il n'y a pas de suite.
On s'arrête là.
Ou on apprend à se faire de la boue un délice.
il n'y a pas de suite.
On s'arrête là.
Ou on apprend à se faire de la boue un délice.
Que se passe-t-il derrière ses bras croisés ?
Je pense à m’asseoir à son côté.
Peut-être pour méditer avec elle sur la fugacité des trop ardentes amours.
Peut-être pour rêver avec elle à de longues nuits, les yeux scintillants d’étoiles.
Peut-être pour la consoler doucement d’un inavouable deuil.
Peut-être pour partager un fou rire que seule pourrait arrêter une fin du monde.
D’abord s’asseoir.
Frère Albert s'attarde
plus que volontiers à la cathédrale.
Il y prend plaisir,
comme d'autres en prennent
aux mots croisés ou au tricot,
à déchiffrer les pierres tombales
enchâssées un peu partout
dans le dallage et dans les murs.
L'une d'elle tout particulièrement
le fascine depuis longtemps.
Elle est si lasse
du va-et-vient des fidèles
sur ses délicates inscriptions
qu'elle en refuse la lecture
à quiconque désormais.
Sans doute est-ce pour cela
que Frère Albert en est fou car,
c'est bien connu,
que de mystère émane
des pierres indéchiffrables.
Comme il lui serait agréable
de tout connaître de cette pierre si distante car,
on le voit au premier coup d'œil,
elle a connu bien des choses,
jusqu'aux atrocités iconoclastes de la Révolution.
Que ne donnerait-il pas, Frère Albert,
pour devenir l'intime d'une pierre qui a,
à l'évidence, tant vécu.
Hélas, il s'est épris d'une rebelle
et il bien dû faire son deuil
d'un si beau rêve.
Mais quand même,
qui sait si, un jour,
on ne sait jamais n'est-ce pas,
il ne pourra, lui aussi,
dormir à l'ombre de sa dulcinée.
Il y a à l'arrière de la Chapelle Notre-Dame de Peygros,
dans le massif du Tanneron, un mimosa tout à fait remarquable.
Le jaune lumineux du mimosa et le bleu profond du ciel du Midi forment un contraste saisissant.
La silhouette du mimosa et celle de la chapelle, quant à elles, se présentent plutôt au sein d’une belle harmonie.
Nature et artefact humain s’allient ici pour donner une image de Jardin d’Eden.
Ils se croyaient des hommes,
Ils n’étaient que des ombres.
Ils se croyaient en route
Pour d’intenses moments d’aventure amoureuse.
Mais elle ne regardait que son monde.
Mais elle les laissait errer dans leurs flots d’illusions.
Un léger clapotis de mer tranquille.
Un petit vent frais d’algues et d’iode.
Une idée de sel sur les lèvres.
Des gestes aussi amples que lents.
Une fille, seule sur la plage et dans sa tête.
Une tentation.
Je cherche ton regard
dans les moirures du ciel.
Je cherche ta voix
dans les feulements du courant.
Je cherche ton parfum
parmi les odeurs d'eaux mêlées d'humus.
Je cherche tes lèvres dans un goût de fruit de l’été.
Je cherche ta chaleur
plongé dans l’air moite.
J'attends l'orage
qui me délivrera.
De loin, je tends l’oreille à leur babil.
J’imagine de quels grands secrets elles s’entretiennent.
Chiffons ou bébés ?
Amours rêvés ou réels ?
Grands voyages dans des bras envoûtants ?
Je me berce au hamac de leurs rêves.
Je vais bien.
Tu pars là où je ne serai pas,
et déjà ma tête n’est plus qu’une folle toupie d’éternelles questions éternellement sans réponse.
Chaque fois j’en suis malade
Toujours tu t’en amuses.
Un parfum de mimosa flotte dans l’air.
Un bleu intense flotte dans le ciel.
Un jaune lumineux flotte sur un arbre.
Une beauté me flotte dans la tête.
Je vais bien.
Mon or à moi n’est pas en lingot.
Il n’est pas impérissable.
C’est une beauté passagère,
qui m’éblouit pour un court temps
et puis se laisse désirer tout un an.
Il n’a pas d’autre valeur que cette attente.
Mais c’est lui qui me comble.
Tu m’entraînes vers des paysages féeriques
aux bien étranges couleurs.
Mais là où tu vas, je vais.
Car je ne vois de couleurs que dans ton sillage.
Partout ailleurs, où que je regarde,
il n’y a que triste grisaille d’un éternel hiver.
Je regarde le temps qui tourne
au cadran d’une horloge morte.
Je regarde les saisons qui défilent
sur un paysage sans fleurs.
J’attends ton regard d’outre-terre
qui réanimerait le monde.
Nous ne glisserons plus en barque
vers cette rive lointaine,
y respirer à plein nez
les senteurs du chèvrefeuille en sous-bois,
y tendre l’oreille au gai babil des Fées du lieu.
Les fleurs ont fané,
les Fées ont mis les bouts,
la barque est coulée.
Mon être n’est plus qu’une mémoire battante,
l’oreille aux aguets du moindre clapotis.
Tu m’inspires
tout autant
qu’une haute cathédrale.
Parmi tes enchevêtrements de tubulures,
de dures histoires ont été vécues,
des mondes nouveaux se sont formés.
Pour le meilleur ou pour le pire.
Chacun son idée.
Et moi qui pensais que faire le premier pas suffit.
Mais non,
c’est chaque jour, à chaque instant,
qu’il faut faire un nouveau pas
sur ce bien long chemin vers Nous.
Toi, tu n’avanceras pas.