La question du chef-d’oeuvre ne serait plus d’actualité ?
Monde en-soi, création individuelle obéissant à des règles singulières, conséquence d’une ingéniosité, destin autonome, etc., le mode d’existence du chef-d’œuvre qui révélerait une présence singulière est effectivement contestable. Car la valeur des « chefs-d’œuvre » dépend moins de critères objectifs que d’une certaine tradition académique.
Voulant échapper à toute forme de conditionnement, éducatif, social ou psychologique, modernité et post-modernité ont souvent contesté, parfois avec violence, le principe même du chef-d’oeuvre.
Que seraient les « chefs-d’oeuvre » d’une époque qui refuse, non seulement la possibilité de cette excellence, mais même aussi, parfois, la notion d’« oeuvre » elle-même?
Pour autant, le « chef-d’oeuvre » a la vie dure ; il ne cesse de se manifester à travers des dispositifs de présentation, de médiatisation, de collection, de reproduction, de détournement, d’exposition, de mise en scène, de commercialisation…
Le prix effarant atteint par certaines oeuvres n’en fait-il pas automatiquement des sortes de chefs-d’oeuvre ?
Et si le marché de l’art fabrique la valeur de l’art, que dire de la valeur des faux ? Que dire aussi des invendables ou des intouchables ?
Comment le droit appréhende-t-il la notion de chef-d’oeuvre et que dire du rapport entre chefs-d’oeuvre et politiques publiques ? Cela fait déjà longtemps que l’État intervient dans le champ artistique. De fait, les politiques publiques en la matière concernent aussi bien le soutien à la production, la diffusion et la valorisation que la protection du patrimoine culturel commun…
Entre coeur et raison, la sacralisation des chefs-d’oeuvre produit des savoirs, des savoir-faire et des savoirs sur le faire. Mettant en avant le patrimoine, restaurant les objets de l’art ou les reconstituant, favorisant le tourisme culturel en inscrivant une oeuvre dans une salle, un musée, une ville, une région, un pays… l’industrie culturelle s’enrichit toujours plus des multiples modes d’existence des chefs-d’oeuvre.
Réponses
Roger Wauters a dit :
J'ai découvert l'endroit où le tableau se trouve et je vous envoie ma découverte :
Narcisse, par Le Caravage (vers 1595), Galerie nationale d’art ancien (Rome) Cordialement, Roger
Gilbert Jacqueline a dit :
Les chefs-d'oeuvre abondent dans la nature, se révèlent à tout moment, nous émeuvent, nous emplissent de joie et parfois nous laissent figés dans l'émerveillement.
....AU PRADO A MADRID peut être??
Gilbert Jacqueline a dit :
.....il existe aussi des terrains stériles....... des mauvaises herbes........
mais le tout arrosé .....d'un breuvage "éthéré" peut rendre plus
subtil, nettoyer et éponger....
et le nouveau apparait quand l'ancien a été effacé !
LA LUMIERE FAIT CROITRE........ LES TENEBRES PEUT LA TERNIR...
MAIS LA LUMIERE A JAILLI DES TENEBRES..............
en ce qui concerne les tribus dont tu me parles, je vais explorer la chose...
mais moulte ethnies différentes des arborigènes "modernes" que nous sommes
peuvent exprimer et créer de grandes "oeuvres"!!!
a+
... un germe de l'esprit qui demande quand même pas mal de jardinage pour aller au-delà de sa promesse!
Combien de germes de l'esprit ne rencontreront-ils jamais le terreau fertile de la conception et se perdront ... dans le désert de l'envie des oeuvres... avortées?
Les tribus des niakas et faudrèques comptent le plus grand nombre d'individus sur cette terre!
Amitiés,
Jean-Marie
sylviane josephine tirez a dit :
......dans notre désert peut surgir un germe d'esprit qui
pourrait apparaître s une Oeuvre ....dans sa pleine objective et conscience affirmée réalisée
peut devenir "Chef "
MAMYBLUE
Savourer ou oeuvrer , il faut choisir! Des tas d'auteurs ont dit qu'on vivait heureux auprès de son arbre... Tytire ,tu patulae recubans sub tegmine fagi...Brassens, Virgile ....
Certes le plaisir est le même des deux côtés mais il est plus facile de savourer la vie sans effort qu'oeuvrer en savourant!
Qu'on le veuille ou non,faire une oeuvre demande de l'effort; Celui qui a la pleine conscience de la saveur, de la valeur de la vie n'agit pas ; la dolce vita dans la dolce farniente! paresse contemplative et désir d'excellence sont contradictoires sinon l'excellence de la dolce farniente qui est à la portée du premier venu!
sylviane josephine tirez a dit :