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Publications de Michel Van Dam (3)

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A vous, en cette nouvelle année...

Au large

Pouvons-nous nous tenir au large

Sur nos mers secouées

Nos amours échouées

Et nos chimères barges

Au large

Vois l’amie l’inconstance de nos âmes

Si ternes et blettes

Sous l’apparence de nos chairs et de nos squelettes

Les récits en mots projetés de nous-mêmes

Pas à pas

Lancés au travers de nos miroirs

Ne nous laissent-ils pas aux palais

Un remous d’amertume

Un ressac d’écumes lasses

Qui au fond nous désolent

Nous déboussolent

Et nous agacent

Pourtant

Si nous pouvions les voir

Au travers de nos inaptes regards

Ces lucioles si fines et rares

Ces petites pépites d’étoiles

Qui forment comme un léger voile

Luminescente tulle

Autour de chaque mot comme une bulle

Car tels alors ils s’envolent

Petites sphères dans l’air

Se grisant de la stratosphère

Alertes pétillants rigolos

De rouge d’orange ou d’indigo

Ou pulsant le jaune le bleu le vert

Jusques aux confins célestes

Lâchant le lest

Au large

De nos mémoires et de l’univers

Car quand est-il de nos profondeurs humides

Là où glissent nos planctons translucides

Sous les masses des mers

Quand est-il de nos zones arides

Où nous sentons le souffre et le vide

Sous nos réminiscences amères

Quand est-il de nos humeurs éthérées

Secrètes et vaginales

Quand est-il de nos ardeurs phalliques

Souterraines et animales

Quand est-il de nos gestuelles banales

De nos attitudes faméliques

Aurions-nous besoin d’une antique bacchanale

Ou d’un soleil noir flambant neuf

Brûlant jusqu’à l’os tendre nos oripeaux en cendres

Pour que les astres s’en repaissent

Et qu’enfin glissent en nous et naissent

Encore

En douce matinale

A nouveau

L’amour timide et l’aurore virginale

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Fruit de vernissage

Fruit de vernissage

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Voici un petit coup d’œil au forum Arts et Thérapie… Voici un fruit inattendu suite au vernissage au Centre Thérapeutique Molière.

 

Vernissage. Les tableaux et les dessins ont trouvé leurs pans de murs respectifs. L’artiste a recherché l’accord des teintes et des couleurs entre celles qui habitent les œuvres et celles qui meublent les murs des pièces de consultations. L’endroit est un centre thérapeutique pluriel. Dans le bureau de consultation logopédique, le mur du fond est du plus beau marron comme l’est celui du mur derrière le chat, noir et marron lui aussi, dans le dessin encadré, encre et crayon.

 

La mère a amené son garçon. Est-il dyslexique ? Est-il dysphasique ? De quelle dysharmonie plus ou moins évolutive souffre-t-il ? S’agit-il d’une déviance, d’une incrustation de la mémoire tout à coup ou progressivement défaillante ou délétère ? De quoi souffre donc ce petit être ? Souffre-t-il du syndrome d’Angelman ? Peut-être montre-t-il des mouvements peu précis, des difficultés d'apprentissage, mais chez lui pas d’accès de rires prolongés. D’ailleurs, il a bien peu de bonne humeur, de plaisanterie, de situations amusées. L’enfant est quelque peu muré dans un sérieux curieux. Cet enfant ne montre aucune imagination. Un jour, une heure, un instant, ces rêveries se sont envolées : elles ont pris la clé des champs. Derrière la logopède, au mur, à la cimaise, il regarde le chat. Peut-on penser que matou le regarde également de derrière la paroi transparente en verre ? Que se passe-t-il incidemment? Le chat plisse-t-il ses yeux lumineux ? L’enfant, vers elle, abaisse la tête et les yeux. La logopède soudainement ressent l’émergence d’un nouvel enjeu. Et il parle : « Avant, je dessinais aussi. » La logopède, féline, rapide et subtile, a pris la balle au bond. Il y a là une perche lancée par l’enfant signe d’une brèche dans sa défense, une ouverture sous l’apparence, une qualité neuve de sa présence. Avant, il coloriait. Mais ses lèvres ont dit : je dessinais.

Oui, lui aussi peut penser qu’il crée : première avancée vers l’œuvré réalisée : la sienne. La logopède a pu travailler : elle sait y faire. Elle fut à son affaire, technique et intuitive, d’aller lui titiller sa structure de pensée logico-cognitive, son symbolique, son imaginaire…

Le soir, c’est elle, amusée, fascinée, qui me l’a raconté. Bien-sûr, monsieur le chat au mur a joué l’immobile, l’insipide, le timide, le blasé. C’est lui pourtant, de ses yeux écarquillés, de sa panse béante, qui l’avait incité, innové, invité, provoqué, merveilleusement.

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Un nouveau venu

 Bonjour à toutes et tous,

Me voici le nouveau venu sur Arts et Lettres !

Chloé des Lys va bientôt éditer un conte de ma plume : "Le petit chêne"

Un extrait ?

Les arbres sont parfois des êtres bien étranges. Les arbres. Les chênes. Les hêtres.

Les êtres parlent. Les arbres aussi. Ils parlent au soleil le langage vert des feuilles. Ils parlent à l’air qui passe la langue du tronc qui monte et des branches qui poussent ; à la terre, la langue sérieuse des racines assoiffées qui creusent. Ils parlent au ciel le langage frémissant du vent, ils parlent entre eux :

 « Vous avez entendu ce que le petit chêne vient de dire ? »

 « Comment ? »

 « Vous n’avez pas entendu ? »

 « Non, qu’a-t-il dit ? »

 « Il dit… Non, c’est absurde…Il a dit… Enfin… Il dit qu’il veut partir ! »

 « Partir ! »

 « Partir. C’est extraordinaire ! Ou donc ? »

    ...

 « Mais enfin ! Il ne peut pas ! Nous sommes faits pour rester, pas pour partir. »

 « Ah! Oui, c’est vrai… Il n’a pas dit où ? »

« Mais il ne peut pas ! Il ne peut pas ! Et ses racines ? Pensez à ses racines ! »

 « Ah! Oui les racines, c’est exact, où avais-je la cime ? »

 « On ne dérange pas ces choses là, on en meurt. »

 « Vous croyez ? »

 « J’aurais bien, moi, la force de les bouger… »

Bien à vous,

Michel  Van Dam

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