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La question de la restitution des oeuvres d'art

Comme celle, par exemple, des frises du Parthénon, entre la Grèce et l'Angleterre? De 1801 à 1805, Lord Elgin, l’ambassadeur de sa Gracieuse Majesté en poste à Constantinople, fit démonter et emporter plusieurs pièces du Parthénon à Athènes, alors sous domination turque. Exposés depuis 1816 au British Museum, ces objets constituent aujourd’hui l’un des clous de la collection du célèbre musée. Depuis toujours, la Grèce en réclame la restitution. La récente inauguration du musée de l’Acropole à Athènes a relancé le débat. A qui appartiennent ces frises ? A la Grande Bretagne ? A la Grèce ? Au public ? A la civilisation européenne ? A l’humanité ? Que signifie, en la matière, la notion de « propriété » ? Est-elle privée, nationale, institutionnelle, collective, historique, morale, juridique ? Quid des biens artistiques acquis de manière irrégulière ? Une acquisition irrégulière est-elle prescriptible ou imprescriptible ? Quid de la préservation de patrimoines en danger ? Celui qui restaure, inventorie, abrite, étudie, publicise, fait rayonner et diffuse n’acquiert-il pas un droit de conservation ? Restituer les marbres du Parthénon, n’est-ce pas ouvrir la boîte de Pandore et transformer la vie des conservateurs de musée en un véritable cauchemar ? Au nom de cette « justice historique », qu’est-ce qui, dans le substantiel patrimoine des musées du monde entier, devrait être restitué ? Selon quels critères et à qui ? Dans le cadre d’une politique culturelle européenne, quelles sont les solutions à creuser ? Le statu quo ou la restitution ? Totale ou partielle ? Peut-on imaginer des solutions alternatives ? Par exemple, une filiale du British Museum a Athènes, la copropriété, le prêt, un « carrousel culturel » assurant la circulation permanente des œuvres d’art de renom à travers les divers musées européens ?

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Réponses

  • Depuis peu, le milieu des antiquaires d’arts primitifs africains est confronté à des problèmes suite à l'acceptation d'une convention internationale par le Conseil de l'Europe et sa Commission de la Culture, qui concerne l'épineuse question de la restitution des objets d'arts primitifs africains sur leur lieu d'origine. Les collectionneurs privés européens sont accusés de vols et de trafics d'arts tribaux en provenance d'Afrique.

    Comme eux, je suis stupéfaite par ces accusations car ces collectionneurs privés sont des passionnés et non des contrebandiers et des pilleurs.
    Je suis parfaitement consciente de l'importance de l'identité culturelle et du patrimoine pour une société mais il faut savoir que les collectionneurs privés sont considérés comme des médiateurs du développement des cultures primitives et qu'ils jouent un rôle primordial pour favoriser une meilleure interprétation des objets ethnographiques par chez nous.

    A mes yeux, un objet d'art africain, qui se trouve hors d'Afrique, n'est ni un vol, ni un scandale. Une culture est toujours universelle, elle est faite de la culture des autres.
    Chaque pays à sa culture mais doit regarder ailleurs et le meilleur moyen pour protéger le patrimoine africain est de laisser les collectionneurs privés, présenter et protéger l'art tribal africain.
    Ils sont en sorte des intercesseurs...

    Qu'en pensez-vous ?



  • J'aime beaucoup votre idée de "carrousel culturel", Nicole Duvivier,  qui pourrait être enrichissante pour beaucoup ! Cela pourrait être sponsorisé par de grosses entreprises qui y verraient leur intérêt dans la publicité qui leu serait ainsi faite. La Culture y gagnerait.
  • 2965926498?profile=original

    Des netsuke plus forts que le nazisme

    Dans le domaine du patrimoine, les épisodes de spoliation des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale ont été abondamment développés et commentés depuis une décennie. Un ouvrage original vient renouveler le genre. Plutôt que de rappeler les ignominies dont ont été victimes ses ancêtres, Edmund de Waal, descendant des grands négociants en blé que furent les Ephrussi d’Odessa, ensuite installés dans les grandes capitales européennes, choisit d’attaquer par la bande. C’est en suivant le destin d’une petite partie de la collection, celle des netsuke japonais (petits objets sculptés en bois ou ivoire, portés à la ceinture du kimono), acquis vers 1870 à Paris, miraculeusement épargnés par les rafles de la fin des années trente à Vienne, et dont il est aujourd’hui le dernier dépositaire, qu’il fait la lumière sur un système bien huilé de dépossession. Cette enquête serrée est d’autant plus poignante qu’elle ne joue pas sur le ressort de la nostalgie et se déprend des habituels critères quantitatifs sur le nombre d’œuvres célèbres ou leur valeur en dollars… 
    • La mémoire retrouvée, l’incroyable destin de la collection Ephrussi par Edmund de Waal, Albin Michel, 2011, 416 p., 23 €

  • L’ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg), dirigé par Alfred Rosenberg, fut entre 1940 et 1944 l’un des principaux acteurs de la spoliation des biens juifs organisée par les nazis. La plupart des œuvres que ce service confisqua en France et en Belgique aux collectionneurs et aux marchands juifs furent ainsi stockées au Jeu de Paume, dans le jardin des Tuileries.
    La Conference on Jewish Material Claims Against Germany (Claims Conference) et le United States Holocaust Memorial Museum viennent de mettre en ligne une base de données répertoriant plus de 20 000 œuvres ayant transité au Jeu de Paume avant de partir pour l’Allemagne. La documentation, très précise puisqu’elle contient le nom des propriétaires, les fiches d’inventaire tenues par les allemands et, pour environ un tiers des objets, les photos, est entièrement en ligne.
  • Bien sûr, toute oeuvre d'art, une fois qu'elle est publiée, appartient à tous. Pas physiquement, bien sûr, mais dans les esprits. On peut aussi, pour certaines, comme la peinture, la diffuser par des moyens modernes qui l' envoient au bout du monde. La propriété d'une oeuvre, c'est comme pour les enfants : elle appartient là où elle est née. Il y a donc aussi des exceptions : une oeuvre écrite lors d'un voyage dans un autre pays où l'on ne fait que passer appartient au pays où l'on réside.
    La volonté de l'auteur doit aussi entrer en considération : un dissident qui ne reconnaît pas l'endroit où il vit a le droit de décider que son oeuvre appartient à son pays d'accueil.
    Pour le reste, toute oeuvre "volée" doit être rendue !

  • Une oeuvre d'art réputée originelle d'un pays, doit être dans son pays, c'est con comme la lune, mais la société actuelle, avec ses dispositions juridico machin truc n'est pas prête a envisager ce type de fait. Il y a tellement de commissions, de sous commissions et de papiers a remplir, de formalités imbéciles qui engraissent beaucoup de monde, payés pendant des années pour statuer sur un problème qui finalement revient a la base après plusieures années...... !!! On a des exemples...
    Robert Paul a dit :
    SÉRIE « DROIT SUR L'ART » LE MARDI 12 OCTOBRE 2010

    CONFÉRENCE:
    LE PILLAGE ET LA RESTITUTION D'ŒUVRES D'ART
    de 16 h 30 à 18 h 30, en français et en anglais

    Par Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, et Clarence Epstein, Ph. D., directeur, Projets spéciaux et affaires culturelles, Cabinet de la rectrice et vice-chancelière, Université Concordia, et responsable du Projet de restitution des œuvres de Max Stern

    Ces conférences porteront sur une problématique rarement abordée dans les milieux juridiques : le pillage et la restitution d'œuvres d'art. En effet, alors que l'on conçoit souvent le droit d'auteur comme touchant à la création artistique, la contestation de la propriété de certaines œuvres représente un enjeu moins connu de cet univers.

    ENTRÉE LIBRE

    Sauf indication contraire, les conférences sont présentées gratuitement à l’Auditorium Maxwell–Cummings, pavillon Michal
    et Renata Hornstein, 1379, rue Sherbrooke Ouest.

    Les portes de l’Auditorium ouvrent 30 minutes avant le début de l’activité.
    Le nombre de places est limité. Premier arrivé, premier servi.
  • SÉRIE « DROIT SUR L'ART » LE MARDI 12 OCTOBRE 2010

    CONFÉRENCE:
    LE PILLAGE ET LA RESTITUTION D'ŒUVRES D'ART
    de 16 h 30 à 18 h 30, en français et en anglais

    Par Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, et Clarence Epstein, Ph. D., directeur, Projets spéciaux et affaires culturelles, Cabinet de la rectrice et vice-chancelière, Université Concordia, et responsable du Projet de restitution des œuvres de Max Stern

    Ces conférences porteront sur une problématique rarement abordée dans les milieux juridiques : le pillage et la restitution d'œuvres d'art. En effet, alors que l'on conçoit souvent le droit d'auteur comme touchant à la création artistique, la contestation de la propriété de certaines œuvres représente un enjeu moins connu de cet univers.

    ENTRÉE LIBRE

    Sauf indication contraire, les conférences sont présentées gratuitement à l’Auditorium Maxwell–Cummings, pavillon Michal
    et Renata Hornstein, 1379, rue Sherbrooke Ouest.

    Les portes de l’Auditorium ouvrent 30 minutes avant le début de l’activité.
    Le nombre de places est limité. Premier arrivé, premier servi.
  • Je trouve malheureux et quelque peu dérangeant que des pays , ou " des marchands d' art " s' approprient " des objets d' art , des fouilles, des tableaux, des sculptures de pays de provenance étrangère...la richesse culturelle d' un pays , son patrimoine devrait lui appartenir, il devrait y avoir le respect et la reconnaissance de son passé créateur...
    L' idée des copies, avec l' accord préalable du pays dont question , pour permettre aux visiteurs des musées du monde de découvrir des civilisations anciennes , des patrimoines étrangers qui seraient proposés par exemple au regard des écoliers ou aux personnes qui n' ont pas la possibilité de voyager pour découvrir le patrimoine d' un pays , me paraît judicieuse . Dans le cadre de l' art contemporain, d' artistes " toujours en vie " , l' accord pourrait peut-être leur appartenir ?
    J' aime particulièrement l' idée d'un " carrousel culturel " , dont la dynamique ne pourrait qu' être enrichissante pour tous .
  • La lutte contre le trafic illicite et la restitution des biens culturels: aspects fondamentaux du mandat de l'UNESCO

    Comme les questions entourant le retour de biens culturels dans le monde entier commande l'attention des médias et le débat, l'UNESCO continue d'inviter les États et les marchands d'art de coopérer dans un esprit de respect du patrimoine culturel, en particulier quand il s'agit de croyances religieuses et des restes humains. La 16ème session du Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d'origine ou de leur restitution en cas d'appropriation illégale est convoquée dans cette perspective.

    16 ème session 21-23 Septembre 2010
    Ateliers de formation:
    Les initiatives régionales et locales à travers le monde
    Base de données UNESCO des législations nationales du patrimoine culturel:
    2300 textes législatifs de 180 pays
    La lutte contre le trafic illicite d'objets culturels : «L'UNESCO et ses partenaires au travail», un document de référence

    Pour en savoir plus:
    Témoins de l'Histoire : un ouvrage de référence sur le retour et la restitution des biens culturels
    Musée International n ° 241-242 : Retour des biens culturels: La conférence d'Athènes
    Compte rendu de la réunion d'experts et de la session extraordinaire tenue en commémoration du 30e anniversaire du Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d'origine ou de leur restitution en cas d'appropriation illégale, à Séoul, République de Corée, Novembre 2008
    Commentaire sur la Convention de 1970 de l'UNESCO , PJ O'Keefe
    Manuel de l'UNESCO : Mesures juridiques et pratiques contre le trafic illicite des biens culturels (disponible en six langues)
  • Une illustration récente de ce problème: "L'Égypte rompt ses relations avec le Louvre"in Le Figaro ici
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