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Publications de Elleboudt André (5)

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Un regard s'est perdu dans le bleu du lointain et de l'immensité.
La lune comme un point qui se voudrait discret en devient irréelle.
Comme une voie lactée jetée là, au hasard, une tache grisonne ce qu'il reste de bleu.
Tout en-dessous du ciel, une longue bâtisse.
Telle une sombre ferme où tout s'est endormi.
Pas de vent, pas de vie et la terre blanchie, dirait-on par le gel.
Mais la vie, que d'ici on aurait dit absente, s'éveille des fenêtres comme la répartie des humains à la lune.
Le peintre à cet instant a clos le chevalet, nettoyé l'appuie-main et rangé les pinceaux. Puis, les doigts engourdis s'en est allé cueillir, dans l'aube qui perçait, un titre à son sujet.

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PROGRES

Au fond d'une ruelle, à la pause-café,

au repas de Noël ou après le JT,

au préau de l'école, au vestiaire du foot,

parfois à l'urinoir, … ce sont des mots amers

qui s'échangent sans joie.

 

Toujours encore et plus, et cependant bien moins

que peut-être demain. Faudra-t-il se plier

aux règles d'un joueur qui conçoit le besoin,

faisant ainsi de nous les pantins de son jeu.

Produisez. Jouissez.

 

Et quand ça n'ira plus, nous serons toujours là.

On vous éduquera, sans trop de personnel.

Oui, on vous soignera. Sans trop de personnel.

Oui on vous distraira si c'est bien essentiel.

Vivez sans trop penser.

 

Augmentant la cadence, sans trop le remarquer

vous vous adapterez, vous vous dépasserez.

Ce ne sont pas vos voix qui dicteront nos voies.

La planète suivra, le climat s'y fera.

C'est la voie du progrès.

 

Sur l'esplanade vide d'un hôpital en grève

je lis ce calicot vous compterez le fric,

nous compterons les morts. Des échanges sans joie.

Produisez, jouissez. Vivez sans trop penser.

C'est la voie du progrès.

 

© andré elleboudt

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Ah, justement

Car cela m'a touché. Profondément. Troublé. Quand celle ou si celui auquel le cœur vous lie se retrouve au tapis grâce aux lois du marché - celui dont on nous dit que sans lui tout s'écroule - …
Lorsqu'on voit un enfant enfermé et taulard d'un emploi salvateur, cadeau du Capital redevable de tout, qu'un jour on le dégage à quoi bon, dites-moi, croire à la tromperie
du fric et du bizniss, ces géants prétentieux ?
Nos enfants au travail ne sont pas, excusez, simplement des données, variables comme on dit d'ajustement. Horreur ! La valeur du travail se réduit à néant, cent lieues de ce à quoi nous avons souhaité éveiller nos enfants.
Merde, trois fois merde et même plus. La vie ce n'est pas ça et ne pourra plus l'être. Je m'insurge puis le crie comme tant de millions de femmes, d'hommes et d'enfants.
Oh oui, toi notre enfant, tu mérites bien plus que le mépris du fric, illusion d'un bonheur.

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Equitable

Dans le cerveau des uns, des chiffres et puis des chiffresqui de savants calculs en brumeux algorithmesbâtissent leur demain.Dans le cerveau des autres, des chaines et puis des chainesqui de liens chaleureux en riches connivencesconstruisent un lendemain.Et nous en étions là, l'intersection de choix :les tables algorithmées, les tables de débats.Une tablée des deux ?Qui sait une équi-table ?
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Seulement imaginer...

Ils partent. Elles partent. Sans un mot. Sans une main pour dire. Sans un regard qui parle. Sans retour. Elles partent, ils partent assuré(e)s des gestes de santé, des gestes d'affection de celles et puis de ceux qui les soignent et vivent avec eux.
Elles partent. Ils partent. Sans revoir, sans au revoir. Sans merci, sans baiser. Sans tendresse en retour. Sans retour de celles et de ceux qui étaient leur tout. Celles et ceux qui nous ont aimés. Que nous avons aimés. Nous nous sommes grandis, nous nous sommes élevés, nous avons partagé, reçu, et puis c'est arrivé. Confinés, isolés, enfermés, consignés, internés, détachés.

Elles sont parties. Ils s'en sont allés. Pouvons-nous simplement penser, seulement imaginer, peut-être réaliser ce que c'est d'être seule, ce que c'est d'être seul à ce moment-là ?

Des pensées plein la tête on traverse la rue, on pose quelques pas et on rentre chez soi. Les pensées en exodes, des visages en abîmes et le simple soudain qui nous semble si loin. Ce que nous repoussions à demain ou plus tard porte violemment le timbre de l'urgence. Être là mais pas seul, affronter sans un mot le désert du regret. L'unisson de l'amour retentit tout à coup : silencieux faux-fuyant. Il nous semble barbare de se tenir lucide debout face à la vie de l'être qui s'en va qu'on ne peut reconduire qu'importe son chemin.

Nous ne serons pas là pour les accompagner. Pouvons-nous simplement penser, seulement imaginer, peut-être réaliser ce que, pour nous, c'est de ne pas être là, avec elles, avec eux à ce moment-là ?

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