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Elle s’appelle Theresa, Theresa Stangl, et elle a existé. Elle a été la femme d’un exterminateur de masse (Treblinka, Sobibor, ça vous dit quelque chose ?) arrêté au Brésil en 1967, incarcéré à la prison de Düsseldorf et condamné à la réclusion à perpétuité. Elle est restée à Sao Paulo, ville de leur exil. C’est là, juste après la mort de son mari, qu’elle a reçu la visite de Gitta Sereny, auteur et journaliste anglaise d’origine autrichienne. L’année d’après, les entretiens de la journaliste avec Franz Stangl et avec sa femme ont paru dans un livre, parcouru d’une seule interrogation et, sans doute, d’un seul tourment : comment, par quel oubli de lui-même, un homme peut-il en arriver à organiser la mise à mort de centaines de milliers d’autres, comme on dirige une quelconque entreprise ? Nicole Malinconi a imaginé que dans sa maison du Brésil, elle, Theresa Stangl a reçu le livre et l’a lu... Après toutes ces années, elle est là, seule. Elle revoit le beau visage de Gitta Sereny et, une dernière fois, par amour peut-être, lui raconte-t-elle encore, par delà l’océan, depuis sa petite villa de Sao Paulo, ce qu’elle croit être sa vérité... Elle a cru d’abord avoir été longtemps dans le déni. Mais ce n’est pas de ça qu’il s’agit, réalise-t-elle, enfin. Elle a vécu dans le désaveu. Se parlant à elle-même de ce qu’elle ne peut plus ignorer désormais, comme si les mots de la rencontre avec la journaliste et ceux du livre avaient laissé une trace qu’elle peut maintenant regarder. 
Theresa est seule, face à vous, dans la pâleur de sa vieillesse, mais elle vous parlera droit dans les yeux, par la bouche de Janine Godinas et, croyez-moi, vous vous souviendrez d’elle ! 

Écriture Nicole Malinconi Mise en scène Jean-Claude Berutti. Avec Janine Godinas. Scénographie et costume Rudy Sabounghi / Images Florian Berutti / Lumières David Debrinay / Assistanat à la mise en scène Suzanne Emond.

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