Si je mourais là-bas sur le front de l’arméeTu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aiméeEt puis mon souvenir s’éteindrait comme meurtUn obus éclatant sur le front de l’arméeUn bel obus semblable aux mimosas en fleurEt puis ce souvenir éclaté dans l’espaceCouvrirait de mon sang le monde tout entierLa mer les monts les vals et l’étoile qui passeLes soleils merveilleux mûrissant dans l’espaceComme font les fruits d’or autour de BaratierSouvenir oublié vivant dans toutes chosesJe rougirais le bout de tes jolis seins rosesJe rougirais ta bouche et tes cheveux sanglantsTu ne vieillirais point toutes ces belles chosesRajeuniraient toujours pour leurs destins galantsLe fatal giclement de mon sang sur le mondeDonnerait au soleil plus de vive clartéAux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’ondeUn amour inouï descendrait sur le mondeL’amant serait plus fort dans ton corps écartéLou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie— Souviens-t’en quelquefois aux instants de folieDe jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur —Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheurEt sois la plus heureuse étant la plus jolieÔ mon unique amour et ma grande folie
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