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Publications de GILLARD Rolande (3)

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Les mots

Les mots

 

Quand mon lutin

joue du clavecin

sur tous les mots

de mes enclos

perdus en tête,

les mots s’entêtent,

dans le silence

de l’inconscience.

 

Je les ai vus,

ces mots têtus,

en estafettes,

conter fleurette

aux vers luisants,

chemin faisant,

dans les matins

de mes jardins. 

Rolande GILLARD

Tous droits réservés

 

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Bruxelles, une nuit...

Bruxelles, une nuit

Quand Bruxelles s'abandonne aux lustres qui pendulent, 
Zinneke en gargouille et Flupke en cirrhose, 
la cousine Rosa arrose son balcon rose 
et ses mules couronnées de campanules.

Dans le ciel mansardé, entre rideaux de tulle,
entre hier et demain, la lune étale ses poses.
Un tram en liberté chenille en nuit morose,
le cyclope allumé trimbale ses noctambules.

Bruxelles tangue, accents mouillés et vague prose,
au rythme de la nuit et de toutes les Gudule 
d'impasses graffitées en forme d'ecchymoses.

Quand la lune me nargue, lunule et funambule,
quand s'éteint l'Atomium noyé en couperose,
j'écoute le bruit du vers tombant au fond des bulles.

Rolande Gillard

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J'aimerais, là-haut, sur la dune,
au croissant pâle de la lune,
décapsuler ta dernière bière,
trinquer nous deux, face à la mer,
la mousse aux lèvres et vent debout.
J'aimerais ça, vraiment beaucoup.

Au temps des balançoires et des élans,
dans le nœud de mon tablier d'enfant,
tu voyais un papillon impatient
de s'évader dans le vent du printemps.

Dans le silence d'un oreiller blanc,
j'ai entendu ton sourcil voletant,
papillon captif d'un vent d'ouragan,
conter la douceur du vent de printemps.

Au creux du sable, au coeur de ma supplique,
tes pieds nus inscrivent, au bord des larmes,
des empreintes de lumière métallique,
sous la lune froide de ta veillée d'armes.

J'en ai compté septante-huit, depuis hier,
juste avant qu'elles ne s'envolent en poussières.
Tu pleures, petit Poucet des pas du père,
que ta course épuise au bord de la mer.

Le papillon aux ailes de poussière
prit le vent triste du dernier matin,
sous les étoiles a cherché son destin
et semé tes cendres en lointain désert.

Par quel hasard, parti pour nulle part,
reposes-tu au chaud, en urne de sable
sculptée sans fin par le vent de l'histoire,
toi, Pharaon d'une rose des sables.

J'aurais aimé, là, sur la dune,
au croissant pâle de la lune,
décapsuler ta dernière bière,
trinquer nous deux, face à la mer,
la mousse aux lèvres et vent debout.
J'aurais aimé, vraiment beaucoup.

GILLARD Rolande – Décembre 2004.

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