Si plus tard
Si plus tard l’habitude expose à l’indigence
L’amour de mon baiser pali par négligence,
Soit téméraire et ose ajourner le passé
Stimulant renouveau du geste compassé.
M’acculant à la couche en ferme virevolte
Dénude mon regard aux sens de ta révolte
Débauche mon ardeur au feu de ton désir
Refusant à mon corps le souhait de gésir
Profane la morale incitant à paresse
Et agresse ma peau par savante caresse.
De ta bouche gourmande aux flammes de bucher.
Recherche le gibier et fais-le débucher
Par cruelle lenteur courrouce mon attente
Et tant que le nectar de libertine entente
Au manque de vertu rejette nos pardons,
Ne crains pas d’exiger le retour de tes dons
Abuse du plaisir que je t’offre hypocrite
Fais violence à ma main dont l’embarras t’irrite,
Ordonne la prouesse, exauce l’émotion,
Pour que mon âme exulte au cri de ta passion.
Puis le moment venu chevauche ton envie
Et refuse au repos la minute assouvie.
Jette alors sur l’orgueil de l’athlète éprouvé
L’opiniâtre raison du plaisir retrouvé.