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Publications de José Cabral (4)

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Si plus tard

Si plus tard

 

Si plus tard l’habitude expose à l’indigence

L’amour de mon baiser pali par négligence,

Soit téméraire et ose ajourner le passé

Stimulant renouveau du geste compassé.

 

M’acculant à la couche en ferme virevolte

Dénude mon regard aux sens de ta révolte

Débauche mon ardeur  au feu de ton désir

Refusant à mon corps le souhait de gésir

 

Profane la morale incitant à paresse

Et agresse ma peau par savante caresse.

De ta bouche gourmande aux flammes de bucher.

Recherche le gibier et fais-le débucher

 

Par cruelle lenteur courrouce mon attente

Et tant que le nectar de libertine entente

Au manque de vertu rejette nos pardons,

Ne crains pas d’exiger le retour de tes dons

 

Abuse du plaisir que je t’offre hypocrite

Fais violence à ma main dont l’embarras t’irrite,

Ordonne la prouesse, exauce l’émotion,

Pour que mon âme exulte au cri de ta passion.

 

Puis le moment venu chevauche ton envie

Et refuse au repos la minute assouvie.

Jette alors sur l’orgueil de l’athlète éprouvé

L’opiniâtre raison du plaisir retrouvé.

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Regret d’amitié.

Regret d’amitié.

 

Requête de vertu, ô combien douloureuse !
Que celle de l’entente abdiquant du plaisir,

Du cœur qui, dévoué, veut l’âme chaleureuse
Emprisonne le corps, s’interdit le désir.

Dans la tienne ma main s'oblige rassurante,
Sans faille de respect, de tangible intention,
Abstraite de vouloir devenir caressante,
Négligeant volupté, défi à l’affection.

Je me dois accepter de l’émoi la rupture
Quand ton corps dans mes bras nargue ma volonté,
Excite tentation de mauvaise aventure,
Laissant croire à faveur, utopisme effronté..

 

Je trouble mon esprit pour qu’il ne soit infâme
Quand ton regard confus, innocent de l’action
Fascine mon tourment, l’envoûte et le diffame
De parole abjurer, désirant délation.

Engageant loyauté, je te fis la promesse,
De présence solide à l’ombre de tes jours
D’un ami consentant à souffrir sa tristesse,
Quand elle te ferait douter de ses détours.

De lui-même, mon cœur défini l’incidence

De l’égard qu’il se doit à sa façon d’aimer
Et de cette émotion perçue en ta présence,
Se refusant alors de tendresse essaimer.

Il me faut de l’amour convoitise soustraire,
Me donnant au bonheur de t’aimer qu’à moitié,
Museler en douceur ce désir arbitraire
Sans jamais éprouver le regret d’amitié.

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Le Rimailleur

Le Rimailleur


Il relut son traité, muet devant le e,
Élidant quelque doute à l'égard du silence.
Le désir de renom lui répétait: "fais-le !
De te savoir poète blanchit toute arrogance."

 

La plume impatiente attendait l'embryon
Ripailleuse de gloire, avide d'aventure.
Prête à porter ombrage à l'illustre Orion,
La rime de richesse ornerait l'écriture.

 

Le rêveur virtuose au vouloir inspiré,
Couronna de succès l'ouvrage avant son heure.
Imbu de son talent, sans l'avoir transpiré,
Il s'attelle au projet de son œuvre majeure.

 

Le souvenir semblait le propos prétendu,
Celui qui d'émouvant peut ébranler les âmes,
Touche à perfection en gardant suspendu
Le rythme de ses vers, comme autant d'oriflammes !

 

Propulsant l'innocence au zénith de son art
Il égrena sa vie, explora le registre,
Feuilleta chaque instant, serait-il égrillard,
Se prétendant critique, avec orgueil de cuistre.

 

Il fit rimer deux mots entre deux calembours,
Enjamba la césure en pensant harmonie,
De quelque mignardise imbiba ses labours,
Martyrisa l'accent, et cria son génie.

 

Orgueilleux de fadaise, il exalta ses vers,
S'affirmant, le pédant, à clamer son histoire,
Assuré d'éblouir les critiques divers
Et d'être couronné, sans délai probatoire.

 

Suffit-il le dessein, au simple rimailleur,
Pour se nommer poète en toute fantaisie,
Dédaignant cet effort qui donne au travailleur
Le talent inhérent qui sert la poésie?

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L'horizon du passé.



L'horizon du passé.

22.05.2011

J'exhale mon ennui sur les rives désertes
D'un horizon sans joie attristé de langueur,
Dans le décor cloitré de ces portes ouvertes
Qui n'approuvent l'accès qu'à un espoir fugueur.

Robinson échoué dans un port de chimère,
Je parcours l’avenir sur les mers du passé
Dénudant le désir d’un amour éphémère 
Qui chavire à l’instant d’un tourment dépassé.


J'ai travesti mon âme en rêvant d’aventure
Dans des flots incertains déferlant sur l’attrait
Au mépris négligé du surcroît qui sature
Et soumet l’habitude au danger de l’abstrait.

En voulant te quitter j’ai façonné des chaines
À mon cœur affranchi de toute liberté,
Assommé sans répit par ces tristes rengaines
Qui ressassent la fin d’un bonheur déserté.

Naufragé de l’amour, prisonnier d’amertume,
Je contemple le flux de cet âpre destin,
Qui croupi dans l’ennui, se tait et s’accoutume,
Négligeant le fracas d’un avenir certain.

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