Mêlant images d’archives et témoignages, chaque volet de cette collection permet de découvrir les demeures de célèbres artistes. Cette semaine, direction la Belgique pour visiter des lieux chargés de souvenirs du peintre René Magritte.
Que ce soit celle de son enfance en pays minier ou celle, dans l’agglomération bruxelloise, où il œuvra pendant vingt-cinq ans, visiter une demeure où vécut Magritte, c’est un peu comme entrer dans un de ses tableaux. Le plus illustre peintre belge du XXe siècle s’est, en effet, souvent inspiré du mobilier et des objets qui l’entouraient pour composer ses toiles. Visage de femme en plâtre, fenêtre à guillotine, cheminée, balustre, porte vitrée, escalier… peuplent ainsi son œuvre. « Il s’est servi d’une imagerie de la vie quotidienne, analyse le peintre Pierre Alechinsky. Ce qui est typique du groupe surréaliste belge, qui était dans le ténu, dans les choses petites mais éloquentes. »
A la fois salle à manger et atelier
Homme secret qui ne souhaitait pas être étudié mais regardé, Magritte passe son adolescence à Châtelet, une ville industrielle proche de Charleroi, dans une belle maison bourgeoise de style art nouveau située au 95 rue des Gravelles. Mais, alors qu’il a 14 ans, sa mère se jette dans la Sambre. « Le drame que Magritte a vécu, ici à Châtelet, et dont il a très peu parlé, il l’a projeté dans son œuvre », mentionne Liliane Sabatini, conservateur honoraire du musée de l’art wallon à Liège. Autre lieu d’importance pour l’artiste, un rez-de-chaussée avec un petit jardin « assez convenable », selon Magritte lui-même, au 135 rue Esseghem à Jette, près de Bruxelles. Celui-ci s’y installe avec sa femme, Georgette, en 1930. Jusqu’en 1954, il réalise la moitié de ses tableaux dans ce modeste appartement, devenu aujourd’hui un musée consacré à l’artiste. « Magritte n’attachait pas beaucoup d’importance à l’espace et au confort, explique André Garitte, directeur du musée Magritte à Jette. Il vivait beaucoup dans une pièce qui était en même temps salle à manger et atelier. C’est un gars qui vivait beaucoup dans sa tête. Il n’aimait pas trop l’aventure ni l’imprévu. C’est pourquoi cette pièce lui suffisait. » Un lieu de création, bien loin des clichés sur les maisons d’artistes, qui permet de mieux comprendre l’auteur de L’Empire des lumières.
Amandine Deroubaix
L’émission est diffusée sur France 5 le dimanche 28 juillet vers 22h et rediffusée le samedi suivant vers 20h.
Collection documentaire
Durée 10 x 26’
Sur une idée originale de Patrick Poivre d’Arvor
Auteure-réalisatrice Virginie Linhart
Production A Prime Group, avec la participation de France Télévisions
Année 2013
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