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Paul de Gobert et Yves Bosquet accomplissent leur œuvre respective en dehors des sentiers tracés par le monde de l'art dit contemporain, ses curators et commissaires, ses biennales et ses documentas. Ils sont en dialogue direct avec le monde où ils vivent et avec le public qui les apprécie. Il était inévitable qu'ils se rencontrent, s'apprécient et exposent ensemble leurs œuvres, qui partagent la même liberté créatrice.
Paul de Gobert
Fils d'un couple d'artistes peintres, Paul de Gobert a appris dès l'enfance la maîtrise du dessin et de la peinture. Il les utilise comme langage pour exprimer sa vision du monde, et partager son goût pour la vie et la nature, et sa conception écologiste de 'environnement. Il s'est fait connaître très jeune comme peintre muraliste. Il a peint notamment sur les murs de la station de métro Vandervelde à Woluwé, un immense paysage évoquant le thème des quatre saisons. Il trouve dans son environnement immédiat les sources d'un enchantement de chaque jour qu'il cherche à transmettre et partager. C'est avec les grands peintres du passé qu'il se mesure, tout en cherchant un langage de son temps. Promeneur infatigable, il part aussi dès l'aube, avec son carnet et ses aquarelles, et peint le petit bois sauvage qui avoisine sa maison, ou les arbres de la forêt de Soignes. Grand voyageur, il pratique la même curiosité à l'égard des pays qu'il traverse. Son livre Visages de Mongolie en témoigne, auquel répondent sa Traversée de Bruxelles ou son Guide de promenades vertes aux alentours de Bruxelles.
Yves Bosquet
Dans ce même monde où tant de gens s'agitent (parfois désespérément), Yves Bosquet dresse, comme les anciens, de mystérieuses statues que lui ont inspirées les femmes, ou les hommes qu'il croise. Sous la lumière, leur pupille semble pétiller, un très léger sourire s'esquisse, et une présence presque charnelle s'exprime. Leur immobilité suspend le temps dans un instant de grâce, et, malgré les robes et vêtements d'aujourd'hui, c'est une sorte d'éternité qui s'installe. Cet art qui se souvient de la Grèce ou de l'Egypte en partage l'expression de la lumière intérieure, plus que les traits ou le style. Il nous parle d'aujourd'hui avec un langage qui n'a pas d'âge, il capte l'élégance et la grâce, la fraîcheur et la force de la vie, et pas seulement celle de la jeunesse. Il peut même en saisir les derniers feux, au seuil de la mort, avec une lucidité et une absence de crainte exceptionnelles. Comme sculpteur, Yves Bosquet fait aussi des paysages et des natures mortes: c'est une sorte d'art pariétal où la matière fait sens et donne vie aux choses. Il est également peintre et ses tableaux offrent la même vision décantée et apaisante du monde. Autrefois les hommes se nourrissaient d'idéal, cette source traverse encore l'art d'Yves Bosquet et lui donne sa force et son actualité.