Si c’était elle, elle serait allongée là, dans la chambre, on ne lui aurait rien dit, elle se serait retrouvée là, déshabillée, manipulée, démembrée, divisée : la chose que l’on découpe, enveloppée d’un drap bleu.La maladie l’a rendue asexuée, ni homme ni femme, un malade, un genre neutre. On ne l’a touche plus, on l’ausculte, patiente est son statut : adjectif et verbe à l’impératif.Allongée dans sa chambre seule, sentir là où la peau a été ouverte, vidée des crabes et autres crustacés.Il n’y a plus de visages, plus de regards, juste une main posée et l’aspiration à l’oubli…Dans la main, l’angoisse crie et se ronge les sangs, son cri à elle étouffé, le cri de l’autre qui a peur et qui attend.Une ombre bleue apparaît, la trace d’un rêve, une femme voilée dont seul le regard exprime l’existence, le corps a disparu, ou le souvenir d’un masque de chirurgien, mi-dieu mi-monstre, Jedi aux armes tranchantes ?VH
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