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Claustrophobie

« Toujours il revoit l'aurore qui dans le mouleL'a baptisé, et son berceau malgré vos foulesMaugréantes, luit de sa semblable ascendance »C'est sur ces mots, les premiers à vrai dire que je couchais sur le papier, que ma vie prit le chemin du poème comme d'autres empruntent une voie vers un ailleurs qui leur ressemble tant il est vrai qu'entre la voix et la voie les distances se confondent en une lettre absente. Claustrophobie ou les rues de Pandémonium, curieux titre il est vrai, qui attire autant qu'il rebute : d'aucuns craignant d'y découvrir un surplus de noirceur, oubliant bien vite que c'est à la lumière que l'ombre doit d'être dessinée et non l'inverse. Ce recueil je l'ai voulu plus touchant que sombre, presque naïf comme le regard d'un enfant sur le point de naître et porté par ses promesses ; je m'y accouche au fil des pages et m'étonne presque de me voir venir en mots. J'ausculte le monde, rêvant aussi de ciel, alors que le ciel n'est plus de nos jours qu'un petit bout de météorologie et possède ce curieux besoin d'accorder la quête du mystique à la rhétorique de l'esthète. N'y a-t-il point de paradis sans idoles et à quoi bon s'atteler à ne construire que des ruines ?Extraits :*Il disait que tous ses lits étaient défaits, qu’il avait goûté à tous les sommeils et qu’il était étonné de ne pas sentir peser sur lui le poids de l’amer repos ; que ses bagages étaient pleins déjà d’un soleil réminiscent et qu’il avait fait nombre de voyages : qu’aucun ne lui avait parlé du pays d’en haut. Il ajoutait encore que ses habits, trop vieux, ne plaisaient plus aux mythes et se plaignait enfin de vivre en un lieu où le noir succombait plus que la lumière.On lui répondit par courrier express venu du ciel que l’ordinateur avait dû mal enregistrer son nom, que la réparation risquait d’être longue, peut-être mille ans, et que pour nourrir son attente il n’avait qu’à léguer son sang à l’Histoire.(Il disait, extrait de « Claustrophobie ou les Rues de Pandémonium, Ed. de l’Acanthe 2001)*Faut-il rendre le champagne à ses bulles, à Hippocrate son serment et ses larmes à un chagrin qui en a bien besoin ? Ou tant qu’à faire céder le ciel à ses anges et s’intéresser aux nuages pour jauger la distance qui sépare un havre de ma souffrance ? La question est : Faut-il ?(Faut-il, extrait de « Claustrophobie ou les Rues de Pandémonium, Ed. de l’Acanthe 2001)Leurs mains restaient face à facecomme deux miroirs complicescherchant dans la vérité des paumesle pourquoi de la pudeuret si s’aimer était possible,le désir se jouant de l’opaque.A reflet identique, comparable ivresseet ostensiblementl’attrait se soumettait à l’étreintecomme le vouloir au voulu,comme la promesse au serment,avec quand même en sursis la craintede voir (était-ce peur ou pressentiment ?)la vie, cette vie, la leur,s’abîmer,s’émietter,dans un lamentable bris de glace.(Leurs mains, extrait de « Claustrophobie ou les Rues de Pandémonium, Ed. de l’Acanthe 2001)
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