains et artistes belges contemporains:
Robert Paul
C'est formidable de rejoindre un tel groupe!
moi aussi j'envie de publier!
Je signale fermement aux membres de ce groupe, que cet espace n'est pas l'endroit où vous devez ajouter vos poèmes. Pour
cela, il faut se servir de l'insertion de vos poèmes au moyen de billets
de blogue. De cette manière, ils se trouveront sur vos pages personnelles.
Ce groupe porte comme intitulé:
"Le fruit de mes merveilleuses rencontres avec les poètes, écrivains et artistes belges", et je pense qu'il faut se tenir au sujet
Bienvenue dans
Arts et Lettres
L'inscription sur le réseau arts et lettres est gratuite
Arts et Lettres, l'autre réseau social, créé par Robert Paul.
Appel à mécénat pour aider l'éditeur de théâtre belge
"Faisons vivre le théâtre"
Les Amis mots de compagnie ASBL
IBAN : BE26 0689 3785 4429
BIC : GKCCBEBB
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Musée belge de la franc- maçonnerie mitoyen de l'Espace Art Gallery
Billets culturels de qualité
BLOGUE DE DEASHELLE
Attention!: lire nuit gravement à l'ignorance.
Nouveau: Partenariats multilingues:
7 partenariats à plusieurs mains
-87 billets
-16 billets
Voies et chemins antiques de la Grèce
-19 billets
-39 billets
-38 billets
-5 billets
Ancien Testament
En préparation
I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé
II. 1880-1914 : Un bref âge d’or.
III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude
IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire
V. 1960-1985 : Entre hier et demain
Max Elskamp, dit "L'admirable", poète à qui est dédié le Réseau Arts et Lettres
-27 billets
Menneken-Pis. Tenue de soldat volontaire de Louis-Philippe. Le cuivre de la statuette provient de douilles de balles de la révolution belge de 1830.
(Collection Robert Paul).
© 2023 Créé par Robert Paul.
Sponsorisé par
Vous devez être membre de Le Testament des Poètes pour ajouter des commentaires !