Nuits d'Encre
Pour la première fois, le CALBW s’associe aux Nuits d’encre pour une présentation par Anne MORELLI (ULB) de l’essai qu’elle a dirigé : Rebelles et subversifs de nos régions – Des Gaulois jusqu’à nos jours, publié en 2011 par Couleurs Livres.
Alors que règne dans notre pays un fatalisme généralisé face à des situations que la population n’appelle pas de ses vœux, il est bon d’apprendre que des actions collectives ont déjà, dans le passé, modifié le cours de l’Histoire.
De la « résistance » des Gaulois aux grèves qui ont engendré notre système de protection sociale, en passant par les révoltes paysannes, urbaines et la contestation religieuse, les exemples de rébellions contre le pouvoir du plus fort foisonnent.
Elles ne manqueront pas de servir d’inspiration à ceux qui refusent l’intolérable.
Une coorganisation des Nuits d’Encre et du CALBW
Louvain-la-Neuve – Ferme du Biéreau
Tout public
Gratuit
Conférence de clôture : Alain BADIOU
Professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieure, philosophe, dramaturge et romancier, Alain Badiou viendra réfléchir avec nous sur le désir de révolution. Une conférence présentée par Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine.
Dans la mesure où le mot « révolution » désigne classiquement le renversement d’un ordre établi, il se situe conceptuellement à la lisière de la Loi (nom générique de l’ordre) et du Désir (nom générique de ce qui entre négativement en relation avec la Loi). Cette lisière est presque indiscernable : déjà St Paul affirmait que, par les interdits qu’elle proclame, la Loi désigne en quelque sorte les objets du Désir. Lacan a même avancé la formule selon laquelle Désir et Loi sont « réciprocables ». Parler des « désirs de révolution » reste une formule obscure, et facile, si on ne pose pas la question : quelle peut bien être la Loi du désir de non-Loi ? De là que le problème crucial des révolutions est toujours celui de l’Etat. Ou, plus violemment : que les révolutions triomphantes n’ont jamais à ce jour pu éviter l’instauration d’un régime de terreur. Ce sont ces paradoxes qu’il importe d’éclaircir.
Alain Badiou, actuellement professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieure où il a été nommé professeur en 1999, est né en 1937 à Rabat, d’un père mathématicien et d’une mère professeur de français. En 1956, il entre à l’Ecole Normale Supérieure qu’il quitte en 1961 après avoir été reçu premier à l’agrégation de philosophie.
De 1961 à 1969, service militaire, puis enseignement au lycée et au Collège universitaire de Reims. Dans cette période il publie deux romans, Almagestes (1964) et Portulans (1967), et un ouvrage de philosophie logique, Le Concept de Modèle (1969).
De 1969 à 1999, maître de conférences puis professeur de philosophie à l’Université de Paris VIII.
La politique a toujours été et demeure un repère important de ses intérêts et de son engagement. Les ouvrages traitant de politique jalonnent sa carrière ainsi, Théorie de la contradiction (1975), De l’idéologie (1976), Peut-on penser la politique ? (1985) et récemment la série des Circonstances 1 à 6 entre 2003 et 2011, dont un succès populaire et médiatique pour le numéro 4, De quoi Sarkozy est-il le nom ?
En 1982 paraît le premier de ses grands livres philosophiques, Théorie du sujet, qui sera suivi en 1988 par L’être et l’événement et en 2006 par Logiques des mondes. Un dialogue avec Nicolas Truong, philosophique et anthropologique, Eloge de l’amour, connait à son tour un grand succès en 2009.
Alain Badiou a écrit pour le théâtre : L’Echarpe rouge (mise en scène par A.Vitez en 1984). Entre 1994 et 1996, série des Ahmed (Ahmed le subtil, Ahmed se fâche, Ahmed philosophe, les Citrouilles), tous mis en scène par C.Schiaretti à la Comédie de Reims.
En 1997 paraît son troisième roman, Calme bloc ici-bas, transposition sophistiquée des Misérables de Victor Hugo.
Il faut signaler son intérêt constant pour la poésie et la musique, dont témoignent son Petit manuel d’inesthétique (1998) et, tout dernièrement (2010), les Cinq leçons sur le cas Wagner. Symétriquement, il pratique depuis toujours les mathématiques, qui jouent un très grand rôle dans sa philosophie et auxquelles il a consacré un livre entier, Le Nombre et les nombres (1990).
Le philosophe qu’Alain Badiou a toujours revendiqué comme son maître est Platon et il vient de faire paraître un livre, tiré (plus que traduit) de la République.
A partir des années quatre-vingt-dix, Alain Badiou est invité dans le monde entier pour des conférences, des enseignements, mais aussi des rassemblements politiques, comme les trois sessions internationales sur la signification contemporaine du mot « communisme » qu’il a organisées avec son ami Slavoj Zizek à Londres, Berlin et New York.
L’œuvre d’Alain Badiou est désormais mondialement connue. Elle est traduite dans une vingtaine de langues.
En collaboration avec l’Atelier-Théâtre Jean Vilar
Louvain-la-Neuve – Théâtre Jean Villar
Tout public
PAF : 10 €