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Sentinelle réceptive aux frémissements de son époque, animateur forcené, indéfectible ami, artiste sensible, homme indépendant… comment ne pas se réjouir à la perspective de rendre hommage à Henry Lejeune et de dévoiler au public l’étendue de son talent ?

S’il réside au nord de Bruxelles, c’est dans la région d’Ecaussinnes qu’il se fit d’abord connaître, comme céramiste faïencier (il fut élève et assistant aux « Arts et Métiers » de La Louvière et intégra en 1946 la célèbre entreprise Boch Frères), dessinateur, mais  aussi comme acteur incontournable de la vie culturelle locale.

Ayant commencé par transformer le garage familial en atelier de céramiste, c’est peu à peu, durant les années 60 et 70, toutes les « institutions » locales qu’il détourna au profit des artistes qui lui étaient chers et du public, étonné de considérer l’effervescence qui régnait désormais dans la région.

Sans doute certains connaissent-ils le café « Le Royal » d’Ecaussinnes, entièrement décoré par ses soins, se souviennent-ils qu’il fut l’ami d’Armand Simon, ont-ils assisté aux concerts de Julos, François Béranger ou Paco Ibáñez… Peut-être d’autres ont-ils entendu parler du « Goûter matrimonial » d’Ecaussinnes revisité en « Goûté déraciné », des « lessives poétiques » organisées sur les bord de la Sennette, des « scrennes » (veillées) de printemps et d’hiver… bref, de toutes les manifestations joyeusement réalisées par Henry Lejeune et le groupe qu’il avait créé : « Les Racines du Manoir ». Quant aux amateurs d’art, je gage qu’ils ont à l’esprit les expositions « historiques » que furent Hainaut, terre de surréalisme, Inutile I et II ou encore De Magritte à Paul Bury.

Les Affaires culturelles de la Province de Hainaut ont décidé d’explorer les arcanes de cette mémoire, mais, surtout, de mettre en lumière les qualités de coloriste, les techniques originales d’un dessinateur et d’un sculpteur singulier qui, bien qu’il cultive le déracinement comme une philosophie – celle d’une liberté en mouvement – nous demeure un voisin, un compagnon.

Une exposition réalisée à l’initiative de

Fabienne Capot, Députée provinciale en charge de la Culture et du Tourisme

et de

Jacques Lanotte, Directeur générale des Affaires culturelles du Hainaut