au pays des songes maudits
coule le sang de mon enfance
accordeur de violons banni
mords la musique d'espérance.
entre mes cuisses d'insoumise
le souffle tarde à revenir
plus violente sera la prise
du bastion en terre promise.
jamais le vent n'a soulevé
la fleur d'amour qu'on a violée
cachée sous la voûte bénie
elle dort d'un sommeil voilé...
Disgrâces de matins
pâles comme tes joues.
Dans tes yeux de chimères
la trace de la mort
comme soeur de misère.
Brûlent encore des parfums
venus d'antres lointains
sourdines de douleurs
comme des fleurs amères.
Il faudrait revenir
à la tombée du jour
savoir le choix des mots
sur le poids des amours...
sombre la lune amie
sombre l'âme endeuillée
au jour qui l'enlaidit
sombres nos miroirs d'alchimie
l'étincelle de vie
a déserté nos coeurs
le désert a gagné
sur notre terre promise
reverrons-nous les blés
des moissons enchantées
les douceurs alanguies
d'un été qui se meurt
reverrons-nous les heures
s'étirer en longueur
dans des soirs amoureux
reverrons-nous la lune
pleine,de nos bonheurs
nocturnes....
demain viendra l'ennui
comme une éternité
de sentiments enfuis
un désir sublimé
de coucher un corps nu
face à l'immensité
mort de chairs assouvies
laissant partir une âme
en voyage infini
belle échappée suprême
hors du sentier battu
d'une vie qui s'achève...
j'ai si froid au-delà des bas-fonds de l'amer
il coule de l'eau noire à faire damner l'enfer
je tends ma joue carmin vers l'extrême candeur
plus rien ne vient cogner à la porte du coeur...
