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  • 23 mai 2013 à 12:00 à 29 juin 2013 à 12:00
  • Lieu: galerie Atelier du Génie- 28 passage du Génie6 75012 Paris
  • Dernière activité: 31 oct. 2023

Jacques d'Amore

Précieuses

 

Vernissage jeudi 23 mai à partir de 18h30

Exposition du 23mai au 29 juin 2013

 

Boîtes magiques

 

            Pour composer un univers, il n’est pas nécessaire d’occuper beaucoup d’espace. C’est dans le confinement des mansardes de l’enfance, des cachettes et des recoins secrets qu’émergent des mondes complexes et pleins, à la faveur de solitudes tourmentées et de rêves magiques : ainsi en va-t-il des boîtes poétiques de Jacques d’Amore. Ces Précieuses prolongent, à leur façon ludique, toute une tradition humaniste et moderne des musées portatifs et des collages hétéroclites : chambres de merveilles, cabinets de curiosité, boîtes surréalistes de Joseph Cornell ou d’André Breton. L’accumulation y est principe de création ; le beau côtoie le difforme, le merveilleux, l’ordinaire. Mais ces Précieuses sont d’abord et avant tout des boîtes de poupées, de petits théâtres miniatures où une figure étrange esquisse un pas de danse et, pour tout dire, des mondes simples, enchantés et resserrés comme ceux que l’enfance se plaît à bâtir.

            Or rien n’est plus sérieux que les jeux de l’enfance ; l’enfant qui joue ne se distrait pas, il tente de comprendre le monde en le décomposant, en le réordonnant. Il le charge d’énergies, de pulsions et de désirs. Jacques d’Amore s’amuse et travaille avec acharnement, puisque l’art est un jeu sérieux. Il nous éblouit avec ses compositions multicolores de perles, de bijoux, de strass, de tissus, de cartes informatiques, avec ses cadres délicatement peints et illuminés sous verre, mais aussi avec quelques toiles curieuses, comme parsemées d’énigmes visuelles, qui rappellent la Figuration libre. Dans la série des Précieuses, il y a également des figurines bizarres, des membres coupés, des êtres hybrides – mi-humains mi-animaux – dont certains évoquent les figures masquées du Judex de Georges Franju. Car l’éclat et l’éblouissement qui émanent de ces boîtes ne sont jamais très éloignés d’une inquiétude latente et d’un humour noir.

            Jacques d’Amore nous fait le précieux cadeau de recréer quelques maisons imaginaires de l’enfance ; palais enchantés, maquettes de villes inconnues, constellations lointaines. Ne dirait-on pas que ces Précieuses vont bientôt s’animer derrière leur paroi de verre comme dans certains contes fantastiques de Théophile Gautier ou d’E. T. A. Hoffmann où des figures peintes et sculptées deviennent réelles et se mêlent à nos vies ?

 

Olivier Schefer

 

 

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