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Il s’agit d’un essai de Benjamin Walter paru en 1936. Il y examine comment la possibilité de la reproduction de l'oeuvre d'art (concommitante de l'intervention des masses dans l'histoire) vient bousculer la notion traditionnelle d'oeuvre d'art. A l'origine, l'oeuvre d'art est tout entière au service d'un rituel magique puis religieux. Elle se caractérise par son "aura", laquelle est définie comme "l'unique apparition d'un lointain" ("Reposant l'été, à l'heure de midi, suivre à l'horizon la ligne d'une chaîne de montagnes ou une branche qui jette son ombre sur celui qui repose, -c'est respirer l'aura de ces montagnes ou de cette branche"). L'oeuvre d' art authentique se caractérise par son ici et son maintenant, par "l'unicité de sa présence au lieu où elle se trouve". Aujourd'hui, l'oeuvre d'art, telle qu'elle est produite par la photgraphie et plus encore par le cinéma, ne repose plus sur le rituel et son aura décline; elle est multiple et proche. A partir de là, tout est modifié; aussi bien le statut du créateur que les conditions de réception des oeuvres par le public, que Benjamin analyse en détail. Inscrivant sa réflexion dans le marxisme ("La prolétarisation croissante de l'homme contemporain et l'importance grandissante des masses sont deux aspects du même processus historique"), Walter Benjamin dirige ses propres thèses contre le fascisme, tout en les estimant utilisables pour les exigences révolutionnaires dans la politique de l' art: tandis que le fascisme vise à l' esthétisation de la politique, la réponse du communisme tient dans la politisation de l' art.

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Réponses

  • "L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art"(Robert Filliou). Ce qui rend ma vie plus intéressante qu'un tableau, une pièce d'orfèvrerie, une symphonie ou un sonnet (une oeuvre), se situe pour moi dans l'acte de créer - le "lisible" dirait Barthes ; dans la pièce finie, le travail achevé, ne restent que des résidus de cet acte - du "pluriel" atteste sous forme de traces du "lisible" dans le "scriptible". Il y a du jeu dans le figé. Ce qui me fait écrire dans ce qui est écrit, que ce soit un écrit reproduit ou une trace originale (un autographe), ce qui me fait tracer des lignes dans un dessin, ce qui fait sonner de nouvelles combinaisons sonores dans celles qui existent, ce qui me met en création, dans l'oeuvre, c'est cela - pour moi - l'art. La question de la reproductibilité d'une oeuvre me paraît annexe, et non essentielle. Mais un spectacle vivant m'émeut plus, me mettra souvent plus en création, qu'un enregistrement. Quant au lien avec le politique, il est inévitable même pour l'artiste dans sa tour d'ivoire (il occupe une position sociale, adopte une attitude ...). Se situer du côté de l'oeuvre finie me paraît le fait du marché, de l'esprit bourgeois, "décoratif", tandis que le créatif me semble dans le travail révolutionnaire, même vain, dans l'utopie d'un monde meilleur, utopie secrétée par la souffrance d'être au monde, de ce monde. Plus proche d'une gauche qui n 'existerait jamais vraiment. Il me semble d'après ce que dit Robert Paul que Walter Benjamin parle de l'art comme fonction sociale. Je ne l'ai pas lu ...
    L'art est pour moi aujourd'hui un rituel intérieur bien plus que social. Ce pourquoi bien des activités prétendument rattachées à "l'art" aujourd'hui ne rendent pas la vie plus intéressante, mais moins intéressante que l'art. Elles ne sont pratiquement plus qu'un rituel médiatisé à des fins vénales.
  • L'art nous délivre de façon illusoire, de cette chose sordide qu'est le fait d'exister...
    En art, il n'y a pas de désillusion, car l'illusion s'est vue admise dés le début.

    Le plaisir que l'art nous offre ne nous appartient pas, à proprement parler :
    nous n'avons donc à le payer ni par des souffrances, ni par des remords...

    Par le mot art, il faut entendre tout ce qui est cause de plaisir sans pour autant nous appartenir : la trace d'un passage, le sourire offert à quelqu'un d'autre, le soleil couchant, le poème, l'univers objectif.

    Posséder c'est perdre.

    Sentir sans posséder, c'est conserver, parce que c'est extraire de chaque chose son essence.

    Pessoa


    JUSQU'ICI J'AI PAS TROUVE MIEUX.

    GY

    Dominique Dumont a dit :
    La reproductibilité technique de l'art ne devrait pas servir, n'aurait jamais dû servir à des fins politiques. On sait ce qu'il en a été et ce qu'il en est : connaître un peu d'histoire et de géographie politiques suffit pour nous montrer comment la possibilité de toucher un grand nombre de lecteurs a inspiré les dictateurs de tous bords...
    L'esthétisation de la politique ou la politisation de l'art sont les deux extrémités d'un serpent qui se mange la queue.
    Je ne mets pas en doute un seul instant la bonne foi de Walter, surtout si je la replace dans son contexte de 1936 où le grand jeu des idéologies se résumait à un duel titanesque où les bruns et les rouges s'affrontèrent verbalement pour finir par se détruire : soixante milllions de morts.
    Les révolutions artistiques sont évidemment d'un autre ordre. On ne se bat plus non plus comme on l'a fait lors de la querelle des anciens et des modernes, quelque peu désuète, il faut l'avouer.

    Cela étant, cette reproductibilité a par ailleurs permis de donner accès à la culture et particulièrement à l'art à une multitude de gens qui, sans elle, l'auraient complètement ignorée. C'est une autre forme d'aura, complètement à l'inverse de celle décrite par Benjamin Walter.

    Mais, à notre époque, on se sert encore de l'art, cette fois pour aiguiser l'appétit consumériste d'une économie globale qui doit s'acheter elle-même pour continuer à exister : retour du serpent qui se mange la queue !

    Heureusement, malgré toutes les images pseudo-artistiques qui brouillent notre relation à l'art, il est possible, si on le veut et si on le peut, dans le fatras des trémoussements pornographiques du corps et de l'esprit de l'internet, "tomber" sur le réseau "Arts et Lettres". Et ce n'est pas de la flagornerie à l'adresse de Robert Paul. Il est loin d'être le seul mais c'est lui notre hôte et le site ne fait que croître, malgré son exigence et son éclectisme. Le temps que nous passons ici nourrit notre réflexion et ...nous empêche d'aller faire des conneries ailleurs !!!!!!!!!!
  • La reproductibilité technique de l'art ne devrait pas servir, n'aurait jamais dû servir à des fins politiques. On sait ce qu'il en a été et ce qu'il en est : connaître un peu d'histoire et de géographie politiques suffit pour nous montrer comment la possibilité de toucher un grand nombre de lecteurs a inspiré les dictateurs de tous bords...
    L'esthétisation de la politique ou la politisation de l'art sont les deux extrémités d'un serpent qui se mange la queue.
    Je ne mets pas en doute un seul instant la bonne foi de Walter, surtout si je la replace dans son contexte de 1936 où le grand jeu des idéologies se résumait à un duel titanesque où les bruns et les rouges s'affrontèrent verbalement pour finir par se détruire : soixante milllions de morts.
    Les révolutions artistiques sont évidemment d'un autre ordre. On ne se bat plus non plus comme on l'a fait lors de la querelle des anciens et des modernes, quelque peu désuète, il faut l'avouer.

    Cela étant, cette reproductibilité a par ailleurs permis de donner accès à la culture et particulièrement à l'art à une multitude de gens qui, sans elle, l'auraient complètement ignorée. C'est une autre forme d'aura, si tant est que ce terme ait encore cours : une expansion conviendrait peut-être mieux.

    Mais, à notre époque, on se sert encore de l'art, cette fois pour aiguiser l'appétit consumériste d'une économie globale qui doit s'acheter elle-même pour continuer à exister : retour du serpent qui se mange la queue !

    Heureusement, malgré toutes les images pseudo-artistiques qui brouillent notre relation à l'art, il est possible, si on le veut et si on le peut, dans le fatras des trémoussements pornographiques du corps et de l'esprit de l'internet, "tomber" sur le réseau "Arts et Lettres". Et ce n'est pas de la flagornerie à l'adresse de Robert Paul. Il est loin d'être le seul mais c'est lui notre hôte et le site ne fait que croître, malgré son exigence et son éclectisme. Le temps que nous passons ici nourrit notre réflexion et ...nous empêche d'aller faire des conneries ailleurs !!!!!!!!!!
  • Je ressens la reproduction de l'objet d'art comme une interprétation, au même titre que l'interprétation d'une partition musicale. La photo, la reproduction physique, permet d'interpréter l'objet de manière telle que tous les amoureux d'art puissent le voir et profiter du résultat de sa création: son existence. Comment connaîtrions-nous les ouvrages de Zola si nous avions dû attendre d'avoir le manuscrit dans nos mains?
  • Oui d'accord je comprends mieux.

    Mohammed SANOUSSI a dit :
    depuis que l'homme a su qu'il peut faire travailler sa pensée ,la premiére chose qu'il a fait ,aprés ce qui est besoin;c'est oeuvrer ,créer et reproduire.donc on est bien daccord que la reproductibilité existe bel et bien avec l'éxistance de l'homme :mais l'homme par la suite a formé des entités qui ont fait de la reproductibilité de l'oeuvre ;une histoire qui se basait au départ sur tout ce qui est magie et superstition ,aprés vient la religion pour faire intervenir en derniér lieu la politique qui elle ,se base sur l'economique et le commercial.

    donc la reproductibilité de l'oeuvre reste ,parfois ,chez certains artistes ,sous la merci de la politique.
    mais l'art ,lui, il reste toujours innocent de tout ce que j'avance quand on a l'audace de penétrer ses profondeurs.

    Pamplemousse violet a dit :
    La reproductibilité d'une oeuvre ne me semble pas propre à notre époque.
    Que penser de l'apparition de l'imprimerie, la gravure sur bois (nombreuse dans les incunables), l'eau-forte qui je crois apparaît au XVIe siècle ?
    d
  • depuis que l'homme a su qu'il peut faire travailler sa pensée ,la premiére chose qu'il a fait ,aprés ce qui est besoin;c'est oeuvrer ,créer et reproduire.donc on est bien daccord que la reproductibilité existe bel et bien avec l'éxistance de l'homme :mais l'homme par la suite a formé des entités qui ont fait de la reproductibilité de l'oeuvre ;une histoire qui se basait au départ sur tout ce qui est magie et superstition ,aprés vient la religion pour faire intervenir en derniér lieu la politique qui elle ,se base sur l'economique et le commercial.

    donc la reproductibilité de l'oeuvre reste ,parfois ,chez certains artistes ,sous la merci de la politique.
    mais l'art ,lui, il reste toujours innocent de tout ce que j'avance quand on a l'audace de penétrer ses profondeurs.

    Pamplemousse violet a dit :
    La reproductibilité d'une oeuvre ne me semble pas propre à notre époque.
    Que penser de l'apparition de l'imprimerie, la gravure sur bois (nombreuse dans les incunables), l'eau-forte qui je crois apparaît au XVIe siècle ?
    d
  • La reproductibilité d'une oeuvre ne me semble pas propre à notre époque.
    Que penser de l'apparition de l'imprimerie, la gravure sur bois (nombreuse dans les incunables), l'eau-forte qui je crois apparaît au XVIe siècle ?
  • la notion de l'art change quand l'homme change ,dailleurs on dit Mouvement tel ,dans mouvement il ya un changement dans le temps et dans l'espace,tout en tenant compte du changement opéré dans l'outils,ce derniér peut tout faire basculer si il n'est pas orienté dans le bon sens.
    de là on peut dire que la politique peut se servir des outils de l'art pour en faire son arme de prédéliction,vu notre penchant de consommateur par excellence.
    au fait ,l'homme et l'art son indissociable ,je ferai de l'homme ce que je fais de l'art,et je fais de l' art ce que j'ai fais de l'homme.
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