Quels souvenirs avons-nous de notre adolescence ? Dominique Serron compose une ode à la jeunesse à partir des deux œuvres fondamentales et subversives. Théâtre, danse et vidéo au service d’un cri du cœur.
« Une révélation, ce spectacle ! » Arts et lettres
2 au 11 octobre 2018
Théâtre Jean Vilar – Louvain-la-Neuve
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D'après L’Eveil du printemps de Frank Wedekind et des extraits du Sacre du printemps de Igor Stravinsky - Traduction : Jacques De Decker - Concept, adaptation et mise en scène : Dominique Serron - Avec Paul-Henry Crutzen, Abdel El Asri, Florence Guillaume, Vincent Huertas, Luc Van Grunderbeeck, Félix Vannoorenberghe et Laure Voglaire – Photo © P. Bolle (Sous réserve de modification. Voir www.atjv.be)
Les à-côtés
Rencontre avec les artistes jeudi 04/10
Commentaires
Lisez le billet de la journaliste d'Arts et lettres:
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/le-sacre-et-l-veil-d-...
Quel est le fond narratif de la pièce ?
Dominique Serron : Ma version de l’histoire est celle d’un Melchior qui a 35 ans. Cinéaste, il revient sur les lieux de sa jeunesse. Il cherche à cicatriser ses blessures. Son adolescence a été marquée d’événements malheureux. La perte de son meilleur ami qui s’est suicidé. Il retrouve le cimetière où il a enterré son premier amour. Enceinte, la jeune fille avait été obligée d’avorter par ses parents. Après avoir écrit un traité sur le coït à l’adresse de son ami, il est envoyé dans une maison de correction. Ce texte a beaucoup parlé aux jeunes auxquels nous l’avons proposé.
Wedekind n’a pas écrit une pièce sur la sexualité. Il a simplement eu le courage de dire que la première expérience passe par le désir à une époque à tous les personnages sont bloqués dans les convenances.
Des lycéens ont eu l’occasion de participer au spectacle, notamment par un travail de création vidéo...
Dominique Serron : Les jeunes utilisent constamment leur portable pour se filmer. Nous leur avons laissé cette liberté de s’auto-filmer à l’abri des regards. Nous n’avons pas pu intégrer toutes les vidéos dans le spectacle mais un film sera ultérieurement réalisé en collaboration avec « Sur les planches », une initiative de la Communauté française. On a commencé le travail en mettant sur pied des ateliers dans de multiples écoles. Le jeunes ont tellement aimé le texte de Wedekind et la musique de Stravinsky. On a organisé des rencontres avec des profs géniaux qui ont suivi le projet.
J’ai l’habitude de leur dire que le monde est à nous. Que l’on peut utiliser tous les outils, toutes les langues. Dans un premier temps, il y a eu des poèmes en écriture automatique en écoutant le texte qui ont été suivis de discussions et ensuite, je leur ai laissé le champ libre pour des créations qui forment le non verbal du spectacle, on va l’appeler comme cela. Ces petits films apportent une dimension poétique. On les a montés en un amalgame de vidéos et de textes de Wedekind dans la traduction de Jacques de Decker, et j’insiste parce que je pense que je n’aurais pas compris la dramaturgie de la même manière sans cette traduction, que je me suis permise de retravailler.
Cela convient au texte de Wedekind dont l’écriture est kaléidoscopique, où le sens apparaît avec l’avancement de la narration avec beaucoup d’ellipses./..../ http://www.demandezleprogramme.be/Rencontre-avec-Dominique-Serron