Joie sur scène, plaisir assuré dans la salle: une rencontre totalement inattendue avec les troubadours de La Gargote, pour une soirée débridée au ccu qui va vous mettre la musique en tête. Cette Gargote-là, c’est du trois étoiles pour les connaisseurs.
Comment les qualifier, ces drôles de musicos, gouailleurs, farceurs et talentueux? Michaël, Jérôme, Wilfried, Julien ou Ronald, ils se disent tous des “gargotons”. C’est dire qu’on n’est pas sortis de l’auberge pour définir leur étrange, mais goûteuse mayonnaise. N’allez surtout pas dire “fanfare”, quand vous êtes en face de guitare, accordéon, flûte à bec, clarinette, basson, piano, xylophone, glockenspiel, contrebasse, tuba, trombone, banjo, viole ou scie musicale selon les versions. Evitez de les placer dans des boîtes étiquetées chanson française, musique tzigane ou kletzmer, sonorités celtiques ou médiévales, flonflons ou répertoire de chansons de marins, ce serait comme faire entrer un tube rond dans un trou carré. Abandonnez toute idée de rigueur, de sérieux, de progression logique dans un enchaînement raisonné. Et laissez-vous aller à la joie communicative d’une bande d’excellents musiciens qui ont plaisir à jouer et à chanter le meilleur de ce que musique populaire, chansons et poésie ont à offrir. Tenez, un concert comme celui de la Gargote, ça vous rappelle irrésistiblement la scène culte de la cuite des Tontons Flingueurs: vous savez, quand Lino Ventura goûte le tord-boyaux et lâche “Il a comme un goût de pomme”. - Y en a, dit Francis Blanche. “Et moi j’y trouve un petit goût de betterave….”, dit Jean Lefèvre. -Y en a aussi!
Eh bien, du kletzmer avec l’accent yiddish neuf cube, y en a. Du tzigane déchaîné, y en a aussi. Comme du Brassens, du Brel, du Renaud, de la valse qu’a mis le temps, du vent d’ouest bretonnant, de la lande irlandaise. Bref, un peu de tout, mais toujours avec humour et musicalité. Les connaisseurs les comparent aux Têtes Raides, à la Tordue, à la Rue Kétanou, ce qui ne dit pas nécessairement grand’chose aux Belges. Par contre, le style “Les Copains d’abord” du groupe, c’est sûr, va emporter le morceau comme il le fait partout dans les festivals d’été. Cette Gargote inattendue, ce sera une jolie façon de célébrer le printemps 2012, dans cette ambiance glauque où nous avons tous envie de chasser la morosité. A grands coups de pompe dans l’arrière-train de mesures d’austérité qui nous courent sur le haricot. Un petit coup de fête à la bonne franquette, une soirée dont on sortira en fredonnant des airs de toujours et en se disant que la musique, quand ce n’est pas de la boîte, eh bien, c’est formidable. S.P.
- 27 mars 2012 de 8:15 à 10:30 UTC+02
- Lieu: Centre Culturel d'Ucce
- Dernière activité: 31 oct. 2023
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