Pour Leo Bormans, journaliste et chercheur (de bonheur) Tout le monde peut être heureux, il suffit de le vouloir
Lire l' article de Camille de Marcilly mis en ligne le 16/03/2013 (La Libre) http://www.lalibre.be/culture/global/article/803672/pour-leo-bormans-tout-le-monde-peut-etre-heureux-il-suffit-de-le-vouloir.html
Leo Bormans est un homme heureux. A l’initiative de "The World Book of Happiness", dans lequel 100 chercheurs et scientifiques issus de 50 pays partagent leurs résultats sur le bien-être individuel et des sociétés, il voyage aujourd’hui dans le monde entier pour partager ses connaissances. A l’occasion de la Journée internationale du bonheur, qui vise, selon l’Onu, à sensibiliser les gouvernements pour qu’ils prennent en compte le bien-être des peuples, Leo Bormans participe à un débat le 20 mars à Bozar avec Koen Vanmechelen, artiste plasticien, Sonam Tshong, l’ambassadeur du Bhoutan, Jan-Emmanuel De Neve, conférencier en économie politique et Peter Van Rompuy, politicien, après la projection de "7 Milliards d’autres" de Yann Arthus-Bertrand.
Vous écrivez que vous êtes un optimiste.
Oui, mais ce n’est pas rare, il y a beaucoup plus d’optimistes que de pessimistes dans le monde mais les pessimistes font plus de bruit. Ce sont toujours les choses négatives que l’on remarque. Alors que les optimistes, on dit que ce sont des imbéciles, des naïfs ou au mieux, des ignorants de la cruauté de la société.
Comment définissez-vous l’optimisme ?
Les optimistes sont ceux qui s’occupent de l’intérêt général et qui se focalisent sur les solutions et le futur. Les pessimistes se concentrent sur les problèmes, le passé et eux-mêmes. En général, dans nos pays occidentaux, la vie, c’est plus ou moins la même chose pour tout le monde : on a tous de la chance et parfois de la malchance, on perd nos parents, etc. 50 % de l’optimisme est dû à la génétique, 10 % aux circonstances de la vie et 40 % c’est la manière de regarder les choses. On peut donc changer notre regard sur le monde et sur la vie. Le bonheur, ce n’est pas une question de croyance mais de savoir. Il y a toujours plus de possibilités que ce que l’on imagine.
Les économistes prédisent que nos enfants vivront plus mal que notre génération. Que faire ?
La crise existe bien sûr et elle est arrivée parce qu’on a cru qu’avoir plus de biens matériels nous rendrait plus heureux. Mais c’est faux. On est plus riches que nos parents et que nos grands-parents mais pas plus heureux. Donc même avec moins d’argent, nos enfants peuvent atteindre un bien-être optimal. La crise remet tout en question : il ne faut pas augmenter la quantité mais améliorer la qualité. Il faut se satisfaire de ce que l’on a, notre famille, nos amis, notre santé, notre liberté, c’est bien plus important qu’avoir une grosse voiture.
Quelles sont les grandes clefs du bonheur ?
Quand quelqu’un dit qu’il a trouvé le secret du bonheur, ne le croyez pas, c’est un charlatan. Il n’y a pas une seule voie pour le bonheur. On connaît ce qui n’est pas important : l’argent, du moins quand on en a assez pour couvrir les besoins fondamentaux comme la nourriture, le logement, l’école pour les enfants. Plus d’argent ne nous rend pas plus heureux, au contraire, parce que la jalousie commence. La solitude, c’est aussi très mauvais, la vie sociale est fondamentale. Il est important de prendre le temps de réfléchir, de méditer, de faire le silence. Dans un rapport sur les malades en soins palliatifs, on leur a posé la question : et si c’était à refaire ? La première chose que les malades ont répondu, c’est qu’ils auraient souhaité vivre leur propre vie, travailler moins, prendre plus de temps pour leur famille et leurs amis, et exprimer leurs émotions. Voici quelques clefs du bonheur ! Rien de miraculeux, nous savons être heureux mais nous ne le faisons pas. Passons à l’action !
Est-ce que l’art rend heureux ?
Oui. La créativité, c’est une force positive. Dans le monde, on n’érige pas de statues pour les pessimistes mais pour les optimistes. Les artistes ont l’air cyniques mais beaucoup ont un regard critique, plutôt comme s’ils étaient étonnés par le monde.
L’un des chercheurs du Livre sur le bonheur écrit que le rôle des artistes est de rendre les autres heureux par l’art.
Même si les artistes créent des œuvres sombres, leur but est de nous confronter à la réalité mais pas de nous rendre malheureux. Ils nous offrent une fenêtre sur le monde. Les artistes nous confrontent à nos rêves aussi. Ces rêves, il faut les réaliser petit à petit, étape par étape.
Bruxelles, Bozar, le 20 mars à 19h30. De 4 à 6 €. Infos&rés. 02.507.82.00. et www.bozar.be
Bonheur - The World Book of Happiness, Leo Bormans, Racine, 368 pp., env.25 €
Facts from Wekepedia: Bonheur national brut
L’une des particularités du Bhoutan est sa recherche du bonheur à travers l’amélioration de son bonheur national brut ou BNB. Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice, instauré par le roi Jigme Singye Wangchuck en 1972, se base sur quatre principes fondamentaux, piliers du développement durable, à savoir :
- la croissance et le développement économiques responsables ;
- la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise;
- la sauvegarde de l'environnement et la promotion du développement durable ;
- la bonne gouvernance responsable
Réponses
« As busy as a bee »…voici un miel nouveau, venu d’une happicultrice intelligente et créatrice, Julie Verbeke que nous avons eu le plaisir de rencontrer.
Les conseils de Julie :
« …Et clairement, manger fait partie des plus grands plaisirs de la vie. Alors, pourquoi s’en priver? On ne se rend pas toujours compte de l’importance de ce qu’on porte à sa bouche et de l’impact que cela a sur notre organisme, notre moral et notre santé. Et pourtant de plus en plus d’études attestent de cette inéluctable relation entre une bonne alimentation et une bonne santé! Bien entendu, les besoins d’un ado de 16 ans n’ont plus rien à voir avec ceux des plus de 60 ans. Toutefois, tout le monde se retrouve autour des vitamines, des minéraux et des fibres. Loin du sucre, des graisses, de l’alcool et de la fumée, c’est une évidence! Mais si la majeure partie de notre vie, nous avons tendance à nous battre contre ces graisses et ces sucres, cela ne doit plus être le cas passé la soixantaine car en raison du rendement métabolique altéré, les besoins nutritionnels sont plus particuliers. Ce n’est pas parce qu’on bouge ou que l’on carbure moins, qu’il faut manger moins. Il faut surtout manger mieux ! Pour éviter les carences menant à la malnutrition ou carrément à la dénutrition (la fonte des tissus lipidiques et musculaires), en dehors de l’exercice physique régulier jugé indispensable par tous les thérapeutes, il faut manger de tout mais sans excès évidemment. Cela maintiendra toutes vos fonctions au top, tant intellectuelles que physiques.
Elle enchaîne… Et pour un mauvais état bucco-dentaire (parfois dû à un dentier qui gêne la mastication car il ne tient pas, entraînant des troubles digestifs), il sera bon de mixer un maximum d’ingrédients pour que l’effort de mastication soit diminué mais pas l’ingestion de préparations équilibrées. Viandes hachées (ou alors vous pouvez la cuire, la faire refroidir et puis la mixer dans un blender pour l’ajouter à une purée), légumes en purées, céréales bien cuites, soupes passées. Et pour les petits déjeuners sucrés, nous suggérons un yaourt aux fruits ou un délicieux porridge alors que pour ceux qui préfèrent le salé, on peut déguster un œuf sur le plat ou brouillé, avec de petits dés de jambons. Vous avez le goût qui s’altère ? Le salé devient insipide ? Ayez le réflexe des produits de saison. On commence à les manger avec les yeux grâce à leurs couleurs engageantes, mais les préparer au fil des saisons vous ouvre la porte des plaisirs. Devenez donc comme elle, des « Happiculteurs ». Merci aux abeilles travailleuses! Papys et Mamys, bousculez-vous au fourneau pour y retrouver le plaisir de la bonne chère fait de couleurs et de simplicité. Ajoutez aux légumes de saison des herbes fraîches de fortes intensités (basilic, coriandre, romarin, thym, …) ou des épices qui sont tellement variées que vous ne tomberez jamais à court de nouvelles saveurs.
Elle insiste : boire au moins 1,5 litre d’eau par jour : tout le monde sait ça mais comment fait-on lorsque la soif diminue pour devenir quasi inexistante ? Rendez vos eaux gourmandes. Chaque matin, préparez-vous une joyeuse eau aromatisée, avec par exemple, quelques branches de menthe ou un trait de sirop de grenadine ou de citron. Jouez avec la variété, vous pouvez également vous faire un thé glacé en faisant refroidir un thé à la bergamote additionné d’un petit jus de citron et d’un peu de sucre (de canne?). Un régal et vous en redemanderez. Mais ce n’est pas toujours drôle de manger seul et donc encore moins de se préparer à manger pour soi. Et ce n’est pas toujours facile de demander de l’aide. Si les plats préparés des supermarchés peuvent être des solutions ponctuelles, autant vous dire qu’ils contiennent trop de colorants, de sucres et d’additifs pour que cela devienne votre quotidien.
Puis elle avoue : Colours Kitchen est alors peut-être l’ébauche d’une solution sur le chemin du bien-être pour certains. »
Colours Kitchen, qu’est-ce que c’est ? C’est un service de livraison de plats gourmands et originaux jouant sur la variété, les couleurs et les textures. Irrésistiblement appétissantes, les préparations mettent le plaisir en bouche afin de réveiller les papilles fatiguées. Ce nouveau service, un enfant du printemps 2015, convient aussi bien au blues des jeunes accouchées, qu’à des étudiants surmenés, qu’à des personnes en chimiothérapie, ou des personnes âgées ou isolées.
Julie Verbeke, bourrée d’imagination et de talent culinaire transmis par sa grand-mère, est une jeune femme multi diplômée, bien dans sa tête et bien dans son corps. Elle est en recherche perpétuelle pour trouver une activité propre à satisfaire son besoin naturel d’«alignement » comme elle dit. Au cours de sa jeune vie, elle a été exposée à des cas très proches souffrant de cancer et sa résilience naturelle l’a fait se rebeller contre l’inéluctable progression du mal. Tout ce qu’elle a entrepris jusqu’à maintenant, est sous-tendu par la recherche du Sens, …par les sens ? Ses dons, elle les met dès lors au service des autres, pour qu’ils aillent mieux. Les personnes faibles, fragiles ou résignées sont celles qu’elle veut rétablir dans leur joie de vivre. L’art de décliner ail, sauge, menthe, cresson, betterave, lentilles, poireaux, choux et peps vital, sera le sésame!
Son atelier est à Overijse. C’est là qu’elle applique ses techniques de cuisson respectueuses des aliments, cuit vapeur ou à basse température, transforme le moins possible, mixe et obtient des textures incroyables de velouté, grâce à des moyens simples issus son esprit aigu d’artisanat. Rassurons tout de suite les esprits tatillons : non, elle ne souffre pas d’extrémisme bio mais elle n’achète que des produits extrêmement frais pour en conserver les vitamines pour ensuite sculpter ses jus de fruits, ses coulis, ses soupes et ses sauces avec l’enthousiasme d’une créatrice de bonheur. Elle module l’équilibre des goûts avec finesse, sait à qui offrir des mets hautement protéinés avec des suppléments de noix de cajou, amandes crème fraîche, comment combiner avec doigté les saveurs (gingembre, curcuma, herbes fraîches) pour faire retrouver avant tout le plaisir et la bonne humeur aux passagers affligés de la vie. Un merveilleux programme « goût et plaisir » où, avec les plats commandés, vous recevez en plein cœur le sourire et l’empathie de la jeune et jolie crémière qui fait les livraisons elle-même!
Son dernier conseil d’adepte de l’économie collective et de la proximité sociale: « Invitez un proche ou un voisin à venir manger, cela vous donnera l’occasion de retourner faire quelques courses et vous remettre aux fourneaux même si vos préparations sont simples, ce sera parfait! Savez-vous que lorsque vous demandez un petit coup de main à vos proches, amis, familles, voisins, ex-collègues, la majorité sera réellement ravie de pouvoir vous aider ? Alors n’hésitez pas. Chaque année, nous gagnons quelques mois de vie en plus, mais au final ce gain n’a-t-il d’intérêt que si nous vieillissons en bonne santé? » Philosophie : l’happiculture?
Ce qu’elle constate de plus en plus souvent est que la démarche d’aller vers elle vient souvent des proches de la personne concernée, et que le bonheur généré est donc multiple.
rendez-vous sur son site: http://colourskitchen.com/
Le Bhoutan, c'est un petit royaume bouddhiste niché dans l’Himalaya. Un royaume ou le produit national brut est remplacé par le bonheur national brut. Un indicateur économique plutôt étonnant.
Un pays grand comme la Suisse, coincé entre l'Inde et la Chine. Bienvenue au Bhoutan, petit royaume de 700 000 âmes. Un pays qui a choisi un indicateur économique un peu différent : le BNB, bonheur national brut.
Un choix dicté par le jeune Roi Wang-Chuck lors de son accession au trône en 1972. "Il a alors eu l'idée que si le bonheur est la valeur la plus importante pour les citoyens alors cela doit être le rôle de l'Etat de créer les conditions pour promouvoir et rendre possible l'accession au bonheur pour les citoyens", explique Jigmey Thinley, ex-premier ministre du premier gouvernement démocratique du Bhoutan.
Il a été un des artisans du bonheur national brut. Un concept qui repose sur quatre piliers : santé, bonne gouvernance, écologie et préservation de la culture traditionnelle. Mais, il le reconnait, il y a encore du chemin à faire: "Ce n'est que depuis récemment que nous faisons partie des pays à revenu moyen mais dans notre pays une grande partie de la population doit encore se battre pour survivre. Nous devons encore atteindre un niveau de services décents. Je ne peux donc pas vous dire que les gens sont heureux car les conditions du bonheur ne sont pas encore remplies".
Reste que pour Léo Bormans, auteur du "Grand livre du bonheur", cet indicateur économique plutôt alternatif n'a rien de fantaisiste: "Le bonheur national brut, ce n'est pas naïf, ce n'est pas pour les imbéciles. Ce sont des mesures très économiques, ils ont des indicateurs très spéciaux", affirme-t-il en expliquant avoir été impressionné par les efforts qu'ils fournissent dans la vie quotidienne pour améliorer le bonheur des gens.
Alors la Belgique pourrait-elle troquer son bon vieux Produit national brut pour le bonheur national brut ? Tout ne serait que question de point de vue: "Je dirais que chez vous en Belgique, davantage de conditions sont remplies. Et que si vous prenez au sérieux la recherche du bonheur, si le bonheur c'est important pour vous, vous avez plus de chances d'être heureux que nous autres Bhoutanais en ce moment !", lance Jigmey Thinley.
Alors si le Bhoutan n'a pas encore atteint le nirvana, une chose est sûre: son bonheur national brut n'a rien d'une mode passagère. Tant il est vrai que la quête du bonheur est aussi universelle qu'intemporelle.
Rachel Crivellaro
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_au-bhoutan-le-bonheur-nation...
Tout à fait vrai, car les deux sont généralement liés !
très bel article plein de bon sens et de vérité
Magnifique article, Deashelle, car il contient les clés essentielles de notre accomplissement positif, en donnant un sens au mot "bonheur" : celle de notre projection dans la volonté du mieux (et du mieux - être) pour le plus grand nombre et nous-même par une culture de notre pensée généralement appelée "optimisme", celle de la multitude des voies qui peuvent justement amener à un certain concept du bonheur dès l'instant où l'on agit dans le cadre des valeurs essentielles, et celle (que je ne démentirai pas ! ...mais il y en a d'autres), de l'importance de l'art et de l'expression créative dans l'enrichissement de la sensibilité et l'élargissement de notre conscience concernant notre façon de voir le monde et la vie.
Ce sont réellement ces 40% là (selon mon point de vue) qu'il importe de développer au delà de ce pourcentage, pour que la vie soit réellement plus belle en nous, et autour de nous !
Merci Deashelle, de nous le rappeler, et surtout de nous redire combien c'est devenu d'importance "institutionnelle" pour certaines nations.
Plus encore que le bonheur, j'aspire à la paix.
Etre en paix avec soi-même, en accord avec le sens que nous voulons donner à notre vie.
Ce sens que nous avons choisi librement non pas à cause des conventions, du bien ou du mal, mais parce qu'il est la source de notre être, notre bonheur, notre paix ...
Quand le bonheur, ce poltron s'enfuit à reculons à la moindre contrariété, il nous reste la paix !
L'amour, c'est quoi ?
Le Vif
dimanche 22 septembre 2013 à 12h05
Pour tenter de répondre à cette question, une centaine de chercheurs et de spécialistes du monde entier se sont penchés sur ses mécanismes, ses méandres, ses secrets et ses mystères. Edifiant !
© Jean Bernard Boulnois
«Quand vous tapez le mot “amour” sur un moteur de recherche, vous obtiendrez un peu plus de 200 millions de résultats. En revanche, quand vous écrivez le mot “sexe”, vous n’en aurez “que” 114 millions », s’amuse Leo Bormans, écrivain, conférencier et concepteur du livre The World Book of Love – Le Secret de l’amour (aux éditions Racine). Contrairement aux idées reçues, l’amour est plus important que le sexe ! « Tout le monde veut être amoureux, tout le monde veut aimer et être aimé. J’ai voulu savoir pourquoi », explique Leo Bormans. Pendant deux ans, l’auteur a enquêté, a sollicité des spécialistes les plus éminents dans le monde entier (sociologues, psychologues, anthropologues, neuroscientifiques et sexologues) en leur demandant de résumer en mille mots leurs connaissances sur l’amour. Et voici le résultat : un grand pavé de 350 pages qui se lit (presque) comme un roman d’amour. « Je considère ce livre comme un “miroir”, censé nous faire réfléchir. Comme une “fenêtre” ouverte aussi, donnant envie d’entrer en action. Je souhaite que les lecteurs transforment ces informations en connaissance, puis en sagesse. »
Un jeu de molécules
Premier constat : l’amour, un état émotionnel extrêmement puissant, est universel et a toujours existé. « L’amour est une forme de gestion de la matière, explique Jean-Didier Vincent, neuro-psychiatre et neurobiologiste français, l’un des intervenants du livre. La vie est apparue progressivement par interaction des molécules qui se sont reconnues par affinité. Aujourd’hui, on peut avancer que l’amour et le sexe (que je confonds toujours), comme d’ailleurs tout ce qui ressort du domaine de la vie, est une affaire de chimie. Le but de l’amour est très simple et consiste à relier les êtres entre eux. Les premières théories sur l’amour ont été élaborées par Platon. C’est lui qui a le mieux compris le désir amoureux qui est la fonction du manque et la fonction du corps désirant, en le résumant dans cette phrase célèbre : “Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour”. » Effectivement, plus simple, on ne peut pas.
Mais comment « tombons-nous » amoureux ? Scientifiquement parlant, nous tombons amoureux quand les deux hormones de l’amour, la dopamine et l’ocytocine, sont libérées dans le cerveau. La dopamine est au cœur des systèmes désirants qui vont commander les structures du cortex (un tiers du poids de notre cerveau) impliquées dans le circuit de la récompense. Ce circuit, essentiel pour notre survie, favorise les comportements fondamentaux : manger et boire, notamment. Il nous incite aussi à répéter les expériences agréables : c’est la cible privilégiée du sentiment amoureux, de l’excitation sexuelle et... des drogues. L’ocytocine est l’autre hormone impliquée dans le circuit de la récompense. Elle est synthétisée par l’hypothalamus et sécrétée par l’hypophyse située à la base du crâne. En grec, elle signifie « accouchement rapide » car elle accélère et facilite le travail d’accouchement. Les récentes découvertes scientifiques ont prouvé que l’ocytocine se libère aussi lors des caresses, des contacts sexuels et de l’orgasme avec, à la clé, des sensations de bien-être, de relaxation et d’attachement à l’autre. Cette hormone est une molécule très importante dans la socialisation, elle renforce le sentiment de confiance en soi vis-à-vis des autres.
« Si l’ocytocine intervient dans l’attachement entre les deux partenaires, elle intervient forcément dans la fidélité au sein d’un couple, souligne Jean-Didier Vincent. On peut donc avancer que c’est l’hormone de la monogamie mais aussi de l’adultère. Les hormones sexuelles ne se préoccupent pas de la morale chez les humains ! La fidélité est d’ailleurs exceptionnelle, c’est un exploit. Selon moi, il y a 80 % de cocus. La fidélité est une construction mentale qui repose sur l’engagement personnel du couple. En amour, c’est donc le cerveau qui est l’outil et il ne faut pas le priver de l’aliment. Pour entretenir la flamme, je n’ai qu’un seul conseil à donner : faites l’amour, faites l’amour, faites l’amour ! Mais pas à tort et à travers, bien entendu. Quand on est bien dans sa peau, le désir reste intact. L’art d’aimer est synonyme d’art de vivre. Il se cultive au quotidien et fait appel à la gestion économique du plaisir et du désir. L’amour et la sexualité nécessitent un certain contrôle. »
Résumons. Selon les dernières découvertes en neurosciences, la dopamine et l’ocytocine sont les deux hormones nécessaires et suffisantes pour déclencher un sentiment amoureux. Elles impliquent les mêmes zones cérébrales et sont universelles. On les retrouve dans le lien de couple, dans l’attachement parents-enfants, dans l’amour homosexuel et hétérosexuel. Fort heureusement, les mécanismes cérébraux ne résument pas l’amour et la sexualité, où l’inconscient, notamment, joue un rôle tout aussi important.
Chaque amour est unique
Si, a priori, l’amour est très simple, il est toujours unique. « Chaque personne a sa définition de l’amour, décrypte Leo Bormans. Pour trouver l’âme sœur, il faut chercher quelqu’un qui a la même vision. Les mots “je t’aime” doivent avoir la même signification pour les deux partenaires. Chacun bâtit son histoire d’amour selon sa personnalité et ses aspirations. Ainsi, certains rêvent d’un conte de fées ou d’un amour “hollywoodien”, d’autres souhaitent vivre une sorte de “roman policier” avec de l’action et des émotions fortes. Il y a aussi ceux qui sont en quête d’un amour “business” ou d’une affaire de gros sous. Les scénarios varient à l’infini. »
La meilleure recette pour que l’amour rime avec toujours ? Donner de l’amour mais aussi respecter et cultiver l’autonomie de l’autre, en pratiquant le « phénomène Michel-Ange » (développé dans le livre par le psychologue Madoka Kumashiro). Le sculpteur disait qu’il taillait petit à petit un bloc de pierre pour arriver à la forme idéale, enfermée à l’intérieur. Cette théorie suggère que nous avons besoin d’un sculpteur habile qui nous aiderait à découvrir notre « moi idéal », autrement dit la personne que nous aspirons à être. « Chacun change et évolue tout au long de la vie, conclut Leo Bormans. Notre partenaire suit le même cheminement. Il faut le respecter et l’encourager dans cette voie-là. Il faut donner de l’oxygène à l’autre. L’amour ne tombe pas du ciel, il demande des efforts. La pub, le cinéma et les livres nous donnent une mauvaise image de l’amour. Le livre indique les bonnes serrures, à chacun de trouver les bonnes clés. »
Leo Bormans sera le président du World Congress of Love (de 10 à 18 heures, suivi de The World Night of Love de 19 heures à 21h30), ce 25 septembre, organisé à Bozar, à Bruxelles. www.racine.be
Comme je partage votre définition du bonheur Suzanne Walther-Siksou !
Suzanne Walther-Siksou a dit :
"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil", écrivit René Char.
Cela fait mal en effet de voir ce qui "est" : cette coexistence des choses les plus merveilleuses et les plus immondes de notre Terre.
Tal Ben-Shahar n'invite pas à fermer les yeux sur les malheurs de ce monde, mais à fixer son regard intérieur sur ce qui vaut vraiment la peine d'être vécu (loin des préoccupations matérielles qui mènent à la violence, par frustration et manque) : un bonheur intérieur. Cela permet d'affronter les réalités terribles avec un peu plus de sérénité, en s'appuyant précisément sur ce qui en vaut la peine. Histoire de ne pas sombrer dans la dépression et trouver des moyens pour agrandir le désir de justesse, justice et paix qui font le bonheur (au niveau individuel et collectif).
Un des problèmes que l'on ressent devant la liste des événements mauvais : le sentiment d'impuissance.
En se recentrant comme Tal Ben-Shahar y invite sur des rituels positifs, on retrouve un sentiment de pouvoir agir (déjà à son propre niveau, autour de soi)... et c'est déjà un bien.
Quant au déroulement du monde, personne ne peut le changer en globalité; juste en localité.
Meilleures salutations,
MC Roose
Barbara Y. Flamand a dit :
Réponse de Barbara Y. Flamand
J'ai vu. Le BIB a été créé en 1972, il y a donc 43 ans. Que s'est-il passé depuis ? Une multiplication des guerres dites humanitaires, une désindustrialisation des pays occidentaux avec un accroissement alarmant du chômage, une dégradation de la condition de la femme. Des centres pour femmes battues se sont ouverts et, dans certains pays, les viols collectifs sont devenus courants. L'esclavage, condamné depuis la déclaration des droits de l'homme en 1948, a refait surface depuis près de vingt ans, un des faits scandaleux de la fin du 20ème et début du 21ème S.avec une prostitution internationale, développée par des mafias esclavagistes et criminelles. La drogue circule dans les écoles où la violence s'est également introduite de même que dans les clubs sportifs. La multiplication des échecs scolaires pose problème; le nombre de familles disloquées bat un record ainsi que le nombre de clochards. La planète souffre elle aussi. Elle est aux mains des multinationales qui l'étripent et la pillent à qui mieux mieux, s'emparent des terres cultivables du tiers monde, rendant celui-ci plus pauvre que jamais. Aussi, il n'est pas rare que, pour survivre, ces miséreux vendent un de leurs organes à bas prix aux recruteurs qui les revendent aux cliniques avec un plantureux bénéfice.Quant aux espèces animales et végétales, nombre d'entre elles subissent, également, les lois de la jungle et sont en voie de disparition. Dans ce monde qui regorge de richesses et dans lequel des coffre-forts s'emplissent de milliards de dollars et d'euros, la faim, la maladie, l'exploitation et les guerres "humanitaires" continuent à tuer. Oui, à tuer.
J'arrête ici l'énumération des plaies de notre planète dans laquelle l'analphabétisme se développe aussi largement que la technologie.
Il ne s'agit pas de croire ou de ne pas croire, d'être optimiste ou pessimiste.La réalité EST. Pourquoi, comment est-elle devenue plus dure qu'il y a quelques décennies demande réflexion et action. .
Deashelle a dit :