Pour la première fois de son histoire, le Musée Historique et des porcelaines de Nyon expose sa collection de porcelaines anciennes hors de ses murs. Les œuvres exposées ont été produites à la fin du XVIIIe siècle dans cette petite cité suisse sur les rives du lac Léman. La manufacture de Nyon fut fondée en 1781, la production de porcelaine y cessa en 1813. Sa place dans l’histoire est symbolique puisqu’elle fut la dernière à voir le jour en Europe. Cette exposition au Musée royal de Mariemont induira une comparaison avec sa magnifique collection de porcelaines de Tournai. Pleinement dans l’air du temps, Nyon rejoint d’ailleurs Tournai sur certains motifs largement répandus tel le célèbre ronda. Comme Tournai, la manufacture de Nyon ne fut pas créée par un prince ou un souverain mais par des bourgeois locaux. Les tourmentes révolutionnaires puis les guerres napoléoniennes entraîneront la disparition de cette industrie coûteuse. Malgré sa courte existence, Nyon a cependant eu le temps de créer des chefs d’œuvres comme le grand vase « aux amours et trophées » livré à Saint-Pétersbourg en 1792. Quatre plasticiens contemporains, deux céramistes (Fanny Liberek et Bettina Ammann) et deux photographes (Matthieu Lavanchy et Valérie Belin), sont associés au projet.
En parallèle, se tiendra au Musée Ianchelevici l'exposition "Helvetica. Céramiques suisses d'aujourd'hui". Cette expo rassemble des céramistes suisses dont les œuvres sont résolument contemporaines. Celle-ci foisonne d’orientations audacieuses : déformation de la figure humaine (qui plus est, historique) par Christian Gonzenbach ; interprétation de l’objet quotidien par Caroline Andrin ; rapport au corps chez Jean-Gabriel Cruz ; travail de citation et de relecture formelle de moules Art Déco par Philippe Barde ; rapport à l’espace cartographié par Margareta Daepp ou synthétique par Brigitta Briner. Deux sculptures puissantes d’Arnold Annen témoignent des limites du medium dans son utilisation sculpturale. Comme à Mariemont, les œuvres sont mises en perspectives par un travail photographique de Matthieu Lavanchy.
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