(A Grand-Mère qui en aurait beaucoup ri. A Luis Mariano aussi tiens !)
Donc, l'oiseau venait régulièrement se poser sur son appui de fenêtre. Elle l'attendait comme une promesse. Il venait paraît-il pour lui apporter l'amour.
A chaque fois qu'il chantait devant elle, elle tentait de comprendre son message mais n'y pigeait que dalle. Elle regrettait amèrement qu'un dictionnaire humain/oiseau ou oiseau/humain n'existe pas. Elle aurait pu plus facilement le comprendre.
Pendant qu'il pépiait, elle épiait ses fait et gestes à l’affût du moindre signe. La chanson disait que normalement, il devait se poser sur sa main pour chanter mais malheureusement, la bête s'y opposait farouchement.
La chanson ajoutait également qu' il devait se transformer en prince charmant qui deviendrait son galant. Elle essayait donc régulièrement des petits subterfuges pour que ce stupide volatile accomplisse son destin : des miettes de gâteau, un vermisseau bien frétillant, une mouche morte,...
Rien n'y faisait.
Il ne grimpait sur rien et c'était là le problème. Il revenait tous les soirs à la même heure pour siffler sa chanson ridicule en lui tournant le dos et en faisant le malin. Ce soir là, lasse d'attendre, elle lui planta tout simplement une fourchette dans les tripes et n'en fit qu'une bouchée . En se curant les dents, elle se dit que finalement, il n'y a rien de plus con qu'une chanson.