De 1993 à 2010, Fred Michiels « archive » ses idées, perceptions, rencontres, conceptions au fil de ses carnets de notes et croquis. Ce matériau brut va générer la présente exposition. Verront le jour pour l'occasion pas moins de 150 oeuvres extraites de ses carnets.Fred Michiels joue de l’épure. L’absence de fond, la transparence, c’est une manière d’entrer à vif dans l’univers mental où les images se télescopent, où les matières se forment, où le réel prend corps.Ni prééminence, ni éclairage externe, il porte une lumière immanente sur les choses. Elles semblent s’éclairer d’elles-mêmes, dans le médium pur d’une équivalence généralisée.A la manière des comptes rendus télévisés où le sujet portant à la plus grave indignation fait place aux résultats sportifs et au clin d’œil local, les lois de la perspective prennent un sens allégorique... A l’œil de faire le tri et de voir ce qui s’offre, à l’œil de distancier et de maintenir l’édifice par sens critique, s’il en garde la force.Il est vrai que vient un moment où le tout s’effondre, où la conscience abdique, faisant place à un libre chaos où les images voguent à l’improviste, s’enchevêtrent et se superposent…Artiste vif, oeuvrant spontanément, Fred Michiels se laisse habiter par le melting-pot de la « post-histoire ». Il en rend les traits, en brosse le portrait maturé dans le bouillonnement de ses sens.Alchimie des rythmes et de l’œil noués dans ses sismographies, le trait opère sans recul, porte avec lui ses propres coordonnées : il joue à la frontière du réversible, s’inverse, fuit ou revient dans le plan, l'aimante... Le tout brille dans l’absence, dans le non-lieu étrange qui transperce le monde.La question de l’archive redouble la question du lieu : « archiver est ici considéré comme une procédure d’accumulation qui accueille favorablement l’idée d’une extension future et est ouverte à d’autres relations ou élargissements. » L’archive comme germe ou genèse, « discontinue, incomplète, hétérogène, mobile et fluide » se propose de mûrir en structures aléatoires, « hautement individuelles et universelles, locales et internationales ».En parallèle à cette rétrospective, Fred Michiels sera en résidence d’artiste au Frans Masereel Centrum (Kasterlee – province d'Anvers) durant le mois de novembre. Il présentera le fruit de cette expérience - catalogue transparent de sérigraphies 9 couleurs recto/verso - lors d’un drink de clôture de l’exposition le 1er décembre de 17 h à 19 h au CEME
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